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jeudi 13 décembre 2018

Revue de presse et karaoké


Les deux samedis précédents, il avait déambulé avec un équipement de protection complet : masque, casque, veste de protection coquée. Samedi 8, cet équipement lui a été confisqué par des policiers, dès 9 h 15, dans une des rues donnant sur l’Arc de triomphe. « Je ne suis pas d’accord, mais je peux éventuellement comprendre qu’on m’enlève mon masque et mes lunettes, témoigne-t-il. Ce que je ne comprends pas, c’est qu’on a aussi pris, volé, devrais-je dire, 120 fioles de sérum physiologique, que j’avais apportées pour aider et soulager les gens qui seraient forcément pris dans les gaz lacrymogènes. »

« Mon ami a demandé pourquoi on nous enlevait nos masques si les policiers y avaient toujours droit. Réponse de l’un d’eux, très menaçant, à deux centimètres de son visage : “C’est pour mieux te casser la gueule.” » Lassé d’avoir assisté à des violences de la part des policiers, dont des tirs de flashball au visage, à plusieurs reprises, Jean-Philippe s’interroge à haute voix sur la « dictature » que serait en train de devenir la France. « En fait, on te dit de fermer ta gueule, c’est tout », s’indigne-t-il. Il promet néanmoins de revenir manifester le 15 décembre à Paris. Avec de moins en moins l’intention de « rester pacifique, puisque ça ne sert à rien ».

Mediapart 10/12/2018

Tiens, voilà-t-il pas que les camarades de LKDS se mettent au karaoké :



Ce matin, la presse parle de douze blessés à Toulouse. Ce n’est même pas le nombre de personnes que j’ai pu prendre en charge dans l’après-midi. Certains parmi nous ont raconté avoir chargé les personnes quatre par quatre dans les véhicules de secours qui parvenaient jusqu’à nous. J’ai même du mettre un blessé à bord de la voiture d’un riverain qui passait par là, à quelques mètres de la charge de police, et qui a rapidement accepté de le conduire à l’hôpital.
Ce matin, la préfecture comptait 5.500 manifestants dans Toulouse : il faut vraiment être resté chez soi toute la journée pour y croire. A 14h, le boulevard Lacrosses dégueulait une foule compacte, un cortège tellement long qu’il permettait aux premiers de ne pas entendre les grenades qui visaient les derniers. (...) 

Je n’ai pas envie ici d’exprimer mon point de vue sur la violence en manifestation ; la vérité, en tout cas, est qu’il ne s’agissait pas d’une « centaine de casseurs » comme l’évoquent les journaux, mais de milliers de personnes qui se succédaient, se soutenaient, se soignaient, s’encourageaient. Impossible pour les gendarmes de faire quoi que ce soit, hormis contenir bien imparfaitement l’émeute et répliquer à coups de flash-balls et de grenades. Médiatiquement, les violences qui ont eu lieu sont peut-être un mauvais coup mais elles ont été un vrai coup de génie tactique. La queue de cortège a concentré l’essentiel de l’attention sur elle, servant de point de fixation pour les forces de l’ordre qui étaient déjà trop peu nombreuses pour l’enrayer. Pendant ce temps, la tête de cortège continuait sa route et s’emparait de la ville.
La presse raconte que les « casseurs » étaient des banlieusards profitant de l’occasion pour « tout casser » -comme si la violence révolutionnaire était un simple loisir. De mon côté, j’ai passé la journée à soigner des gens très divers : lycéens voulant riposter à la violence subie toute la semaine, étudiants, travailleurs de tous secteurs et tous âges (vers 18h30, j’ai même administré du sérum phy à un retraité qui avait été gazé), filles et garçons, « anars » comme gilets jaunes et écolos, tous unis et constamment solidaires sans regarder leur origine.
Témoignage d'un street medic Toulouse 09/12/2018

samedi 17 octobre 2015

Dernières nouvelles de LKDS

Il y a un peu plus d'un an, on attendait des nouvelles de LKDS


Le disque* qu'on attendait est sorti depuis. "Couscous saignant, svp!" mélange un concert d'avril 2013 au CICP de Paris en soutien à la revue anti-psychiatrie "Sans remède" et un enregistrement de 2014 au studio de la Mare.

Et puis, voilà que la bande de Barre des Cévennes envoie un clip qu'on se fait un plaisir de faire tourner.
À bientôt par chez nous, les gars ?



* Vinyle et cd, bien entendu.

mercredi 18 juin 2014

LES KAMIONNERS DU SUICIDE




C'est un jour de 1983, que D'jah X, déçu d'attendre après un soulèvement de la paysannerie qui ne vient pas, décide de quitter sa Lozère pour attaquer la capitale.
C'est avec Stick-lo (basse) Ben X (batterie) Lucile (Sax et chant) et Jules R (sax) qu'ils vont monter Les Kamioners du Suicide (allusion à un des premiers attentat suicide de la décennie contre le camp des Marines à Beyrouth)
LKDS va écumer les concerts sauvages, squats, manifs, se retrouver dans les fanzines et radios du moment.
Leur version de "Guns of Brixton" rebaptisée "Les fusils de Belleville" reste, au moins, une des 3000 meilleures reprises de la chanson de la bande à Paul Simonon 
En 1985, ils autoproduiront un 45tour sur Autonomie Ouvrière Prod. (ce sera, à ma connaissance, l'unique disque du label créé pour l'occasion) On y trouve dans une superbe pochette une version reggae de "La java des Bons Enfants"* avec un hymne à la décolonisation en face B 


Depuis quelques années D'jah a rescucité LKDSdans les Cévennes avec une nouvelle bande quon a vu à Paris ou à la ZAD de Notre Dame des Landes.
On attend le prochain disque (B'alors vous finissez de les coller ces pochettes ?)
On trouvera ici un article avec un  entretien de D'jah X tiré de la somme "Nyark nyark" d'Arno Rude Boy.
Et la face B du 45 tour historique de 85


Et en bonus, une rareté, "graine de terroriste" sur la compilation "Rock Army Fraktion" (sur laquelle on reviendra) de 1986.



* en changeant les paroles rien que pour emmerder les anars.