jeudi 9 août 2018

Antoine rencontre les Problèmes

Antoine rencontre les Problèmes (Vogue LVLXS 82-30) 1966 est le troisième 33 tours de l'ex-facteur Pierre Antoine Muraccioli.
En réalité, ce 30 cm ne contient que deux chansons écrites et chantées par Antoine : Je dis ce que je pense, je fais ce que je veux (déjà évoquée) et les Contre élucubrations problématiques (voir ci-dessous). Tube voué aux variantes, Les élucubrations d'Antoine, sorties au début de la même année, avaient déjà accouché, non seulement du Cheveux longs, idées courtes de Johnny Halliday mais aussi à un EP de parodies de Jean Yanne (Les émancipations d'Alphonse, Les revendications d'Albert, Les pérégrinations d'Anselme, Les préoccupations d'Antime). Le filon est donc copieusement exploité.
Pour le reste, ce disque est l'unique album de ce groupe de garage rhythm' n blues à la française, Les Problèmes.
À noter, en ce qui concerne la Ballade à Luis Rego, prisonnier politique, que comme des milliers de ses compatriotes, le guitariste portugais, se sentant peu de goût pour la guerre coloniale, avait quitté son pays en "oubliant" de partir à l'armée. Mal lui en prit d'être allé visiter la famille : il passera quelques mois à l'ombre des geôles salazaristes. Il est de ce fait, absent du disque.


On ne regrette pas tant une production quelque peu variétoche (la voix de Rinaldi mise en avant) que l'éternelle malédiction du rock français qui fit dégénérer ces jeunes gens prometteurs (Gérard Rinaldi, Gérard Filippelli, Jean Sarrus, Jean-Guy Fechner et Luis Rego) en groupe potache tout public sous le nom des Charlots dès 1966. Reste un honnête disque de rock aux guitares furieuses et à la basse aspirante qui, une fois encore fait démentir la théorie comme quoi, à l'époque, cette musique était ici inadaptable. Comme on l'a dit ailleurs, ça ne déparerait pas les compils de petits groupes bordéliques des années soixante qui ont fleuri depuis.
Mais trêve de cuistrerie, le rappel de cet album n'était qu'un prétexte à présenter Contre élucubrations problématiques mises en scène par Jean-Christophe Averty le 13 juin 1966. À vos caffettes !


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire