Camarades catastrophistes, puisqu'on en est à se demander, s'il convient vraiment de se mettre à planter des palmiers dattiers du côté de Hambourg, qu'on suppose que la Creuse ressemblera au désert de Gobi d'ici une génération ou plutôt deux, si on devra bientôt aller visiter notre vieille tata de St Flour en trottinette même pas électrique, si Golfech pétera avant Fessenheim ou l'inverse, ou bien qui des Indiens ou des Pakistanais appuieront les premiers sur le bouton fatidique, à moins que du côté du Détroit de Kertch ou de Pyonyang... Voici quelques angoisses d'il y a cinquante ans, époque où on se marrait avec l'épée de Damoclés du moment. Amis archéologues, soyez sans rancune : c'étaient des temps obscurs pour votre belle science. Serge Reggiani dans L'homme fossile (1968).
Péremptoire, un fanzine de ma jeunesse proclamait, en son éditorial, Nous ne serons pas les Eddy Mitchell de notre génération !
Même s'il est vrai qu'on préférera toujours plutôt être Louise, Monsieur Eddy a finalement fait une carrière discographique et cinématographique plutôt moins pire que bien d'autres.
Au moins et contrairement à beaucoup de ses semblables, notre Schmoll de Ménilmontant sut pratiquer une chanson gentiment contestataire bien AVANT mai 68, se dotant ainsi d'une image de crooner et rocker sceptique pessimiste capable de rallier des blousons noirs de la Porte de Montreuil comme des cadres en plein malaise, comme on disait à l'époque.
Prenez sa chanson "sociale" par excellence, Société anonyme de 1966 (avec ici une apparition de Lulu) :
Monsieur John Warsen, du blog Je suis une tombe, nous fait remarquer que le gars avait auparavant commis une adaptation du No particular place to go d'un Chuck Berry qui, s'il n'avait cure du prix de l'essence, galérait avec sa ceinture de sécurité.
Cette reprise l'ayant rendu lyrique (John, pas Eddy), on se fait une joie de citer la fin de son article :
L'adaptation d'Eddy
Mitchell, quant à elle, escamote subtilement la question raciale,
pour se concentrer sur une critique radicale du capitalisme
financier. Eddy venait de lire La société du spectacle de
Guy Debord et voulait se payer le rêve américain, en épinglant ses
pires travers. A l'époque où sort le quarante-cinq trous A
crédit et en stéréo on pensait que le consumérisme ne
s'en relèverait pas, mais finalement sa capacité à récupérer sa
critique fonde son aptitude à la survie, et je crois bien que tant
que l'homme blanc n'aura pas pollué la dernière rivière et abattu
le dernier arbre, il n'acceptera pas l'idée que l'argent ne se mange
pas, il est un peu idiot, à crédit et en stéréo.
À tort ou à raison, il est beaucoup question de jacqueries ces derniers temps. Voilà l'occasion de se pencher sur des événements survenus outre-manche autour de 1649. Résumons à la louche : de 1642 à 1651, le royaume d'Angleterre connaît une série de guerres civiles résultant de l'affrontement entre son souverain, Charles I, et son parlement qui se dote pour l'occasion d'une force baptisée New model army, dirigée, entre autre, par le hobereau et futur dictateur Oliver Cromwell. Ce conflit entre deux pouvoirs, également voraces, s'est déroulé au sein d'une kyrielle de sectes, hérésies, variantes du protestantisme, qui connurent un franc succès au sein des Têtes rondes, soldats du parlement, ainsi nommés pour leurs coupes au bol les différenciant des aristocrates chevelus.
Au nom d'idéaux qu'on peut qualifier de millénaristes, d'anarchistes ou de communistes primitifs, ces ancêtres des conseils de soldats n'hésitèrent pas à répandre des idées remettant en cause les différences sociales ou la sacro-sainte propriété. "Quand Adam bêchait, quand Ève filait,
où donc était le gentilhomme ?" proclame un des innombrables pamphlets circulant dans l'armée, souvent au mépris de l'interdiction formelle des officiers.
