jeudi 29 décembre 2022

Recherche des traces d'un chroniqueur disparu

Détective en 1957  (cliquer pour lire)

Toulousains, toulousaines et autres humains, avez-vous ouï du sieur André Dusastre, grand chroniquer de la vie locale ? Si oui, ce message par nous reçu et que nous nous faisons une joie de relayer est fait pour vous.
Si quiconque a des infos, nous ferons aussi tôt passer au camarade Maxou (JF Heintzen).
 
Bonjour. Je découvre ce site par un heureux hasard, en grattant le web à la traque de chansons, visiblement du genre de celles qui peuvent vous intéresser. Je lis que vous êtes implanté à Toulouse, donc je tente ma chance. 
Je bosse depuis quelques décennies sur les complaintes criminelles sur le territoire français. J'en ai déjà répertorié plus de 1250 entre 1870 et 1940 (https://complaintes.criminocorpus.org/), et je viens de pondre un pavé sur le sujet, Chanter le crime (https://www.bleu-autour.com/produit/chanter-le-crime/), mais je ne viens pas vers vous pour vendre ma soupe, c'est juste pour situer mes centres d'intérêt.

 Je traque depuis longtemps l'un des derniers chansonniers "de rue" écrivant des chansons sur les crimes du moment, les chantant et les vendant sous forme de feuilles ronéotypées. Il s'appelait André Dusastre, mort en 1960 à Toulouse, son lieu d'origine. Il a pas mal erré dans tout le sud-Ouest (Toulouse, Bordeaux, Montpellier, Béziers, Perpignan, Montauban...) et a produit des centaines de chansons, en grande partie perdues. Je vous joins un article de Détective qui l'évoque en action dans les rues de Toulouse en 1954, avec photos. Je peux vous faire passer aussi des scans de quelques-unes de ses chansons (certaines sont à la BNF, car il faisait le dépôt légal de certains de ses textes).

Évidemment je recherche des personnes ayant pu le connaître (ou des collectionneurs de vieilleries musicales ayant des feuilles de chansons de sa main), voire - miracle - contacter sa fille, visiblement née après la guerre si l'on en croit l'article de Détective. Habitant loin de votre sud-ouest, j'ai déjà contacté des potes toulousains, dans le monde des musiques trad' et populaires, j'ai eu un échange avec Claude Sicre, mais cela n'a pas débouché. (Tu m'étonnes! Ndr) Si cela vous intéresse, d'une manière ou d'une autre, on peut en discuter.
Merci de m'avoir lu.

On peut retrouver Maxou sur France Musique à ce lien et à celui-ci. Et en supplément, une complainte drolatique sur un fait-divers qui ce coup là est un suicide. Le pendu de Maurice Mac Nab par Chantal Grimm.

samedi 24 décembre 2022

Ce ki peu tarriver

 

En cette période d'agapes (double ration de vodka dans le Donbass), nous nous permettons cette modeste mise en garde, ô combien d'actualité. 
Au passage, vu le nombre de commissaires politiques en devenir et autres flics de la pensée, on ne peut que se demander si cet extrait de Spite Marriage (1929) du génial Buster Keaton accompagné par l'excellente Dorothy Sebastian ne serait pas quelque peu douteux selon les critères du temps. 
Mais ça illustre joyeusement les Dead Kennedys à l'époque de leur splendeur (1981) et c'est donc notre avertissement d'avant le réveillon.

jeudi 22 décembre 2022

jeudi 1 décembre 2022

Mort naturelle d'un anarchiste

 

Livrozet et Drolc

Serge Livrozet était d'une autre époque, pas meilleure ni pire, quasiment d'un autre monde.
Né en 1939 à Toulon de père inconnu et de mère prostituée ("je suis un authentique fils de pute!") il a un parcours de pauvre assez classique, de l'armée à une boite de pub, jusqu'à être victime d'un associé véreux. Qu'il cambriole en représailles. Et le cassement, quand on y a pris goût...
D'où un premier séjour à l'hôtel des gros verrous de 1961 à 1965.  
En sortant, devenu forain par obligation (merci le casier) il écrit, adhère à la CNT et occupe la Sorbonne en 1968. Il se refait gauler en fin de cette même année pour avoir repris le turbin afin de financer une maison d'édition révolutionnaire. 
Sorti en 1972, il cofonde, accompagné d'un parterre d'intellos en vogue, le CAP (Comité d'action des prisonniers) en pleine période d'émeutes carcérales. 
Son premier livre, De la prison à la révolte sort en 1973, préfacé par Foucault.
 Une nouvelle condamnation sera due à une remarque pleine de bon sens hurlée dans un tribunal : "Pourriture de justice française!". Phrase pour laquelle il se rétractera ensuite : " Je n’aurais pas dû dire pourriture de justice française... Mais pourriture de toutes les justices, la française, la russe, l’américaine, etc." 
S'ensuivent les luttes contre le QHS, la guillotine, etc. Et nous sommes un certain nombre a avoir été frappés par la lecture de son livre Hurle !
Ayant créé la maison d'édition Les Lettres libres en 1981, il est à nouveau arrêté en 1986 pour fausse monnaie. Acquitté mais ruiné en 1989, il zonera désormais entre ateliers solidaires et cinéma.
Le réalisateur Nicolas Drolc a d'ailleurs réalisé un documentaire sur sa personne en 2017, La mort se mérite, film qui n'a pas trouvé de distributeur et que nous faisons un plaisir d'envoyer ici. Commentaire de l'intéressé : "Qui a envie d'aller voir râler un vieux con ?" 

LA MORT SE MÉRITE from LES FILMS FURAX on Vimeo.

Il a écrit une quinzaine de bouquins et intervient dans quatre films.
Il est mort de maladie le 28 novembre dernier.
En guise d'hommage, qui de meilleur que Johnny Cash dans un classique joué à San Quentin dans l'inégalé Folsom prison blues.
 

 

Décidément, ce blogue vire à la rubrique nécrologique "Avis de décès".