Le bouillant Marcel Azzola, décédé le 21 janvier 2019, raconte ici le déroulement des six minutes fatidiques de cet enregistrement qui rendit immortelle une certaine préfecture de Haut-Saône.
On en avait causé là dans le temps.
Accompagné d'un radio-trottoir du 14 décembre 1968 basé sur les réactions des vésuliens et vésuliennes, maire et syndicat d'initiative inclus.
On avouera ne pas avoir effectué le pèlerinage sur la fabuleuse table d'orientation ultra-moderne.
Vous êtes un jeune rappeur provincial, vous rêvez d'un clip genre superproduction, avec milliers de figurants et charge de cavalerie (Bondartchouk, reviens ! Tout est pardonné). Mais vous n'avez pas un rond, ni de label fortuné pour votre promotion, ni de radio pour vous matraquer.
Qu'à cela ne tienne, les samedis toulousains sont fait pour vous.
Une petite caméra, un montage rapide et D1ST1 nous livre à son tour un hymne aux Gilets Jaunes tourné dans la Ville rose entre les 5, 12 et 19 janvier dernier.
Saluons la performance car que ce soit par la complicité entre les gens ou la revanche des habitants dépossédés de leur ville, c'est du vécu.
Et comme disait l'autre ennemi du spectacle, Disti's not a love song.
Encore que...
Toujours prêt à jouer en soutien aux emprisonnés, gars ? Merci d'avance.
Clement, Hendricks, Anderson, trois affreux de la bande à Quantrill
Faut-il obligatoirement provenir d'une société rurale, si possible montagneuse et entourée d'eau, pour faire un bon bandit d'honneur ? Qu'est un "bandit social", personnage naviguant entre criminalité organisée et révolte sociale (Hobsbawn en fit des tonnes sur le sujet) ? Combien de guérilleros, en lutte contre un pouvoir tyrannique furent qualifiés de brigands (de nos jours on dirait plutôt terroristes) ?
Quoi de neuf depuis Robin des Bois ?
Un bandit populaire a-t-il vraiment besoin d'un traître pour achever sa carrière en beauté ?
Des milliers de héros populaires chantés, célébrés dans les chaumières ou les dancehall.
Parfois avec une popularité tout à fait injustifiée.
En ces temps où l'illégalisme revient à grand galop, Les Vanneaux de Passage creuseront cet héritage en chansons du monde entier.
Ce sera le lundi 4 février à 17h30 sur la fréquence de Radio Canal Sud .
Bel exemple de popularité usurpée, ce vieux rock steady de Prince Buster, Al Capone, recyclé en 1979 par The Specials, de Coventry, en Gangsters
Soufflons un peu entre deux nuages, c'est dimanche. Alain Bashung ne dédaignait pas reprendre quelques-une de ses musiciens préférés. En 2008, sur son album Bleu pétrole (2008), il chanta donc l'immortelle Suzanne, de Leonard Cohen d'après l'adaptation en français de Graeme Allwright
Texte originellement issu du recueil Parasites of heaven, en 1966, il fut d'abord mis en musique par Judy Collins avant d'être gravé par Cohen l'année suivante.
L'hôtesse du fleuve, vêtue de haillons et de plumes, qui, a l'instar de la princesse Nausicaa, accueille ses visiteurs en les rendant amoureux deviendra le plus grand succès du poète canadien avec au compteur plus d'une cinquantaine d'adaptations (Nina Simone, Harry Belafonte, Joan Baez, etc.) Fabrizio de André y alla aussi de sa version italienne.
Il y faut un sacré mélange de culot, de roublardise, de cynisme et d'ignorance crasse pour s'adresser à ceux-là mêmes à qui on a fait mine de lâcher des miettes tout en les gazant, matraquant ou enfermant le reste du temps pour finir par leur proposer benoîtement de débattre entre gentlemen, mais à toujours ses conditions (comme quoi, chassez le naturel...).
À l'image de cette affiche venue de l'automne tragique mexicain, nous ne dialoguerons jamais avec qui pointe un flingue en guise d'ultime argument.
Cette mascarade nous a même immanquablement évoqué la chanson de François Béranger, Aux bouffons (en concert, 1998), loin d'être sa meilleure ou sa plus poétique mais comme dit une amie "En matière de vulgarité, c'est pas nous qu'on a commencé".
À ceux qui hésitent : ne trouvez-vous pas quelque peu lassant qu'on nous fasse
le coup de "C'est nous ou le fascisme"? Depuis une trentaine d'années au moins.
Et en souvenir de la visite de notre Jupiter de pacotille au Puy-en-Velay, un grand classique : le lancement improvisé du premier grand débat entre Nicolae Ceausescu et sa base roumaine. On souhaite à Macron un tribunal un peu plus bienveillant pour la suite.
