C'est par cette bande de déconneurs dont vous trouverez la liste du personnel ici-même (on vous recommande particulièrement la vidéo jointe à l'article) que nous proclamons, pour 2016 comme en 1974, l'attachement à nos valeurs fondamentales.
Sus aux faiseurs de soupe et à tous leurs fans !
Ziggy et Roxy,
ça vaut pas Jerry Lee,
et ce bon vieil Alice
n'est rien auprès d'Elvis !
Z'étaient quand même gonflés, la bande à Pipin. Surtout si on prend en compte qu'ils venaient de la pop progressive la plus infâme avant de rentrer dans les rangs d'un bon vieux rock n roll bien gras et déconnant. Ce premier album en est du coup, toujours recommandable: quelque part entre Bijou et Boris Vian.
À la fin c'est pas du yiddish, c'est juste une piste passée à l'envers.
On profite de l'occase pour rendre hommage à ce vieil ivrogne de Lemmy Kilmister qui ne faisait pas de la soupe lui non plus, plutôt du bouillon gras.
En plus de ravitailler Paris en pinard et en charbon, les Auvergnats l'ont aussi fait danser.
L'invention du mot "bal musette" vient d'ailleurs de la cornemuse du Cantal et de l'Aubrac, la cabrette. L'industrie du disque balbutiante va multiplier les 78 tours renvoyant ainsi les airs de balloche faire un tour dans leurs montagnes d'origine. Et racketter les musiciens en leur mettant la SACEM aux trousses.
Et il a suffit de marier cet instrument à l'accordéon des Italiens pour inventer une nouvelle musique : celle qui va régner à partir des années 20.
Le tout, sous le regard de la statue du commandeur, Antoine Bouscatel, le "Jimi Hendrix de la cabrette".
Mais tenir un bal musette, c'était aussi vite entrer dans un certain "milieu". De limonadier, à barbeau il n'y a parfois qu'un pas.
C'est cette aventure que raconte cet excellent documentaire sonore de Péroline Barbet passé le 22 décembre dans "La fabrique de l'histoire" de France Culture avec les musiciens-chercheurs Jean-Francois Vrod, Eric Montbel et André
Ricros, et Claude Dubois (historien), René Saget (musicien).
Traduction du commentaire, en gallego, de cette vidéo qui traîne chez ioutoube :
Galice, automne 2013. Il pleuvait, comme de bien entendu. Pas de neiges précoces mais des châtaignes et de la charcutaille. On nous a demandé de jouer à une procession. Qu'est ce qu'on joue? On n'a jamais joué derrière une procession ! On nous a dit... ce que vous voulez. Et il en fut ainsi. Fin de l'histoire.
En Galice, lorsqu'on ne balance pas des baffes au chef du gouvernement en goguette, on pratique l'humour le plus nonsense de toute la péninsule.
C'est la fanfare Taquikardia qui s'est permis ce gag. Nous, on s'est bien marrés à voir la tronche du cureton.
De l'autre côté des Pyrénées, cette bonne vieille haine vis à vis du clergé se manifeste encore par des processions athées carnavalesques ou des avis à qui de droit tels celui-ci :
Ce n'est pas venu en commentaires du blog mais au cours d'une conversation avec un ami.
Et, de mémoire, ça donnait quelque chose comme : "Dommage que vous soyez si élitistes. Il manquait à l'émission le "bulletin de santé" de Brassens. "
Élitistes, nous ? Merdalors...!
Bon, puisque tu nous le demande, camarade, voici le père Georges et son complice Pierre Nicolas, ricanant sous cape et néanmoins en public à Bobino en 1969.
La chanson, de 1966, (sur l'album Supplique pour être enterré sur la plage de Sète) fut écrite en une période où le bougon moustachu se faisant plutôt rare, certains journaux allèrent supposer le pire.
Il leur répondit donc cette vacherie.
On trouve même là-dedans un clin d’œil appuyé à Mallarmé.
L'avez-vous ouï ?
De Raymond Queneau (1903-1976), on a surtout retenu Si tu t'imagines, immortalisé par Juliette Gréco sur une musique de Joseph Kosma.
Mais le grand maître de l'Oulipo (Ouvroir de littérature potentielle) , satrape du Collège de Pataphysique, exclu du groupe surréaliste par le commissaire politique A. Breton en 1930, un temps collaborateur, de la Critique Sociale de Boris Souvarine, traducteur chez Gallimard, a écrit quelques dizaines de rengaines.
Ou a eu sa prose mise en notes par nombre de musiciens.
