mardi 21 juillet 2020

Billy Childish par lui-même


Je m'appelle Billy Childish*. Je suis né à Chatham dans le Kent, où je vis encore. J'ai quitté l'école en 1976, à 16 ans. Sans qualification, j'ai été refusé aux beaux-arts. Je suis donc allé bosser aux chantiers naval de Chatham comme apprenti maçon. Je me suis ensuite débrouillé pour entrer au cour de peinture de l'école St Martin où j'ai acquis mes bases. Avec Bruce, Big Russ et Little Russ, on a monté les Pop Rivets en 1977, notre inspiration était alors le punk rock, TV 21 et les Swingin' blue-jeans.
En 1979, j'ai bossé à l'hôpital psychiatrique d'Oakwood comme portier de nuit. J'ai appris à jouer de la gratte à 21 ans et ai été viré de l'école St Martin pour avoir écrit ce qui a été qualifié de "pire humour de graffiti de chiottes". On a alors formé les Milkshakes, notre inspiration était Link Wray, l'album des Beatles en concert au Star Club, la chanson Last Plane home des Kinks et la haine des nouveaux romantiques. Je me suis foutu sur la gueule avec mon père qui sortait de taule pour trafic de dope. Avec les Milkshakes, on ne s'est jamais payés et on a mis tout notre fric à enregistrer nos disques. J'avais ouvert un compte en banque sous le nom de Kurt Schwitters et vécu 12 ans d'allocations chômage.


En 1985, on a monté les Mighty Caesars, notre inspiration venait de Bo Diddley et des Troggs. J'ai adhéré à Greenpeace en 1989 et, avec Bruce, on a formé les Headcoats, notre inspiration était les Downliners Sect. En 1999, avec Wolf et Johnny Barker, on a monté les Buff Medways, notre inspiration venait du jeune Jimi Hendrix et des Daggermen.

  

Il est vrai que ma musique n'a jamais été vraiment à la mode mais c'est précisément son but. Même en 1977, on a gâché toutes nos opportunités en refusant d'aller jouer à Londres. Quand le punk est devenu du nouveau romantisme, on a décidé de revenir aux origines du rock. Avec les Milkshakes, on nous a reproché d'avoir enregistré trop de disques, que c'était un suicide commercial. Du coup, on a réalisé quatre albums en une seule journée ! 



Même aujourd'hui quand quelqu'un d'un peu connu vient me dire qu'il aime ce qu'on fait, ça me fait plaisir. Je veux dire qu'on peut faire quelques concerts mais qu'on n'est pas des rock stars. On est trop contents de jouer dans des petits endroits, des bouges... On refuse de se planquer derrière une grosse sono et des retours. On veut en finir avec les 15 pieds de distance entre nous et le public et avoir une vraie communication. Tout mon boulot est à ras des pâquerettes, d'instinct et élémentaire. Je crois en la musique faite à la maison, en l'art fait à la maison et à la cuisine faite à la maison. Je suis pour le retour du vélo, du tramway et des chevaux. 
Traduction faite à la maison.


* Menteur ! Il s'appelle en réalité William Charlie Hamper.



2 commentaires:

  1. La bio introductive, c'est une chose ; maintenant on attend la discographie critique complète et détaillée ! (hi hi)

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