lundi 6 août 2018

Plagiat de l'été : quand un punk repompait un jazzeux

Le bassiste et chanteur New-yorkais Richard Meyer, plus connu comme Richard Hell, (en référence à une certaine saison rimbaldienne) devait avoir un caractère assez difficile ou ne savait pas s'entourer des bonnes personnes.
À 17 ans, il avait déjà monté le groupe les Neon Boys, puis Television avant de se faire virer par son (ex) pote Tom Verlaine, puis il participe aux légendaires les Heartbreakers, avant de se faire virer par le pas simple non plus Johnny Thunders. Il monte alors son groupe à lui : The Voidoids avec le distingué guitariste Robert Quine, qu'on a vu officier également avec Tom Waits, Lou Reed, Patti Smith ou John Zorn (liste non exhaustive). 
Outre avoir inspiré à Malcolm Mc Laren ce qui deviendra le look punk, le jeune homme commit, en 1976, ce qu'on peut considérer comme le manifeste du punk rock : Blank generation (génération néant).


 

S'il est évident que cette ode à l'absurdité de la vie et de son monde inspira largement le Pretty vacant des Sex Pistols (apprentis situationnistes britanniques) il est moins su qu'elle est également une réécriture d'un 45 tour de l'acteur de télévision, voix dessins animés et chanteur occasionnel Bob Mac Fadden (1923-2000) qui commit, en 1959 un disque folk et swing parodique sobrement intitulé Songs Our Mummy Taught Us (Chanson que nos mamans nous ont apprises).
Proclamation bête et méchante (Some people say I'm lazy and my life's a wreck But that stuff doesn't faze me, I get unemployment checks, I run around in sandals, I never, ever shave And that's the way I wanna be when someone digs my grave) cette condamnation des beatniks* aurait pu être ensuite revendiquée, au premier degré, par les hippies, punks ou quiconque fuit le salariat.


Beatnik pour seulement 10 balles
* Pour rappel, une définition envoyée par Tony
Beatnik : Anglo-amér. beatnik formé av. 1960 aux États-Unis, mot hybride créé à partir de l'adj. anglo-amér. beat « éreinté, épuisé » (forme réduite du part. passé beaten du verbe to beat « battre ») et du suff. yiddish d'orig. slave -nik (indiquant le lien d'une pers. avec une chose précise, son engagement) d'où l'emploi de l'adj. beat en arg. « foutu, paumé » dans les syntagmes concernant les beatniks : beat jargon, beat generation, beat poet (KLEIN Etymol.; Webster's, s.v. beat, beatnik, nudnik).

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