mardi 19 juillet 2022

Hommage à un grand acteur

 

Dans Dr Folamour (1964)
Here we go again ! Comme chantaient les mineurs britanniques quand il y en avaient encore.
Curieusement, il a été beaucoup question de Sterling Hayden dans les commentaires du billet précédent. Acteur d'abord cantonné dans des rôles de beau gosse qu'il méprise, puis protagoniste de chefs d’œuvres (The asphalt jungle, 1950, Johnny Guitar, 1954, The Killing, 1956, Dr. Strangelove, 1964, The Godfather, 1972, The long goodbye, 1973) pour ne citer que nos préférés, il fut aussi écrivain, navigateur, compagnon de route des partisans yougoslaves durant la guerre, cible du maccartysme. Il avait d'ailleurs balancé un nom devant la commission et, après y être revenu avec une pancarte disant Ne dites rien, ils sont ignobles, se punira pour ça toute sa vie durant.
Mais tout cela est bien mieux raconté par Philippe Garnier (auteur d'une biographie, "L'irrégulier") dans cette excellente émission
Si on revient sur le cas de notre balèze, c'est qu'a l'instar de quelques légendes du cinéma, il fut aussi célébré en chanson.
L'auteur de country, grand ami de Charles Bukowski (traduit en français par Garnier, la boucle est bouclée) Tom Russell lui écrivit un très bel hommage sur son disque Mesabi en 2011.
Début : Sterling Hayden sur une péniche à Amsterdam / voguant sur un de ces canaux hollandais / une bouteille de Johnny Walker entre les jambes / bourré mais articulant superbement. / Il disait " Oui, j'ai balancé quelqu'un / à la commission de Mc Carthy / Merde, vous n'avez pas idée / de ce que je me méprise pour ça / c'est peut-être pour ça qu'on picole, n'est ce pas ? "...
Ce très bel hommage débute bizarrement par une intro au oud :

 

Voilà pour la chanson. Manière d'être complet, le camarade Dar la cara nous a envoyé ce petit interview de 1983 qui en dit plus sur un homme attachant.

 

Sur ce, bon 86ème anniversaire de la révolution espagnole.



vendredi 15 juillet 2022

Évolution

 

Les habitués de ce blogue l'ont certainement remarqué, le rythme de publication va en ralentissant.
Il y a désormais un peu de dix ans, cet outil fut créé par l'ingénieux Eliott pour appuyer une défunte émission de radio. Le sus-cité étant parti vers d'autres aventures, votre serviteur l'alimenta au grès de sa fantaisie, ses découvertes, ses enthousiasmes ou ses colères.
Et puis, le monde a cavalé et ce type d'intervention sur le ouèbe, à part l'excellente raison du partage, nous apparaît de plus en plus dérisoire. Pour tout dire, on se sent un peu con de causer zizique ou culture en général quand une guerre, une crise économique maousse et une planète invivable pointent leurs sales gueules,
Sans compter ce bon vieux proverbe targui certainement apocryphe : Si ce que tu as à dire n'est pas plus beau que le silence, alors ferme ta bouche. 
Que dire d'autre sinon laisser le dernier mot à ce bon vieux Chuck (en bonne compagnie) avec un titre toujours de circonstance qui définit tellement notre présent : Too much monkey business 

 

Suivi d'une chouette version de la même par une bande de jeunes en 1963 et en direct à la BBC. Où on constate à nouveau, et pour ceux qui en doutaient, que Ringo était quand même un putain de batteur et John un authentique rocker.

 

Tout ça pour dire que c'est pas fini mais que désormais, les publications seront beaucoup moins régulières.
Sur ce, marchez à l'ombre, les gens. Et bonne saison tout de même.
Un dernier clin d’œil au camarade Eliott. 


vendredi 8 juillet 2022

Quand Souchon s'essayait à l'anglais

 

Le côté sympathique d'Alain Kienast, dit Souchon est que dès qu'il connut le succès, en 1976, après avoir tâtonné cinq ans, il mit une certaine distance ironique avec son personnage de grand dégingandé romantique et rêveur.
Comme on dit dans les médias, les plus anciens se souviendront que les dits tubes furent J'ai dix ans (1974) et Bidon (1976).
Grâce à l'ami John Warsen, on se rend compte qu'outre avoir chanté quelques versions en italien, ce qui paraissait évident, il existe quelques version anglaise relativement inédites (en extraite du coffret Les Années RCA 1974 - 1984 de 1994).
Si on y revient aujourd'hui, c'est que généralement les adaptations de la langue de Balzac à celle de Dickens sont soit particulièrement parodiques, soit particulièrement fainéantes.
On salue donc ici un bel effort d'une traduction soignée pour ce Bidon devenu I'm a joke. C'est léger, comme disait ma grand-mère "ça ferait pas de mal à un train de marchandise" mais, que voulez-vous, c'est de la variétoche honorable et c'est l'été.
Y'a pas de raison qu'il n'y ait que Radio France qui ne se prélasse que dans la rediff'. 

 

Et puisqu'on a causé aux plus nostalgiques, peut-être les plus jeunes ne savent pas que le même gars commit quelques morceaux aux paroles honorables, là encore loin du grand dadais, dont ce Poulailler's song de 1978 (en face B de Allô Maman bobo, on sent le label qui ne voulait pas trop se risquer, tout de même) capté dans on ne sait quel concert en on ne sait quelle année et qui reste horriblement actuel.