Originaire du
Pas-de-Calais, ce groupe était composé d'anciens membres des Bourgeois de
Calais ou des Yeomen:
- Pat "Jeff" PARKER , basse
- Jean-Pierre CASTELAIN , guitare solo
- Joël PARMENTIER, batterie
- Jack HASLEHURT , orgue
Se voulant le 1er groupe psychédélique français, ils se réunirent sous le nom
de "Les Fleurs de Pavot" pour l'enregistrement chez Mercury , en 67,
d'un unique album de 13 chansons intitulé "Dites-le avec des fleurs de
pavot"( Chansons écrites par Jean-Claude Vannier, collaborateur de Gainsbourg ou de Brigitte Fontaine)
En février 68, ils se produisirent avec Johnny Hallyday et Herbert
Léonard aux Jeux Olympiques d'hiver à Grenoble.
Loin de toute allusion à Monsanto, créateur de l'Agent Orange ( défoliant particulièrement utilisé par l'US Air Force au Vietnam au moment de cette chanson), Suzanne Gabriello (1932 - 1992) actrice, présentatrice de l'Olympia, animatrice de télévision se spécialisa dans la parodie des chansons en vogue ( voir sa version des Jolies colonnies de la France d'après Pierre Perret) dont cette démarque de Gilbert Bécaud toujours aussi réjouissante qu'on trouve à cette adresse :
Plus anecdotique : la légende raconte que Brel écrivit Ne me quitte pas pour elle avant de...s'enfuir.
Ah, et puis une reprise de Roger Riffard ( voir article sur le monsieur dans ce même blog)
Ce
poète chansonnier vierzonnais fit les beaux jours du cabaret
montmartrois du Chat Noir à Paris dans les années 1880. Il était
contestataire et n'épargnait aucun de ses contemporains. Ce
précurseur du surréalisme avait pour arme l'humour (noir) qu'il
maniait comme personne. La politique, les faits divers, la publicité
ou l'érotisme étaient ses thèmes de prédilection.
En
1763, la commune de Sancerre dans le Cher compte un nouvel habitant
d'origine écossaise,Edouard
Mac-Nab(1740-1814)
écuyer et garde du Roi. L'arrière-grand-père du poète venait de
s'installer en Berry. Quelques années plus tard, le 4 janvier
1856, Jean
Valérien Maurice Mac-Nabvit
le jour dans la propriété familiale du Château de Fay à Vierzon,
vingt minutes après son frère jumeau Donald.
Les parents étaient propriétaires terriens et le
père, Edouard(1811-1885)
fut également maire de Vierzon-Villages de 1850 à 1852. Toutes
ces idées progressistes allaient baigner l'enfance de Mauriceet
l'influencer plus tard. Très vite des problèmes financiers et des
mauvais placements entraînèrent la vente des terres, des fermes
puis du Château de Fay en 1872 à un industriel, Célestin
Gérard,
fondateur de la Société Française de Matériel Agricole et
Industriel. Ce qui ne manqua pas d'ajouter à la rancoeur contre les
capitalistes. En 1874 il poursuit ses études avec son
frère Donalden
classe de rhétorique, au Petit Séminaire de la Chapelle Saint
Mesmin (Loiret) fondé par MonseigneurDupanloup.
A cette même époque, ses parents et une partie de la famille sont
partis s'installer en Algérie avec l'espoir de faire fortune.