Parmi ce fouillis de révolutionnaires, trois groupes furent particulièrement populaires : les Levellers ( Niveleurs) dont certains devinrent Diggers (Bêcheurs) ainsi appelés pour leur communisme chrétien agricole et les Ranters (Divagateurs) terme péjoratif donné à ces ennemis radicaux de la propriété et de la morale considérés par les puritains comme des hérétiques de la pire espèce.
Vers 1649, un ex marchand de draps, ancien soldat de Cromwell, Gerrard Winstanley, écrit une série de manifestes dans les quels on peut lire : "Lorsque l'humanité commença à acheter et à
vendre, elle perdit son innocence et les hommes commencèrent alors à
s'opprimer les uns les autres et à frauder leur droit naturel" ou " C'est indéniablement affaire de justice que le
peuple travailleur puisse bêcher, labourer et habiter sur les communes,
sans avoir à louer ni a payer une redevance à quiconque". Et joignant la pratique à la parole, ces anciens soldats devenus chômeurs occupent (on emploie alors le mot squat, promis à un bel avenir) des terres sur la colline St George dans le Surrey pour y réaliser leurs rêves de communauté égalitaire de travailleurs.
Bien évidemment les propriétaires et notables locaux, terrifiés à l'idée que paysans et soldats s'emparent des terres, se font un devoir de mettre fin à cette expérience avec la brutalité qui leur est coutumière.
À l'été 1650, la soldatesque a déjà détruit les diverses communautés inspirées par les diggers.
D'après plusieurs historiens, une partie de leurs idées se retrouveront chez quelques pirates britanniques qui créeront d'autres communautés, lointaines et maritimes, celles là.
Il nous en reste au moins un hymne, Digger's song, qui aurait été composé par Winstanley lui-même, ici interprété par Chumbawamba.
Une autre marche narre l'histoire de la colline St George, World turned upside down (Le monde à l'envers). Elle fut composée par le chanteur folk et écrivain de livres pour enfants Leon Rosselson en 1975.
Ou celle de l'agitateur chantant, Billy Bragg (1987)
Comme répliquait un copain à un bigot lui reprochant ses écarts de conduite : "Je préfère encore aller en enfer avec mes copains qu'au paradis avec des connards dans ton genre."
Mais point n'est besoin, pour cela, d'aller courir chez Virgile ou chez Dante. Tout un chacun peut vivre dans un pandémonium plus ou moins personnel ou en collectif. Ce qui a été beaucoup chanté.
Les Vanneaux de passage vous convieront donc une descente aux enfers le lundi 3 décembre à 17h30 sur les ondes de Canal Sud. Sauf si le diable nous emporte d'ici là.
Et pour illustrer le propos précédent, les Canadiens de Dead South (marrant, ça, comme nom) dans In hell I'll be in good company. On vérifiera ça. Mais c'est fou ce qu'on peut faire avec un banjo et un violoncelle.
On en revient toujours à Fréhel.
Parfois par les voies les plus sinueuses.
Tout vient de cet article au sujet des détournements situationnistes de Guy Peterman publié par le collègue George le 15 octobre dernier.
Pas mal de questions restaient en suspens après ça.
Remercions donc chaleureusement les éditions-privées-hors-commerce d'avoir mis à disposition des enregistrements de ces détournements, avec des maquettes de Pour en finir avec le travail accompagnées d'une brochure où on en apprend un peu plus.
On peut les joindre à cette adresse : edition-privee-hors-commerce@mail.com pour jouir de leur salutaire taf d'archiviste
Les rocks made in Peterman ayant été publié par notre Lexomaniaque, une nouvelle surprise vient du détournement de cette valse lente de Fréhel, écrite par Charlys et Maurice Vandair (1935)
Pour mémoire :
Extrait de la brochure:
Peu de mois après
cette parution (du disque Pour en finir avec le travail en 1973, ndr ) Guy Peterman projette de faire un disque de rocks
détournés et avec Francis Lemonnier enregistre une maquette de
quatre titre au studio Saravah en 1975.
