jeudi 26 février 2015

Mars : tout ce qui (se) fume


En 1933, on pouvait encore fumer au Reichstag

Un président chinois, qui se prenait pour un philosophe, affirmait "une étincelle peut mettre le feu à la plaine". C'est ce que nous allons tâcher de corroborer avec cette émission.
Havanes, mégots et bédos, usines, feux de joie ou de forêts, on tentera de faire un tour rapide de tout ce qui fume.
Ce sera lundi 2 mars sur radio Canal sud à 18h.

En avant-première, la fumée de Nougaro qui se croit en plein Brésil

mardi 24 février 2015

La Canaille n'aime pas le travail




Lorsqu'ils ont monté leur groupe, en 2006, ils ont emprunté leur nom à la chanson la plus populaire de la Commune de Paris ( on peut la trouver )
Mélangeant allègrement le phrasé hip-hop avec des arrangements plutôt rock, Marc Nammour (chant) Marc Barnaud (guitare) Walter Paglani (basse) et Nicolas Rinaldi (platines) revendiquent des racines ouvrières comme ils s'en expliquent dans cet article.
Cette chanson, si bien illustrée, se retrouve sur leur EP de 2006 et leur disque de 2009, " Une Goutte de Miel dans un Litre de Plomb".
Elle rappelle le temps où il n'était pas encore de bon ton de considérer les prolos comme une masse informe et réactionnaire, autre manière de marquer le mépris des nantis. Ou de ceux qui s'imaginent l'être. 


La Canaille " l'usine " par WAAAMUSIQUE
Un salut aux ouvriers de Metaltemple à Fumel.

samedi 21 février 2015

La vie en noir

"A l'école j'ai appris le verbe être puis le verbe avoir. C'est du verbe obéir que date ma longue fugue loin, très loin des chemins apprivoisés."
Abdel Hafed Benotman

Comment une chanson déprimée sortie par les Stones en 1965 (ici une belle version par les Flamin' Groovies) qui jurait tellement avec l'optimisme béat de l'époque...


...est-elle devenue ce tube variétoche au thème si éloigné de l'apocalypse qui vient ?
Et pourtant. Cette actrice (57 films dont peu d'inoubliables) et chanteuse (qui chantait si bien avec ses yeux, comme dit une copine) a insufflé à cette bluette un certain charme désuet.




Que vient faire Marie Laforêt ici ?
Mon pote Hafed Benotman l'aimait bien.
Il avait ses raisons.
Il nous a quitté cette nuit. Et la vie est dégueulasse.
Adieu l'ami. Rencard tu sais où. Des fois que...


vendredi 20 février 2015

Boris Vian en Argentin

Comme une bonne partie des amateurs de jazz Boris Vian, paraît-il, méprisait le rock'n roll*.
Il a pourtant, commis un certain nombre de rocks parodiques interprétés par Magali Noel ou Henri Salvador sous le pseudonyme d'Henry Cording.

 
Ironie de l'histoire, ces quasi premières tentatives de rock ou de boogie-woogie en français ont fait des émules dans le monde entier.
Le rocker argentin Andy Chango (Andrés Fajerman, Buenos-Aires 1970...) enregistra même un disque entier d'adaptations de Boris Vian en 2008




Le point commun des multiples adaptations des rocks de Vian en espagnol, en flamand (par Ferry Barendse) ou en anglais est qu'en plus de swinguer, les auteurs se doivent de suivre la trame du texte original tout en écrivant une adaptation qui doit s'inscrire dans l'esprit joyeux, pervers et absurde de l'original.
Et ça, Andy Chango y arrive à merveille avec des textes truffés de ce Lunfardo (argot du Rio de la Plata) qui fit les riches heures du tango.

Après ce "rock'n roll mops" endiablé, le même dégingandé sur scène pour un "(e)snob" jazzy bordélique tiré de son spectacle "Je ne parle pas français."



* A la base de ce regrettable malentendu chez les Français, des théories fumeuses selon lesquelles le jazz serait une musique de libération là où le blues ne serait qu'une musique d'esclaves. Z'avaient juste oublié d'écouter les paroles et de tenir compte du contexte local. Trois fois rien...

mardi 17 février 2015

Parenthès d'actualité : les riches pleurent aussi



Lady Gaga

Pendant que la foule immonde se régale des heurts et malheurs de Liliane Bettencourt  au tribunal de Bordeaux (à coup sûr une brave femme, mais tellement mal entourée) une autre nouvelle tombe comme un coup de tonnerre dans un ciel serein. 
Le philanthrope bien connu Bernard tapie, honneur des années quatre-vingt, va peut-être devoir rembourser la bagatelle de 403 millions cédés par le Crédit Lyonnais pour "préjudice moral".
A ce stade là, nous-autres, braves purotins, entonnons cette vieille rengaine de Tramel, "ce n'est pas rigolo d'avoir de l'argent", en écrasant une larme sur ces pauvres hères persécutés par des juges rouges.