L'opération sera un échec et son père Edouard
reviendra
mourir à Vierzon chez sa soeur en 1885 dans un banal accident
domestique. En quittant le Petit Séminaire, Mauricefait
son service militaire « qui ne devait guère convenir à son
tempérament, mais il a achevé son temps convenablement avec le
grade de Maréchal des Logis Fourrier d'Artillerie » au dire de son
frère. Après la quille vers 1877, Mauricemonte
à Paris et devient employé des Postes. Employé
modèle, il le restera toute sa vie. Sa famille étant ruinée il
n'avait guère le choix. Mais la passion de l'Art le brûle. Il
écrit, il dessine. En 1878 Emile
Goudeaufonde
le club des « Hydropathes » rive gauche, Mac-Naby
fait ses premiers pas avec ses morceaux « Les foetus », grand
classique de l'humour noir et « Les poêles mobiles », texte
publicitaire alternant les couplets lyriques avec l'annonce de la
réclame. En 1879 il écrit « Un bal à l'Hôtel de Ville » où il
plaisante le conseil municipal de Paris. Ce qui lui vaut des ennuis,
mais le Général Pittié,
chef de la Maison Militaire du Président de la République
Jules Grévy,
arrange les choses. Le poète a 23 ans, Monsieur Grévyl'excuse
en disant « qu'un homme politique doit savoir avaler un crapaud tous
les matins ». Dans ce texte, il blague également le « peuple
» qui se laisse manipuler en échange d'un festin. Sa réputation
est faite au Quartier Latin et « ses monologues y firent fureur ».
En
1881 à Montmartre, un artiste peintre, Rodolphe
Salis,
ouvre un cabaret, « Le Chat Noir », dans un ancien bureau de Postes
désaffecté, au 84 Boulevard de Rochechouart. Mac-Naby
rencontre un succès foudroyant, mais, au nom des bons sentiments, il
ne sera jamais payé, si ce n'est en alcool. En 1885 le « Chat Noir
» déménage au 12 rue de Laval (actuellement rue Victor
Massé). Maurice
Mac-Nabchante
« L'expulsion des Princes », un pamphlet anarchiste traitant de
l'écartement du pouvoir des membres de l'ancienne famille royale. Un
véritable tube qui accompagnera le théâtre d'ombre de Caran
d'Acheet
plus particulièrement « L'épopée », retraçant les conquêtes
napoléoniennes.
Mauriceest
employé des Postes le jour, chansonnier la nuit, sa santé est
défaillante. En 1886 c'est la parution d'un premier recueil de
poèmes illustré par lui-même « Les poèmes mobiles », l'année
suivante un second « Les poèmes incongrus ». En 1887, il
interprète son plus célèbre morceau « Le Grand métingue du
métropolitain ». Ce texte parle d'une réunion tumultueuse au sujet
de la création du métro à Paris, troublée par « les anarchistes
et les blanquistes» avec à leur tête le socialiste Edouard
Vaillant(né
en 1840 à Vierzon, qui est alors son fief politique) militant pour
un financement public « sans intervention des capitalistes ».
Les deux hommes devaient se connaître sans aucun doute, le texte
fait aussi référence à Baslyet Camélinat,
deux ouvriers devenus députés et ayant fondé le premier parti
ouvrier à la Chambre. Il
parle aussi « des grèves de Vierzon », qui en compta dix-sept en
cette année 1886-1887 et plus particulièrement celle de la Société
Française, et de l'énorme mouvement de solidarité que connut le
pays à cette occasion, avec en première ligne Edouard
Vaillantet
ses amis. La maladie le gagne peu à peu. Atteint de phtisie
(tuberculose pulmonaire) il va chanter dans les soirées grelottant
de fièvre. Tout Paris le réclame. Il compose « Le pendu » et une
opérette, « Malvina 1er », avec le compositeur Hireleman,
juste avant de partir pour Cannes en 1888, afin de soigner sa
phtisie. Il y sera également employé des Postes à
mi-temps. Mauricepublie
des textes dans la presse cannoise, dont « La bataille des
fleurs », au pacifisme naïf : « Si les peuples étaient plus sages
/ Les jours qu'ils ne sont pas d'accord /... / Au lieu de brûler de
la poudre / On se battrait avec des fleurs ». De retour à Paris il
achève hâtivement une thèse médicale sur « Le mal aux cheveux et
la gueule de bois », présentée à la Faculté de Montmartre, tout
ça pour de rire bien sûr. Ce fut sa dernière oeuvre. Il reçoit
les Palmes académiques et après six mois passés à l'Hôpital
Lariboisière, Maurice
Mac-Nabmeurt
le mercredi 25 décembre 1889 à 23 heures, à presque trente-quatre
ans. Le 29 décembre, il est inhumé au Cimetière du Père La Chaise
dans la tombe de son oncle et parrain Achille
de Cheffontaines.