Tout cela est détaillé article cité plus haut ndr.
[Les musiciens étaient] Francis Lemonnier,
saxophone ; Michel Muzac, guitare électrique ; Olivier
Zdrzalik-Kowalski, guitare basse,claviers. Le chanteur et le batteur
sont inconnus. Guy Peterman donne la réplique dans le premier titre.
Au cours de cette
même session d’enregistrement et avec les mêmes musiciens, un
cinquième titre est enregistré : il s’agit d’une valse dans
l’esprit du FHAR (Front homosexuel d’action révolutionnaire), Où sont tous mes
amants ?, détournée et chantée par Jean-Louis Rançon (Francis
Lemonnier y joue de l’accordéon,
le violoncelliste est inconnu).
Ce projet de disque
n’aboutira pas mais Guy Peterman continuera à détourner des rocks
qu’il proposera à divers groupes
musicaux dans les années 1970-1980, et récemment, en 2016, le
groupe Gommard a enregistré Y a du
baston dans la taule ! (Riot in Cell Block # 9) sur des paroles de
Guy Peterman.
Interprété par Le
jour de l’addition, ce rock figure aussi sur le CD La Belle qui
accompagne le livre Au pied du mur, 765
raisons d’en finir avec toutes les prisons (L’Insomniaque, 2000)
Notons que d’autres
liens avaient existé entre ces protagonistes, dont la plupart sont
décédés aujourd’hui : Guy Peterman avait connu Étienne
Roda-Gil du temps de la JAC (Jeunesse anarchiste communiste) en 1967.
Et c’est ce dernier qui avait suggéré à Francis Lemonnier et ses
amis le nom de leur groupe, Komintern (le lien renvoie ici à l'article qui leur est consacré )...
Fin juillet 1989, «
sans amertume aucune », Guy Peterman se suicide au cyanure sur les
marches de l’Institut
médico-légal de Paris. Il est inhumé au cimetière du
Montparnasse.
Pour clore ce tour des héritages de l'incontournable Fréhel, on vous avait passé une reprise toute en finesse de la même rengaine par les Garçons Bouchers, en 1992 et en public. Toujours chez Georgie, on a en plus, grâce à un commentaire du sieur Hardipetit, une vidéo toute aussi savoureuse dans laquelle le rôle de la femme fatale est tenu par la camarade Lola Miesseroff (celle là-même qui commit l'intéressant Voyage en outre-gauche chez Libertalia l'an dernier).
À l'origine, un air qui fit les beaux jours des goguettes du XIXème siècle, ces ancêtres des café-concerts, puis des cabarets et précurseurs au sein desquels des chansonniers chroniquaient la vie sociale.
On en a passé une version par Armand Mestral, datant du Siège de Paris, en août 2015
Autre exemple d'un des multiples recyclages de la même mélodie, La complainte du Charlot de La Courtille par Nenesse et Totor, extrait du cd Goualantes de la Vilette et d'ailleurs (l'Insomniaque).
Or, un docte lecteur, Michel Davesnes, nous a récemment signalé : L'air qui sert de support à cette chanson a beaucoup servi, semble-t-il.
Au départ, il s'agit de "Te souviens-tu*", qui illustre l'épopée
napoléonienne. Plus proche de nous, l'air a été repris du côté de
Charleroi, en Belgique, et ça a donné "Lolote", chantée ici par le grand
Julos Beaucarne.
Cette gaillarde interprétation, issue d'un traditionnel wallon, nous a tellement réjouie qu'on vous en donne une transcription :
Au bour del Sambre et pierdu din l'fumière
Voyez Couillet eyet s'clotchi crayeu
C'est là que d'meure em' matante Dorothée
L'veuve dem' mononq Adrien du Crosteu.
