Alors que j'étais en classe, au lieu de dire wagon, j'ai dit vigon. Ça a amusé tout le monde et on m'a surnommé Vigon.
Abdelghafour
Mouhsine, dit Vigon, est né à Rabat le 13/07/1945. Il fut un temps vendeur de légume avant de fonder les Toubkal, groupe de rhythm'n blues qui tourne sur les bases américaines.
Il s'installe en France à 15 ans devenant un habitué du Golf Drouot, fondant le groupe Les Lemons, avec Michel Jonasz au clavier. Ses 45 tours se vendent assez laborieusement, par contre s'étant forgé une solide réputation de bête de scène, il assure les premières parties de Johnny Halliday, Bo Diddley, Otis Redding, Stevie Wonder, Aretha Franklin et même les Kinks et les Rolling Stones.
Il est d'ailleurs l'unique chanteur marocain à avoir été signé sur le label légendaire label américain Atlantic en 1968.
Ici, en décembre 1969 avec le Harlem Shuffle de Bob et Earl.
En 1978, il retourne à Agadir où il chante dans un club pendant plus de 20 ans.
Il retrouve Paris en 2000, se produisant encore en club. Il perd sa fille, Sofia Gon's également chanteuse en 2011. Et retrouve quelque renommée en se produisant à la télévision sous la houlette de Louis Bertignac.
Depuis, il tourne encore.
Une version funky du classique Sidi H'Bibi
Et une toute récente du Lucille de Little Richard
Et toutes nos excuses au lectorat pour les derniers déréglages ayant rendu ce blogue illisible ou presque.
Antifascisme de mauvais aloi (trouvé chez le Moine Bleu)
Pour ceux qui n'ont pas qu'une vision manichéenne et idéologique de l'histoire, on se doit ici de rappeler quelques banalités de base.
Par définition, la chair à canon sert à toute besogne militaire au service d'intérêts qu'elle ne maîtrise généralement pas.
Ainsi en est-il de la soldatesque de deuxième catégorie : les mêmes troupes coloniales peuvent être tout aussi bien employées en premières lignes dans des dites "bonnes causes", à Monte Casino ou ailleurs, pour se retrouver ensuite simplement mises au rencard et méprisées ou également servir à, entre autre, garder et racketter des camps de "républicains espagnols", traquer le Viet-Minh dans les rizières, massacrer quelques milliers de Malgaches énervés, voire, après coup, se faire mitrailler par ses employeurs dès qu'elle réclame sa paye.
On se permet donc de souligner que même s'il est rassurant que le rôle des colonisés soit désormais à peu près reconnu dans l'histoire populaire, il serait méprisant de les cantonner à un rôle de "victimes". Leurs raisons d'aller au casse-pipe n'étaient généralement ni plus ni moins misérables que celles de leurs collègues de la métropole. Avec souvent, comme arrière pensée, être enfin reconnus, voire gagner une certaine autonomie pour "services rendus". De même qu'il serait malhonnête d'oublier le rôle néfaste des troupes coloniales dans un certain nombre de répressions à l'encontre d'autres "indigènes".
Et s'il faut enfoncer le clou, on donnera un dernier exemple : si les troupes de Franco étaient en bonne partie formées de tabors marocains, on trouvera un certain (certes moindre) nombre de marocains tombés contre ce même Franco et sa clique. Faites-donc un tour au cimetière du Camp du Vernet (09) si vous voulez vérifier...
Ces quelques réflexions nous ont été inspirées par la vision de cette vidéo du fort honorable groupe de rock marocain Hoba Hoba Spirit. Formé, en 1998, de Anouar Zehouani, Saâd Bouidi, Adil Hanine, Réda Allali, Abdessamad Bourhim et Othmane Hmimar.
Loin d'être des nationalistes utiles Hoba Hoba Spirit, chef de file de la Hayha music, qui mêle rock, gnawa, reggae est un acteur de la contestation marocaine. Ainsi, en 2003 l'un des membres du groupe a été accusé de satanisme lors du procès des musiciens présumés démoniaques.
Témoin de leur activisme, ce titre, très clashien en soutien au "mouvement du 20 février".