Ni Johnny Cash, ni Vince Taylor, tout simplement Kalfon |
Voilà l'occasion de rendre hommage à cet acteur particulier, en rappelant qu'il fut un rocker incendiaire à ses heures.
N'épiloguons pas sur la carrière théâtrale ou cinématographique du gars de Genevilliers (né en 1938) et jetons un coup d’œil sur le musicien. D'abord danseur aux Folies Bergères, choriste chez le jeune Higelin, batteur de plusieurs formations, Kalfon sort son premier 45 tour dès 1965 sur le ton déjanté qui est sa marque de fabrique.
Dans les années 70, il monta plusieurs groupes : les Crouille-Marteaux, Sugar Baby Bitch, Monsieur Claude et Kalfon Rock Chaud avec lesquels il se paya le luxe d'un concert au légendaire festival punk de Mont-de-Marsan en 1976 aux côtés, entre autres d'Eddie and the Hot Rods, des Damned, de Little Bob, de Bijou, des Pink Fairies, etc.
Mais il a surtout crevé l'écran en 1968 dans le film de Marc'O Les idoles, charge sabre au clair sur la période yé-yé française, le show-biz et le spectacle en général.
On le retrouve dans 14 juillet en compagnie de ses complices de débauche, Pierre Clementi et Bulle Ogier.
Pour conclure ce chapitre au sujet de notre freak national, on ne résiste pas au plaisir de vous renvoyer à une brève biographie de monsieur Marc'O extrait d'un site bien connu paraissant le lundi au point du jour
Maquisard en
Auvergne à quinze ans, marlou de Saint-Germain-des-Près après la
guerre, programmateur au Tabou avec Boris Vian, introducteur de la
poésie lettriste, producteur du Traité de bave et d’éternité
d’Isidore Isou qu’il impose à Cocteau en 1951 à Cannes, éditeur
du premier texte de Debord dans la revue Ion financée par le
cagoulard Robert Mitterrand, animateur dès les années 1950 du
groupe et du journal « Le soulèvement de la jeunesse »
basée sur l’idée du prolétariat externiste (le prolétariat
déserte de plus en plus une classe ouvrière toujours plus intégrée
et se concentre chez les jeunes et tous ceux qui se vivent comme
étrangers à cette société), inventeur du théâtre musical et
d’un théâtre où le comédien n’est plus réduit à interpréter
des rôles, mais à créer la pièce elle-même, mentor de la jeune
troupe formée entre autres par Bulle Ogier, Jean-Pierre Kalfon,
Pierre Clémenti et Jacques Higelin, critique impitoyable des yéyés,
de la célébrité et de la télé-réalité (et quasi-inventeur du
style punk) dès 1966 avec Les idoles, pionnier de
l’occupation des théâtres dès 1967 à Reggio Emilia contre la
guerre du Vietnam, co-fondateur avec Monique Wittig et Antoinette
Fouque à la Sorbonne en mai 1968 du Comité Révolutionnaire
d’Action Culturelle (CRAC), ancêtre du MLF (Mouvement de
Libération des Femmes), passeur continu, avec Guattari, entre la
France et l’Italie des années 1970, présent à Bologne, toujours
avec Guattari, en septembre 1977 lors du fameux Congrès
international contre la répression, initiateur en 1979 de
l’opéra-rock Flashes rouges porté par la jeune
Catherine Ringer, chercheur dans les années 1980 autour des
nouvelles possibilités qu’ouvre pour l’image le développement
des techniques audiovisuelles, animateur dans les années 1990 avec
Cristina Bertelli des Périphériques vous parlent et de la jeune
troupe Génération Chaos, où officient des anciens de l’excellent
groupe de rock Witches Valley et qui ira jusqu’à faire des
premières parties de concerts de Noir Désir, et puis on s’arrête
là.
Notre comédien atypique et magistral partage les "souvenirs rock'n'rôles" de sa carrière et de sa vie avec grand humour dans Tout va bien, m'man, aux éditions Neige/L'Archipel.
RépondreSupprimerCe fut même le prétexte à sa présence dans mauvais genre.
RépondreSupprimerOn lira ça un de ces quatre.
Ah ! je vois qu'il y a un podcast, je l'écouterai la semaine prochaine!
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