A s'nieuve méson nos avons fait ribote
Diminche passé tout in pindant l'cramya.
Pou l'premier coup c'est là qu'dj'ai vu Lolotte
Ri qu'd'y pinser sintez comme em cœur bat (bis)
Gniavet drolà les pu gaies du villadge
In fait d'coumères on n'avou qu'à schwési
On a r'ciné à l'omb' padzou l'fouilladge
Au mitan d'ell' cour padzou l'gros cherigi
Em bonne matante a d'ell bière in bouteye
C'n'est nin l'faro qu'est jamais si bon qu'ça.
Din s'chique Lolotte aste si bi vermeille
Ri qu'd'y pinser sintez comme em cœur bat (bis)
Y dalet mieux, les pinses s'tintent rimplies
Djan l'blanchisseu tinguelle es violon
Y dit z'éfants nos avons çi des filles
Qui n'demandes fonk qu'a danser l'rigodon
Mais qué plési, qué Lolotte est contenne
Après l'quadrille on boute en' mazurka.
Dj'ai triané in serrant s'main dins l'mienne...
Ri qu'd'y pinser sintez comme em cœur bat (bis)
V'là l'swer venu pour dinser chacun s'presse
El violonneux raclout aveuc ardeur
L'bière comme l'amour vos faisou tourner l'tiesse
Vin nom d'en chique dji nadjou din l'bonheur
Mais l'pa Lolotte in viyant qu'dji l'imbrasse
D'un coup d'chabot m'fait plondgi din l'puria. El coumère s'inceurt eyet mi dji m'ramasse
Ciel qué coup d'pid sintez comme em cœur bat (bis)
Dji m'sovéré du cramia d'em matante
Dji crwé bi qu'jai l' croupion mitant desmis
Dji prind des bains à l'vapeur d'yau boullante
Grignant des dints tous les coups qu'dji m'achi
Mais quind j'devrou s'quetter m'dernière culotte
Pour m'apougny aveu s'man eyet s'pa. Putot mori que d'véqui sin Lolotte
Ri qu'd'y pinser sintez comme em cœur bat (bis)
* Te souviens-tu ? est effectivement une chanson de nostalgie napoléonienne datant de l'immédiate Restauration. Paroles Émile Debraux, musique Joseph-Denis Doche
Non seulement on sait bien va tous y passer, mais l'anniversaire de la Grande boucherie est là pour nous rappeler que les diverses manières collectives d'atteindre cette étape sont non seulement excessivement variées mais aussi fort à la mode au cours de notre grande peur de l'an 2000.
Adeptes de l'adage "Dansons en attendant la mort", plutôt que de se repentir de quoi que ce soit, faisons une pause grâce à une petite ballade apocalyptique, le Blues en fin du monde chanté par un Nino Ferrer qui n'hésitait pas à se représenter sous les traits du dépressif Capitaine Nino d'Hugo Pratt.
C'est extrait du ''Concert chez Harry '' enregistré les 13 & 14 juin 1995 .
Vieilles légendes populaires narrées de générations en générations, contes et fait-divers diffusés par des colporteurs, feuilletonistes en mal de sujets chocs, peintres à sensation, cinéma balbutiant, comic books et industrie du disque visant le marché de la jeunesse, toute une culture faite de personnages étranges et plus ou moins inquiétants, plus ou moins monstrueux, gentils ou vilains "monstres".
Les Vanneaux plongent dons dans cette culture souterraine, honteuse puis dominante de la société spectaculaire.
