On confesse un certain goût pour les marginaux énervés.
Ça tombe bien, les sujets de sa Gracieuse Majesté en ont toujours compté un nombre certain. Voilà une bande qui aurait assurément elle aussi mérité d’être mentionnée au rayon des grands ancêtre du punk rock : Thirld World War.
Ça tombe bien, les sujets de sa Gracieuse Majesté en ont toujours compté un nombre certain. Voilà une bande qui aurait assurément elle aussi mérité d’être mentionnée au rayon des grands ancêtre du punk rock : Thirld World War.
S’il y eut une terreur, une névrose collective, dans la génération
née après 1945, ce fut bien celle de la bombe atomique et la troisième
guerre mondiale.
Difficile de trouver un nom de groupe plus
provocateur et peu vendeur, donc.
En 1971, ce qui reste du mouvement hippie britannique, passe son temps à se gratter le nombril, à tâter des drogues dures ou à se passionner pour le dernier album de Donovan.
En 1971, ce qui reste du mouvement hippie britannique, passe son temps à se gratter le nombril, à tâter des drogues dures ou à se passionner pour le dernier album de Donovan.
Ce paysage si peu excitant accouche donc d’un groupe brutal qui
jouait avec les potards bloqués au maximum. Ces redécouvreurs de la
saine violence de l’époque de la grande opposition entre mods et
rockers étaient Terry Stamp (guitariste et chanteur), Jim
Avery (bassiste), Mick Lieber (guitare) et Fred Smith
(batterie).
Leur manager, l’agitateur John Fenton avait réuni les deux
premiers pour écrire des brûlots qui se voulaient révolutionnaires mais
trop crades pour être récupérés par le moindre mouvement
gauchiste.
Pour l’enregistrement de leur premier album, en 1971, l’ingénieur
du son Phill Brown résuma sobrement ses désirs : « J’en
avais assez de ces merdes de discours sur la paix. Je voulais un
groupe de vrais prolos méchants ». Dont acte. Remarquons au
passage que le même bonhomme n’hésitait pas, par ailleurs, à
bosser avec David Bowie, Led Zeppelin ou Cat Stevens qui n’avait
pas encore croisé Dieu au comptoir d’un pub. Remarquons également
que leur petit malin de manager avait tout de même réussi à
adjoindre à ces sessions d’enregistrement les renforts de Jim
Price et Bobby King aux cuivres, musiciens américains qui
accompagnaient les Rolling Stones en tournée.
Mélange de blues saturé bordélique et saccadé et d’un reste de
psychédélisme accompagné d’une voix éraillée, leur musique est
considérée, selon les sources, comme un antécédent du heavy metal
ou premier groupe punk britannique. À l’écoute, on se dit qu’on
a à faire à des sortes de Stooges politisés avec l’accent
cockney en prime qui font à l'occase du glam avant la lettre.
Quant aux paroles, disons que de nos jours les crétins
qualifieraient facilement ça de « rock populiste ».
Goûtez donc aux titres : Preaching violence, Get out of your
bed, you dirty Red ou le fabuleux Working class man.
Suivi par un public respectable (en nombre) le groupe sort un
deuxième album sobrement titré Third World War 2 en 1972 . Sauf que
ce LP ne se vend pas plus que le précédent. Fenton n’a plus un
rond et, pas foutu de fournir une thune au musiciens, le groupe se
sépare en 1973.
Un titre que n'aurait pas renié Marc Bolan : MI5*'s alive
* Services secrets intérieurs britanniques.
Et ce si beau morceau sur la cantine de l'usine qui figure dans leur second disque : "Factory Canteen News"
RépondreSupprimerhttps://www.youtube.com/watch?v=CcX7ULAjIj8
Sûr que c'est une idée particulière d'avoir collé une balade pareille au sujet d'un réfectoire. On connaît bien moins leur deuxième album. Et cette piste a un petit côté virage soul.
RépondreSupprimerC'est plein de bonnes choses ça. On retrouve les sons "de l'époque" en évitant le côté "pouvoir des fleurs".
RépondreSupprimerMilesker!
l
Les deux albums ont été réédité en un seul CD (un double ? M'en rappelle plus, je l'ai pas sous la pogne là de suite), trouvab' fastoche. C'est de leur titre Hammersmith Guerilla que les Hammersmith Gorillas de Jesse Hector (autres oubliés du glam proto-punk) tirèrent leur blase.
RépondreSupprimerPour l'anecdote, c'est Jello Biafra qui me fit découvrir ce groupe, s'étonnant en interview qu'aucun punk ne lui ai jamais causé de Third World War.
Ce qui prouve une saine curiosité de la part de Jello.
RépondreSupprimerOn va chercher le fameux cd, merci.