mercredi 29 juin 2022

Héros oubliés du rock 'n roll: TV Personalities

 

En 1977, en pleine révolution punk, le chanteur et poète Dean Tracy, amoureux de psychédélisme et de pop énergique, réunit ses potes de Chelsea, Joe Foster, Ed Ball et Jowe Head (ex Swell Maps) pour un groupe déconnant, subversif, irrégulier : Television Personalities.
Non seulement, ce combo relativement parodique, sera sujet à des changements constants de personnel autour de la figure de Tracy, mais il connaîtra une carrière en dents de scie, voire confidentielle, ce qui les mènera à intituler leur troisième LP Ils auraient pu être plus gros que les Beatles, en 1982. 
Influencé par les Pistols et le lunaire Jonathan Richman, Dean Tracy s'interdit d'établir une liste de morceaux en concert, préférant compter sur la spontanéité et l'inspiration du moment. Ce qui donne le meilleur et le pire.
Trente ans avant l'arrivée du personnage du Bobo ou du Hipster dans le paysage urbain, ils se payent un succès d'estime avec le très ironique 45 tour Part time punks (les punks à mi-temps) en 1978, rengaine débile et entêtante qui fait les beaux jours du DJ de la BBC, John Peel
 
Ce qui n'empêche pas Tracy d'emprunter du pognon à sa mère pour le 45 tour suivant dont la pochette est tirée à la photocopieuse. Vu la qualité des paroles, ils seront fortement soutenus par des gens aussi variés que Joe Strummer (des Clash) ou David Gilmour (du Pink Floyd). D'ailleurs le Floyd tentera de les embarquer en première partie d'où il se font jeter par un public déboussolé.
Leur côté je m'en foutistes ne les empêche pas d'aborder quelques sujets cruciaux sous le règne de Margareth de Fer, ainsi, en référence au titre original de docteur Folamour de Kubrick, How I learned to love the bomb (1986)

 

Comme pour beaucoup d'autres, la décennie 1990 sera pour eux assez désespérante et Tracy passe par une sérieuse dépendance à l'héro et des séjours en taule pour vol. Même si une nouvelle formation a vue le jour en 2006, la poisse persiste: Dean Tracy subit une grosse opération du cerveau en 2011 et reste hospitalisé pour des années. 
Alors pour la nostalgie, une Peel Session du premier septembre 1980 avec quatre titres : Silly Girl, A picture of Dorian Gray, La grande illusion et Look back in anger.

vendredi 24 juin 2022

De la thune et des rengaines

Ceci n'est pas une critique des médias

Plusieurs personnes, dont that good ol' Georgie, ont attiré notre attention sur cette émission atypique de Tiphaine de Rocquigny, chargée de l'économie sur France Culture, celle du 16 juin dernier.
Thème de cet Entendez-vous l'éco : comment les artistes, emportés par des objectifs poétiques, se saisissent-ils des mécanismes sociaux et économiques pour les mettre en chanson, depuis les troubadours de l’Occitanie du XIIe siècle à jusqu'à Bernard Lavilliers, en passant par l'Internationale ? 
Sont invités le délicieux Jacques Vassal dont l'éditeur Les Fondeurs de briques a publié il y a peu une version augmentée de son Folksong et Bertrand Dicale, auteur du Dictionnaire amoureux de la chanson française (Plon, 2016).
Si cette émission (cliquer sur le lien) est globalement d'une très bonne tenue, elle nous procure un seul sujet d'étonnement : si on comprend bien qu'Aristide Bruant y soit égratigné, on pige moins que cette girouette de Montéhus soit épargné par nos érudits. Notre version quant à ces deux lascars se trouve en cliquant sur les liens.
 
Et un p'tit coup des Frères Jacques en moralistes
 

lundi 20 juin 2022

En attendant les cosaques

 


Bon, un petit mot au sujet de cette nouvelle chambre et de cette soi-disant "majorité introuvable" (Tu parles! Tu paries ?)
Si c'est pas encore le Reichstag de 1933 (tant mieux, on va pas se payer un incendie de Notre Dame tous les trois ans) on doit bien reconnaître que ceux qui attendaient un déferlement bolchevique ont eu droit à l'arrivée en masse de fachos propres sur eux.    
Entre autres causes de ce remake de "l'arrivée de Blücher à Waterloo", outre les accumulations de conneries d'un piteux gouvernement qui a désormais l'air malin, l'application des vieilles recettes basées sur la peur du rouge.
Parce qu'on a été gâtés de ce côté là : on ne se souvient pas pareille mauvaise foi depuis 1981 quand d'aucun prédisaient un défilé des cosaques et des chars russes sur les Champs Élysées. Ce qui était déjà d'autant plus piquant qu'à l'époque, Moscou avait déjà marqué sa préférence pour Giscard (pas si cons, les cacochymes). 
En attendant la prochaine parade d'une ex armée Rouge nettement moins fougueuse que dans l'imaginaire d'alors (encore que, du côté de l'Afghanistan ça faisait moins les malins qu'à Prague) repassons-nous quelques titres du temps où on aimait à jouer à se faire peur. Et à en rigoler.
Ça pourra toujours resservir si un jour les vrais rouges reviennent. 
Datcha de Warum Joe (EP Dans le blizzard, 1981)

Et l'immortel Ogre bolchévik de Bulldozer (1978)


 


vendredi 17 juin 2022

Parlons peinture

 

Le grand soir


Exceptionnellement, causons peinture.
Durant la décennie 2000/2010, la capitale des Gaules, du saucisson à cuire et du beaujolpif fut le siège d'un mouvement de peinture avant-gardiste, j'ai nommé les conistes. Mené principalement par Sébastien Brunel et Thomas Girard, ce mouvement accoucha d'oeuvres aussi fondamentales que Gigot-flageolets, jeune couple LCR au vidéomatique ou le triptyque El condor pasa.
Ces artistes injustement oubliés ont également commis un numéro de Télérama, des Inrocks et un numéro de la défunte émission d'Arte, Palettes, fut consacrée à leur peinture maîtresse La bataille de l'esplanade.  
Qui changea plusieurs fois de titre, comme on peut le constater ci-dessous.   
 
Un site internet est consacré à la mémoire de ces génies injustement négligés par l'histoire de l'art. Le dernier mot reviendra à Tête de Cerf.

vendredi 10 juin 2022

Weill et Brecht par Pia Colombo

En 1969, Pia Colombo chanta plusieurs adaptations en français des chansons de Kurt Weill et Bertold Brecht dont bon nombre issues de L'Opéra de quat' sous. 
Ce répertoire fut l'objet d'un enregistrement au TNP pour un LP vinyle chez Disc'AZ.
Pourquoi, on y a pensé ? Allez savoir... Peut-être la proximité de certaines échéances électorales où l'obscène dispute au ridicule. 
Voyez ce titre qui semble fait pour notre leader maximo.

 

Et cette immortelle rengaine toute droit tirée du Dreigroschenoper.