The Gun Club Walking with the beast
Andrex Y'a des zazous
Oxmo Puccino Cactus de Sibérie
Ivan Mladek Jožin z bažin
Chavela Vargas La Llorona
Hippocampe Fou Chasse aux sorcières
Toy Dolls Nelly the Elephant
Last World Sleepy Hollow
Fu Manchu Godzilla
Jefferson Airplane White rabbit
Maion et Ken Bambi
Henri Salvador Le Martien
Patrick Abrial La vamp rachitique
2 Balles 2 Négs Poètes de la mort Jerry & Jeff Voodoo medecine man Die Antwoord Alien De Kift Brik The Fleshtones Screaming skull
Même cet inclassable qu'est le clown finit par périr. Buvons un coup sur son cercueil : The Kinks, en 1967. C'est chanté par le petit frère du petit génie.
Le regretté Pier Paolo Pasolini (assassiné le 2 novembre 1975) s’intéressait depuis son enfance à la musique classique et aux chansons populaires. En 1955, publia son Canzoniere italiano, Antologia della poesia popolare (réédité chez Garzanti). Pendant trois ans, il a erré de région en région, étudiant le dialecte et les formes locales de poésie chantée, « vilote » frioulanes ou de Vénétie, « rispetti » toscans, « stornelli », « ninne nanne », chants populaires des deux guerres, fascistes ou de Résistance, près de 800 textes malheureusement dépourvus de partition. En 1952, il avait déjà composé un poème, repris plus tard dans Le ceneri di Gramsci, Il canto popolare, Le chant populaire.
Le poète au Mandrione
En 1956, Pasolini écrivait : « Je ne vois pas pourquoi tant la musique que les paroles des chansonnettes ne devraient pas être plus belles. L’intervention d’un poète cultivé et même raffiné n’aurait rien d’illicite. Au contraire son intervention devrait être sollicitée et recommandée. Personnellement il ne m’est jamais arrivé d’écrire des vers pour des chansons ; ou plutôt, comme à la plus grande partie de mes amis, l’occasion ne s’est jamais présentée. Musiciens et paroliers se sont renfermés dans un clan impénétrable, ils se sont bien protégés de la concurrence (et on le comprend : les droits d’auteur rapportent parfois des millions). Quant à moi, je crois que ça m’intéresserait et que ça m’amuserait d’appliquer des vers à une belle musique, de tango ou de samba ».
Son égérie, Laura Betti le poussa à écrire des chansons et se chargea de les interpréter en dialecte de Rome : Valzer della toppa, (La valse de la cuite), Macrì Teresa detta Pazzia, (Macri Teresa appelée Folie) et Cristo al Mandrione, (le Christ de Mandrione)qu’il avait conçu pour écrire ses deux romans Ragazzi di vita et Una vita violenta. Pour les deux premières, la musique fut écrite par Piero Umiliani et Piero Piccioni se chargea de la troisième, gravée seulement en 1972. Cristo al Mandrione :
Le Mandrione était une banlieue de Rome, entre la Via Tuscolana et la Via Casilina, connue pour ses baraquements habités par des immigrés venus d’autres régions d’Italie, mais aussi pour l’abondance de ses bordels clandestins . C’était auparavant une zone de campagne traversée par la Via del Mandrione, où passaient les troupeaux de moutons (« le greggi ») et de vaches (« le mandrie »), d’où le nom. Puis vinrent s’entasser des gitans et des méridionaux qui avaient tout perdu dans les bombardements de 1943 et 1944. Dans la seconde moitié des années ’70, sur l’initiative d’une psychologue et institutrice d’enfants Roms, Linda Zammataro, le quartier fut peu à peu détruit, ses habitants relogés dans des appartements décents du quartier Spinaceto, et ses baraques remplacées par des maisons élégantes et des boutiques d’artisans. Le quartier fut suivi par de nombreux intellectuels.
Pasolini écrivit encore pour la seconde édition du spectacle de Laura Betti le texte de Ballata del suicidio, mis en musique par Giovanni Fusco.
Elle existe en version française (traduction de Jean Rougeul) : La parade du suicide
Cet article prend sa source sur le site Italie infos