mardi 21 avril 2020

Les Brigades, lutte des classes et punk à l'anglaise


The Brigades : groupe parisien qui partit en trombe sur les rails posés par les Clash, Stiff Little Fingers, les Ruts et l'ensemble des groupes british punk rock reggae. Avec, pour ce qui concerne les paroles, une ligne guerre sociale, critique du salariat et fascination pour l'autonomie italienne .
De 1981 à 1989 ce groupe connut deux formations : la première avec Vlad Dialectics (paroles et chant) Saveriu Chatterton (basse) Kid Bravo, futur "Kid Loco" de la techno (guitare) et Tony Aigri (batterie). Les deux derniers seront remplacés, en 1984, par le toulousain à casquette Franck (guitare) et Miguel (batterie).
Dessin de Chatterton
Extrait de l'intéressant  entretien mené par Arno Rudeboy avec Vlad :
On était aussi attaché au côté critique sociale qui existait dans le punk anglais ou américain, et qui était absent, à quelques exceptions près, dans le punk français médiatisé à l’époque. Les Brigades ont toujours été un groupe de la classe ouvrière, avec un discours assez militant, sans pour autant donner des leçons… Mais plutôt donner des clés par rapport à la situation telle qu’on la vivait, et inciter les gens à se prendre en main (...)
On a réussi à être à la fois culturel,  musical et politique. À l’époque, on est comme notre propre organisation politique, on réfléchit par nous-mêmes, on va décider de participer à des concerts contre le travail.

Côté discographie, après une cassette auto-produite (My tailor is communist), les Brigades fondent leur propre label RRR (Rock radical Records) et produisent leur premier mini album en 1983, Bombs and blood and capital d'où est tiré ce State controlled paranoïa qui malgré un son approximatif donne une bonne idée de leur énergie


On chantait en anglais pour l’aspect rayonnement, pour pouvoir être compris au niveau international, et le second aspect concernait la musique des mots. L’anglais est plus favorable pour faire du rock. Je trouve ça plus beau, plus mélodique que le français qui est plus heurté.
On avait l’idée de toujours mettre nos paroles. Vu qu’on chantait en anglais, il nous apparaissait normal que tout le monde puisse comprendre ce qu’on racontait.
Ces précurseurs de la scène dite "alternative" vont jouer des dizaines de concert dans les squats parisiens, et tournent dans les petites salles du pays, avec de solides amitiés à Toulouse où on les a beaucoup vus. Ils parviennent à se produire en Angleterre (dont une tournée pendant la grève des mineurs) , en Pologne, Allemagne (dont une tournée en soutien aux prisonniers de la RAF) , Suisse avec le gratin de l'époque, des groupes comme les Redskins, Newtown Neurotics, Angelic Upstarts, Attila the .Stockbroker, Kortatu, Dezerters...

Entre-temps, RRR étant devenu Bondage Records (tremplin des Bérurier Noir), repris par kid Bravo et Marsu, les Brigades nouvelle formule montent Negative Records.
En 1986, We hate work de leur album Costa del dole. Les paroles viendraient d'un amérindien ayant dit "nous haïssons le travail, il nous empêche de rêver"


Épuisé par huit ans de concerts marquées par une reconnaissance plus marquée à l'étranger qu'en France, le groupe se saborde en 1989. C'est d'ailleurs l'année où les majors sautent sur cette scène alternative pour la saigner à blanc. Mais ça, c'est une autre histoire.
* À ne pas confondre avec une autre groupe nommé, lui aussi, les Brigades, formé la même année à Bordeaux qui a eu une carrière plus éphémère. 

13 commentaires:

  1. Merci pour eux ! Un de leurs derniers morceaux, au finale flamboyant : https://www.youtube.com/watch?v=7R08kqo0e10.
    En concert, à part "Solitary Confinment", ils reprenaient "Jah War", White Riot et peut-être bien My Generation. C'est loin mais c'était vachement bien !

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  2. Argh... Vous écrivez d'où, l'anonyme ? Parce que la vidéo est bloquée.
    Et de rien, on a vachement apprécié à l'époque.

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  3. C'est débloqué. J'ai le bras long.

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  4. On cause aussi des Brigades (avec Jean-Yves aka Kid Bravo) dans le bouquin 45 Révolutions par minute sur Nuclear Device (éd.Libertalia), vu que c'est un peu à cause des premiers que les seconds ont pris leur envol...
    Je dis ça je dis rien.

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  5. Ben oui, vous en avez causé avant nous. So ?

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  6. Oh, c'est pas du tout ce que je voulais dire. juste une piste supplémentaire pour les ceusses que ça intéresse, that's all...

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  7. Pardon, rien de pire qu'un premier mai enfermé pour la bonne humeur.
    Explicitez, mon cher... Comment se fit ce passage de relai (moi, j'ai lu le bouquin mais les autres, hein ?)
    À vous Ivry.

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  8. Et pour les généalogistes…
    Vlad le chanteur fonde The Informers :
    https://www.youtube.com/watch?v=Vtqrr5MOLR8
    Miguel le batteur intègre Dirty District :
    https://www.youtube.com/watch?v=8cqVvkVQTEg

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  9. Hello ! Ce lien fonctionne :
    https://www.youtube.com/watch?v=7R08kqo0e10&ab_channel=OsirisModule

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  10. Bien cette page sur les Brigades.
    Un petit détail, le groupe n'a jamais joué avec Angelic Upstarts. Dommage d'ailleurs. Avec Subhumans, oui, en revanche.

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  11. Avec Subhumans, c'était à Leeds, GB.

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    1. Marrant. On vient juste de commettre un billet sur les Subhumans.

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