 
Cours, camarade, le vieux monde est derrière toi.

dimanche 15 février 2015

Jacques Serizier, l'autre improbable

Le camarade Wroblewski nous signala cette chanson réaliste et parodique qui aurait méritée de figurer dans l'émission sur l'enfance. 


On est resté impressionnés par ce parfait méconnu de la chanson, de la trempe des Grello ou Riffard et qui s'est retrouvé tout aussi oublié qu'eux. On cherche donc ...
Bingo ! Un de ses admirateurs, Francis Hébert, lui consacre un site d'archives


Impeccable biographie pêchée sur ce même site :

" Il naquit à Saïgon mais débarqua à Marseille à l’âge de 6 mois.

28 ans pendant lesquels il alla à l’école, garda les vaches, fut instituteur, pêcheur de morues et... j’en passe.

Mireille ouvrit la porte de son Petit Conservatoire à cet auteur compositeur, original, farfelu et poétique. Il chante ses chansons depuis environ trois ans surtout dans les cabarets de rive gauche. Son ambition? vous rencontrer, face à face, un soir, dans une grande salle. " (anonyme, verso de la pochette du premier 45tours de Serizier, 1964)

" Il prend le nom de sa grand-mère maternelle (Serizier). Il enregistre son premier disque qui paraît chez Barclay en juin 1964 (Poubelle). Francesca Solleville interprète ses chansons (Marie, Entre nous). " (Je chante!, no 25, p. 22.)

Solleville chantera aussi " La chanson " dans les années 60’.Une quarantaine d’années plus tard, Vania Adrien Sens enregistrera " Le joueur de flûte ".

Des années 60’ à sa mort en février 1994, à 57 ans après une longue maladie, Serizier fut chanteur, comédien au théâtre, à la télé et au cinéma, animateur de radio...

Depuis une dizaine d’années, Nathalie Solence, chanteuse et dernière compagne de Serizier, participe à la fabrication et à la diffusion de son oeuvre. Avec des amis artistes, ils ont créé " Le Temps de la Serize", spectacle-hommage qu’ils jouent un peu partout dans les petites salles.

N.B. Pour une biographie plus suivie et complète, lire celle de Claude Duneton  dans le coffret cd " 99 chansons et textes "... Ou imaginez les épisodes manquants à partir de ses écrits, de ce site, comme vous voulez!

Et un passage de Serizier sur scène, l'émission "La fine Fleur de la chanson" en 1968

vendredi 13 février 2015

Les Gypsys contre les fils à papa

 
 Ils étaient Jacky Pujol (guitare rythmique), Jean-Pierre Hipken (basse) Serge Doudou (guitare lead) Gerard Fetting (batterie)
Issus de la banlieue parisienne, ces quatre fils d'ouvriers ayant viré rockers n'avaient pas fait d'études, du coup, ils l'ont chanté.
Ils ont connu une certaine notoriété lors de leurs concerts au Bus Palladium et au Golf Drouot où ils remportèrent le trophée des groupes en 1966.  Ils n'enregistreront qu'un seul single, "Prolétaires" en 1967..



A l'époque où les gosses de riches, ayant lu Kerouac, ou cru le lire, se transformaient en beatnicks du dimanche, ce titre tout en riff, enregistré en prise directe au studio, quintessence du rock Garage, va cracher sur ces jeunes bourgeois contestataires, futurs cadres de la société. C'est peut-être moyennement adroit, mais un an avant mai 68 et dix ans avant la Souris Déglinguée, fallait le faire. Les Britanniques étaient, eux, déjà plus angry working class.
Waldeck Rochet au pays des compils Nuggets : Chapeau, les mecs ! 

Vengeance des prolos ? Ce 45 tour publié tiré à 500 exemplaires est aujourd'hui une pièce tout à fait hors de prix (collectionneurs à la con !).
Les Gypsys ont tenté une brève période Hard Rock, en 1970, sous le nom de Quo Vadis avant de jeter l'éponge
Jean-Pierre Hipken fut par la suite secrétaire des jeunesses communistes à Massy.
La photo de la pochette a été prise dans le quartier de la Défense, alors en pleine construction.

mardi 10 février 2015

émission de février 2015 : les gosses

Photos de Agusti Centelles. Barcelone 1937

C'est avec une semaine de retard qu'on vous livre le programme du mois.
Et une soirée autour de l'enfance, ça donne :
Jacques Dutronc                Fais pas ci, fais pas ça
Monique Morelli                Les loupiots
Albert Marcœur                La bise au pt'tit neveu
François Béranger            Chanson bleue
Frères Jacques                  La pêche à la baleine
Bernard Meulien               Grand-mère gâtiau
Didier Super                      Les enfants, faut les brûler
Enregistrement historique
Bernard Dimey                  L'école, j'ai pas connu
Anne Sylvestre                  Tu n'as pas de nom
Catherine Perrier              Et moi, je reste à regarder
Pierre Perret                     Y'a 50 gosses
Stupeflip                            Le spleen des petits
Lily Fayol                           Le gros Bill
OTH                                   Les révoltés du Bloc B
Alain Leprest                     Si c'était
Colette Renard                   Au clair de la Lune

Et c'est toujours à télécharger ou écouter ici-même.