Son amour du rythme, des onomatopées, des néologismes et des mathématiques le prédestinait d'ailleurs aux adaptations.
Le poème "Tant de sueur humaine, originellement interprété par Guy Béart, est ici trituré par Éric Bernard.
Et le Saint Ouen Blues, mis en musique par TEO (Thierry Manier, compositeur, Éric Pau au chant et Olivier Bayol, arrangeur). sur un disque auto-produit avec 5 autres titres, 4 poèmes de Queneau et
un de Tristan Derême.
( adresse de la page Bernard Dimey d'où est tirée cette splendide photographie ndr)
peut-être serez vous intéressé par l’émission "Radioscopie" de Bernard Dimey;
Amitiés ♫
É. C.
(...)
Réponse : Estimé bienfaiteur, on se fait donc une joie de passer la rencontre radiophonique entre le gros Bernard et le père Chancel en 1978. Et on est toujours preneurs de toute documentation.
Et donc en prime, un poème :
qu'on peut agrandir en cliquant
Ce petit poème, on peut supposer qu'il a été écrit pour Yvette Cathiard ... (Ce n'est qu'une supposition personnelle)
Les
brouillons ont été retranscrits sur le site de ma copine Ysabelle,(...) vous y
trouverez une cinquantaine (voire plus) de textes connus, inconnus, rares
et inédits (et c'est pas fini !) :
Lorsqu'on les entend à la radio, tous alignés au garde à vous face aux attentats, à l'état d'urgence, aux élections, on se prend parfois à évoquer un temps qui, question dégueulasserie, n'avait rien à envier au nôtre.
Tout comme George Orwell, Pierre Dac officiait à la BBC pendant la seconde guerre mondiale, Radio Londres pour les Français, et malgré un ton obligatoirement patriotard, sa spécialité était de remonter le moral d'un populo occupé à ne pas crever de faim, slalomer entre les rafles, se foutre à l'abri des bombes "amies" et retrouver son ausweiss et ses tickets de rationnement, bordel, je les avais pourtant bien mis dans cette poche !
Ça a donné un duel verbal et haineux entre le speaker des FFL et le propagandiste en chef de Radio Paris, Philippe Henriot, seulement interrompu par le forfait de ce dernier, exécuté le 28 juin 1944 par un commando du COMAC, groupe de la résistance.
Mais la spécialité de Dac, c'était avant tout des reprises de refrains à la mode pour en faire des chansonnettes faciles à fredonner, emplies du mépris sans limite qu'il éprouvait pour l'univers de la collaboration et ses maîtres nazis.
On la dédie à ceux qui se croient héritiers de ces übermenschen là.
Et on en remet une couche avec une reprise de La complainte de Paris de Charles Trenet (on avait passé ça dans le florilège 39/45 )
En 1965, le groupe de rock qui monte, qui monte obtient son premier succès destiné à devenir mondial : (I can't get no) satisfaction.
À l'origine groupe de reprises de blues, les Rolling Stones vont se voir petit à petit obligés de composer afin de réaliser leurs ambitions. Leur premier tube (I wanna be your man) sera une chanson offerte par Lennon / Mac Cartney, puis Jagger / Richard (alias les Glimmer Twins) vont devoir se mettre au turbin.
Problème : après le boom créé par Satisfaction, tout le monde les attend au tournant, leur maison de disque, les critiques, le public, la concurrence, etc.
Pressés comme des citrons, harcelés, nos Twins vont écrire la chanson qui envoie tout le monde se faire foutre. Et ça va cartonner ! Parue en 45 tour fin 1965, ce rock, affichant le côté voyou de nos futurs nobliaux millionnaires, affiche l'irritation d'un rêveur face aux injonctions de la consommation, du voisinage ou des flics de la circulation.
Et ce fut numéro 1 des hit parades des côtés de l'Atlantique, pour rappel :
Bien entendu, ce genre de rock énervé a donné lieu à pas mal de reprises dès l'année de sa sortie. Elles sont parfois étonnantes, on vous conseille vivement les reprises portoricaines en espagnol !
Curieusement, il existe assez peu d'adaptations en français. L'énormité de la chose aurait-elle inhibé nos rockers ?
Heureusement, la maison OTH en fit une version détournée mais fort inspirée et reconnaissable qui se trouvait en ouverture de leur premier disque "Réussite" (1984).
Voilà qui fait un complément à notre émission sur la santé.
Ce soir là, chaque chanson fut dûment mimée par nos animateurs. Remarquez, on s'en fout, c'est de la radio. À l'ancienne...