Aucune inscription ne rappelle le souvenir du poète…
Et pour finir une interprétation du "Grand Métingue du métropolitain" made in Vierzon
Bien que l'anticléricalisme soit rarement vulgaire, il sent souvent son libre penseur poussiéreux ou son notable franc-maçon radical du Midi, genre dont nous tâchons d'éviter la fréquentation.
Mais là, on nous provoque : les dérniéres élections à Vaticanland, nous forcent à ressortir des archives désagréables comme cette photo où le jésuite Jorge Bergoglio donne l'absolution au serial killer galloné Jorge Videla au bon vieux temps de la guerre anti-subversive en Argentine.
Et puis à exhumer cette chanson du Père Eugène (R.I.P.)
Les Eglises
Eugène Bizeau
D'énormes monuments où des gredins sinistres,
D'un dieu mort sur la croix se disent les ministres,
Dans l'imbécilité des foules à genoux
Trouveront trop longtemps de quoi beurrer leurs choux.
D'énormes monuments que l'astuce des cuistres
Déchirant en secret d'accusateurs registres,
Ne lavera jamais du sang versé partout
Quand "l'infâme" était reine et le prêtre tabou.
D'énormes monuments éclos dans le domaine,
Hélas! illimité, de la bêtise humaine...
D'énormes monuments, dont l'horreur des bûchers
Où flambaient des penseurs les dernières paroles,
Fait l'éclair de nos yeux menacer les coupoles
Et nos désirs vengeurs monter vers les clochers!... Notes: Ce texte est extrait du recueil "Verrues Sociales" (Christian Pirot ed., Veretz, 1988)
E. Bizeau (1883-1989) fut vigneron, poète et chansonnier antimilitariste.
Et puis, puisque le Pape est hispaniste, une dernière pour la route (exceptionnellement en Castillan) ...
Que du bon goût...
Autant vous prévenir, il est des moments où ce Blog est à ranger entre les abjections de Gobineau et de Brasillach.
Oui, "Tape sur du bois" par Claude François ne vaudra JAMAIS "Knock on wood" par Eddie Floyd.
Et il en est trop souvent ainsi pour que nous ne supputions pas que certains ont plus de swing que d'autres...
Du coup, infoutus que nous sommes de retrouver "La complainte du pauvre Blanc" de Jean Yanne, on vous offre cette chanson pas fréquente interprétée par Jean-Claude Massoulier.
"Il faut des gens pour récolter ça. Je vais aux mots comme je vais aux champignons ou à la pêche."
Sur les docks, l'émission de France Culture, consacrait le 28 Février dernier, une émission à Allain Leprest (et non Lepré pauvres cons de France cul, le plus grand auteur de chansons de ces temps d'ignorance, quand même merdre ! Et pourquoi pas Brassan, Breul ou Ferre ?) avec quelques uns de ses amis : entre autres, Loic Lantoine, Francesca Solleville, Romain Didier, Jehan (merci au lexomaniaque d'avoir relayé l'info).
Pour écouter l'émission, c'est ici.
Sinon, à voir ci-dessous, un long interview du bon bougre réalisé en 2003.
Et puis, tiens, la "valse pour rien" qu'on entend pendant l'émission, à retrouver sur le site de l'ina, ici.
Après s'être permis de nous faire rêver sur la Légion espagnole (La bandera 1935) ou de nous démontrer à quel point les femmes divisent les bons copains ( La belle équipe 1936), Julien Duvivier, qui n'en ratait pas une, nous livre un film glorifiant la pègre aux colonies : Pépé le Moko 1937.
Enfin, il sera tout de même beaucoup pardonné au futur réalisateur de Don Camillo pour au moins deux raisons :
- Son coup de génie post-guerre : Panique en 1946 (avec Michel Simon)
- Et des séquences comme celle-ci qu'on avait promis de vous livrer lors de notre émission de janvier consacrée au cinéma
Dont acte, il était plus que temps de tenir parole :