 Barcelone 1936

dimanche 8 février 2015

Guy Marchand dans son grand numéro

Le crooner des sixties 

Longtemps avant de cabotiner en Nestor Burma, Guy Marchand, ex para de la guerre d'Algérie, clarinettiste et acteur de second rôle, sort ce 45 tours en 1965.
Il attendra encore quatre ans avant de réaliser son premier album sobrement intitulé "Je cherche une femme" ( pauv' malheureux, va !)
La version ici présentée est celle du scopitone de 1967. Vous inquiétez, pas le décor est naturel, il lui va si bien au teint !

jeudi 5 février 2015

Marc et André : La fille sans cœur



Marc Chevalier et André Schlesser montent leur duo en 1947 au Lapin Agile de Montmartre avant d'aller fonder le Cabaret de l’Écluse sur la rive gauche.
Comme on n'est jamais mieux servi que par soi-même, ils y chanteront en interprétant du Bruant, du Lemarque, du Ferré, du Ferrat, du Brassens, du Gougaud, etc.
Ils seront aussi les chanteurs attitrés des spectacles du Théâtre National Populaire de Jean Vilar (ils s'étaient d'ailleurs connus aux premiers festivals d'Avignon). 
Après avoir copieusement tourné, ils arrêteront le duo en 1974, à la fermeture du cabaret.
André Schlesser décède en 1985.
De leurs cinq albums, deux sont des chansons pour enfants.

Une version de 1950, d'un de leur chanson la plus connue, "La fille sans cœur". Comme la notice de Dominique HMG qui accompagne la chanson sur youtube est parfaite, on vous la met ci-dessous.

 
Chanson composée par Jean Villard (Gilles) en Suisse pendant la guerre puis créée par les duettistes Gilles et Edith dans le cabaret "Le Coup de Soleil", que Gilles ouvre à Lausanne après la guerre.
Le cabaret reçoit alors la visite de Français appartenant à la Compagnie Grenier-Hussenot connaissant Gilles de réputation, dont Paul Tourenne futur membre des Frères Jacques), et les duettistes Marc et André. Ce sont finalement ces derniers qui créeront la chanson en France et l'enregistreront en 1950 (par la suite, la chanson viendra au répertoire d'autres interprètes, comme les Quatre Barbus ou Edith Piaf).

Une petite comparaison est proposée ici entre :
- l'enregistrement original de 1946, par Gilles et Edith
- l'enregistrement "live" de Marc et André réalisé en 1954 pour la radio française en Amérique du Nord
- l'enregistrement sur disque de Marc et André réalisé sur 78 tours en 1950 et réédité en CD en 1998 (c'est la chanson qui inaugure cette très belle réédition des "Chansons de l'Ecluse" en deux CD, hélas épuisée aujourd'hui).
C'est dans cette dernière version que la chanson est donnée intégralement, et ce pour deux raisons : une meilleure qualité technique et la présence de l'accordéon de Gilbert Roussel, qui apporte cette couleur dont parle la chanson et qui agrémente les chants des bords de mer.
Tous nos remerciements vont à Marc (Marc Chevalier) pour son aide dans l'élaboration de cette vidéo.

lundi 2 février 2015

OTH, une chouette adaptation

Disons-le tout net, on a beau consacrer ici-même une rubrique aux reprises, généralement en français d'après des chansons anglo-saxonnes, celles-ci sont souvent très inférieures à l'original.
Voilà pourquoi nous sommes heureux de vous envoyer cette adaptation complètement réussie de la chanson "Cheque book" de Dr Feelgood dans laquelle Spi laisse tomber des textes parfois un chouïa ésotériques pour raconter tout simplement son enfance. Ça tombe bien, une panne nous a fait retarder l'émission sur le sujet d'une semaine.
On retrouve là l'amour du rythm' n blues de nos montpelliérains. En live...


A titre de comparaison, l'original qu'était pas mal non plus. C'était en 1974, sur le grandiose album "Down by the jetty", leur premier.
Ah ! le jeu de Wilko (toujours vivant malgré son cancer maousse, aux dernières nouvelles. Hold on, mate !)


dimanche 1 février 2015

Février en enfance

LE film d'Yves Robert (1962)

L'enfance est-elle une tranche d'innocence ou une mauvaise période à passer ? Un peu des deux, sans doute. 
Ce mois-ci l'Herbe Tendre se penchera sur les merdeux, les chiards qu'ils soient sales mômes ou premiers de la classe.
Ce sera lundi 2 février à 18h sur Radio Canal Sud.
Et non ! Dernière nouvelle : pour cause de table de diffusion en réparation, ce sera le 9 février.

En avant-goût, une chanson tragique qu'on vous avait passé ailleurs. 




Et une suggestion de l'émission "Ce sera mieux avant " (le 3ème jeudi à 18h)