Raoul de Godewarsvelde Chanson sans calcium
Henri Salvador / Ray Charles Blouse du dentiste
Gaston Ouvrard Je ne suis pas bien portant
Thomas & son groupe électrogène Le cancer
Dany Mauro Tamiflu
Simone Max Un p'tit verre
Les Colocs Séropositif boogie
La Bolduc Tout le monde a la grippe
Énigme
Marie-Thérèse Orain L'amour en cage
Étron Fou Leloublan Le lavabo
Bobby La pointe Méli-mélodie
Monique Morelli Marguerite Luc
J Higelin / B Fontaine La grippe
Comme toujours, cette émission est téléchargeable là.
J'ai vécu des moments inoubliables. Les espions, par exemple (...)
En Bulgarie, c'était vraiment quelque chose. (...)
J'ai été photographié... sous tous les angles. Je n'étais pas en forme ce jour-là. (...)
J'étais vraiment dans un mauvais jour - je ne cherche pas à m'excuser, il n'y a pas d'excuses, il faut toujours faire de son mieux "vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage" etc... Mais le métier, c'était du bois, mon vieux, du bois mort, j'étais tout seul, quoi.
Et huit jours après, deux Bulgares du genre vachards à moustache m'abordent dans la rue. (...) On entre dans un café, on prend place et ils m'exhibent leurs photos. La honte me monte au front. J'étais minable, vraiment minable. Et l'angle sous lequel ces salauds-là avaient pris la photo n'arrangeait pas les choses (...)
J'étais humilié. J'avais trente ans, c'était mon premier poste diplomatique, je représentais la France...Et ça ! Si j'avais su que j'avais des témoins, que j'allais passer à la postérité en tant que représentant de la France à l'étranger, j'aurais fait quelque chose de formidable, c'était pour mon pays, après tout, il y avait une réputation millénaire à soutenir, Jeanne d'Arc, Descartes, Pascal, tout ça. Et la môme ne faisait rien d'historique non plus. Sur la photo, on voyait son visage, elle se tenait là, à quatre pattes, la tête légèrement tournée vers moi avec l'air de se demander : "Mais qu'est ce qu'il fait, celui-là?" Quant à moi on aurait dit que je poussais une charrette.(...)
J'ai dit aux deux types : "Écoutez, c'est épouvantable. Je suis confus." Ils étaient contents. Il y en avait un qui se caressait la moustache d'un air méditatif et il ne se doutait même pas que je faisais le plus gros effort de ma vie pour ne pas lui cracher à la gueule. (...)
Finalement, le plus sévère des deux flicards me dit :"Avec un peu de bonne volonté de part et d'autre, on peut toujours arranger les choses." Je débordais de gratitude. "Formidable...Merci, merci...Tout ce que je vous demande, c'est de me donner encore une chance... Convoquer cette jeune personne ou, de préférence une autre un peu plus stimulante...Tenez, la fille de votre chef, le ministre de l'Intérieur, j'ai toujours eu envie de me la taper et si vous pouviez m'arranger ça...On déchire ces photos déshonorantes et on recommence. Je vous promet de faire beaucoup mieux. Je vous promet de faire glorieux, surtout si vous me permettez de mettre le drapeau tricolore dans un coin, ça m'a toujours fait un effet inouï, le drapeau tricolore, à ces moments-là, c'est même pour ça que je suis devenu gaulliste. (...) Si vous ne le faites pas pour moi, faites-le pour Rabelais, pour Madelon, pour Brantôme et pour Maurice Thorez." (...)
Les deux connards communistes me regardaient comme s'ils étaient tombés sur un antéchrist. Tout juste s'ils ne réclamaient pas au garçon de l'eau bénite. Je n'ai jamais pu blairer les puritains, jamais. Je leur sortais tout ça entre les dents, en les regardant devenir de plus en plus verts et avec une de ces envies de leur danser dessus, mon ami....
Par delà l'actualité, comment va la santé ?
Non, pas la taule. Celle-là déborde, comme à son habitude, l'autre, celle qui nous rend apte à nous lever le matin pour produire, consommer, nous reproduire, vivre avec ou sans gouttes, cachets, piqûres...
L'Herbe Tendre de décembre fera donc un tour du côté des petits et gros bobos (rien à voir avec nos centre villes) des maladies, des thérapeutes et autres médicastres plus ou moins humains ou filous.
On vous y espère le lundi 7 décembre sur Canal Sud (92.2 fm) à 18h.
À la votre !