Y'a pas de compte à rendre. Y'a que des comptes à régler. (12°5)
Frapper un homme à terre est indigne d'un policier (instruction du préfet Grimaud)
"Foule haineuse", "complices de casseurs", "fainéants", etc. La litanie des qualificatifs utilisés par les gouvernants n'est pas sans évoquer celle qu'écrivit Prévert dans La chasse à l'enfant, en souvenir de la mutinerie d'août 1934 à la maison de correction de Belle-Île-en-Mer. À l'époque, une prime de 500 francs avait été offerte pour la capture de tout gosse évadé. Une piste à creuser auprès de certains voisins vigilants ? Utilisez la hotline de votre Kommandantur sous-préfecture, discrétion assurée.
Après les beaufs à diesel et à clopes, les fafs, les supplétifs de Poutine, voici les vilains gilets jaunes de janvier (à qui on promet désormais fer, feu et prison) suivant les honnêtes et authentiques gilets jaunes de décembre (qui ont connu le fer, le feu et la prison). Pour couronner le tout, on nous annonce un fichage généralisé pour accompagner la énième loi anti-casseurs, tradition nationale remontant à Raymond "la matraque" Marcellin en 1970.
Bilan provisoire au 8 janvier :
1 personne tuée (par grenade lacrymogène)
4 mains arrachées
12 personnes éborgnées
1 personne rendue sourde (par grenade assourdissante, justement)
Place du Capitole, hier
Bilan provisoire du samedi 13 à Toulouse : 33 interpellations, 5 blessés (une main arrachée, une joue perforée, des tirs à la tête...)
Vu le nombre de flics plus ou moins isolés qui auraient pu morfler ce samedi, on s'interroge encore sur la patience manifestée par cette foule soit-disant "haineuse".
Un classique venu de Belfast, The Outcasts, The cops are coming (1979)
Ou presque, car il y a toujours un montage et on aurait bien aimé ouïr les rushes.
On en avait déjà assez largement causé, à l'occasion de la réapparition inattendue de Gilles Bertin, ex-chanteur de Camera Silens en novembre 2016 suivie de l'heureuse conclusion de son procès en juin 2018.
Il ne manquait que sa version de sa propre histoire. Voila qui est fait dans le cadre d'Une histoire particulière sur France Culture. On a pas mal souri en l'écoutant. Aussi parce que que ça nous renvoie à quelques années lumières : l'ambiance d'une certaine mouvance toulousaine, la balourdise des flics espagnols, l'accueil d'un couple d'avocats, etc...
On vous laisse découvrir ça.
Comme manière de débuter ce 2019 nous avions ce soir
The Pogues Fiesta
Les Glotte Trotters Edelerzi
Jordi Saval &.... Tourdion
Kerry James /Namor/ G Kill Meilleurs voeux
Ali Hassan Mabrouk wo arisna
Bratsch Au bar est barré papa
Bérurier Noir La mère Noël
Extrait de Trainspotting 2
Frankie Ford Sea cruise
Lord Kitchener Birth of Ghana
LKJ Di great insoreckshan
???? In ale gasn (daloy politsey !)
Transexpistols Jingle bells
Renaud Le père Noël noir
Arno Mon anniversaire
La Caution Aquaplaning
Bibi Flash Histoire d'un soir
I am Je danse le mia
En guise de fête qui tourne mal, la face B de Johnny B. Goode, du sieut Chuck BerryAround & around (1958). L'histoire d'un bar clando où on rigolait bien jusqu'à l'arrivée de la flicaille.
Ce n'est ni la stature, ni la force qui fait le pouvoir et la dignité de
l'homme, c'est la sagesse. Le bœuf, quelque énorme qu'il soit, obéit au
fouet léger qui lui fait tracer son sillon.
Sophocle. Ajax furieux
Le samedi c'est manif,
le mercredi les aventures d'Alexandre.
En 1942, Jean Genet se trouve en séjour forcé à Fresnes suite à un vol qui a mal tourné.
Ayant du temps à revendre, le poète délinquant, compose un long texte, Le condamné à mort, en souvenir du jeune Maurice Pilorge, cambrioleur et assassin du proxénète et prostitué Nestor Escudero.
Archétype du "beau mec", Pilorge, condamné par les assises de Rennes en 1939, refusa de demander sa grâce au président Albert Lebrun. Il fut raccourci le 4 février (et non le 17 mars, comme le cite Genet).
Ce texte, à la gloire de l'homosexualité carcérale sera repris par Genet en 1950 dans Un chant d'amour.
Côté enregistrements, il fut d'abord lu par Mouloudji et mis en musique par André Almuro en 1966.
En voici un extrait trop bref :
Hélène Martin en avait, elle aussi, tiré des mélodies dès 1961, ce seront les bases des versions de Marc Ogeret (1970) ou d'Étienne Daho (2010)
Mais on a un faible pour l'interprétation de Jacques Douai