vendredi 3 avril 2020

Peur sur les villes

Ces deux-là n'ont pas leurs attestations

Extrait d'un courrier envoyé depuis Madrid le 2 avril
Et oui, la dystopie avance à pas de géants. Ici de facto, nous sommes en État d'exception avec soldatesque et flics dans les rues qui alignent les gens, faut avoir le sauf-conduit, etc.  
Les entreprise de téléphonie mobile ont accepté de refiler les données des mouvements des abonnés aux autorités, soi-disant anonymement et juste pour des statistiques pour le contrôle sanitaire de la pandémie (OUARF ! OUARF ! OUARF !).
L'autre jour, le ministre de l'intérieur a causé de "possibles sanctions pénales" pour plusieurs contaminés qui s'étaient barrés des hôpitaux sans avoir l'autorisation médicale (ce qui ne me surprend pas, vu ce que me racontait X qui y a passée trois semaines) et la flicaille a été à leur domicile pour les choper et les ramener à l'hosto. J'hallucine ! Voilà t-il pas que l'assistance sanitaire devient un devoir et plus un droit ! Voyons voir, si je décide de rentrer chez moi me guérir seul (ou mourir) en restant confiné, quel est le problème pour la santé publique ?
Enfin, tout ça est biiiiieeeen pire que ce qu'on déguste avec ce microbe de merde. On va avoir pas mal de boulot à faire dans les rues quand on aura fini notre peine, frangin. 

Quant aux prisons sur lesquelles tu m'interrogeais l'autre jour, ils ont renvoyé chez eux les prisonniers en semi-liberté. Jusqu'à maintenant, que je sache, il n'y a pas eu de grosses émeutes sauf dans les CIES (camps de concentration pour migrants). Certains les ont purement et simplement ouverts et les détenus se sont libérés eux-mêmes. Mais en ce qui concerne les taules, ça ne va pas tarder à péter.
 

L'Espagne ayant à peu près une semaine d'avance sur la France, on jure que ceci n'est pas destiné à ruiner le moral du lectorat mais à l'inviter à en tirer les conclusions qui s'imposent. 

En 1346, les gentes dames filaient la quenouille pour payer les rançons des chevaliers captifs des godons après Crécy. En 1917, les marraines de guerre tricotaient des chaussettes pour les vaillants poilus englués dans la gadoue. En 2020, on coud des masques artisanaux pour le personnel médical dépourvu du minimum vital.
Après tout oui, on est peut-être en guerre. Le point commun de ces trois situations étant la nullité crasse du haut commandement.


Pour d'évidentes raisons d'isolement, Radio Canal Sud rejoint Radio Paris en gavant son ordinateur de rediffusions. 
Pas de Vanneaux d'avril donc, mais les amateurs de direct auront droit à l'Herbe Tendre de décembre 2015. Actualité oblige.

4 commentaires:

  1. Je vois que la programmation de l'émission de 2015 était pointue.
    J'étais en train de préparer une anthologie sur la complainte du Covid : "Dieu pardonne, moi pas"
    avec Kat Onoma (que sera votre vie quand...)
    Babx Mourir au japon
    Thiéfaine : Alligators 427
    voire Arno "mourir à plusieurs", mais je vais d'abord réécouter tes grands anciens...
    bises coudées (du foresto)

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  2. Excellente idée, le Arno. Je serais presque jalmince de ne pas y avoir pensé à l'époque. la vidéo n'était pas mal du tout.
    On attend votre future anthologie avec avidité cher John.

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  3. L'avidité est mauvaise conseillère. Quand on n'est plus qu'un cri de désir, on n'est plus soi. Respire par la bouche, j'appelle le Samu. Je suis sur plusieurs fronts. Dans cette attente, vivement le retour de décembre 2015, l'émission est acoustiquement remarquable. Merci !

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  4. Flatteur, va. C'est sans doute parce que nos paléos mp3, qu'on appelle aussi cassettes, aviaent été bien conservées.

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