vendredi 28 mai 2021

Révolution en mode mineur

 

Les armureries sont dévalisées et les vigiles des entreprises minières désarmés. Leur arsenal, ajouté à celui récupéré aux forces de l’ordre, passe aux mains des miliciens. Près de Mieres, à Santullano, les miliciens empêchent les travailleurs de lyncher José Cela, cacique local. Dans bien des bourgs, le peuple prend les mairies d’assaut et brûle les registres de propriété. À Nava, la maison d’un grand propriétaire et le presbytère sont incendiés. Plusieurs moines et prêtres particulièrement détestés sont exécutés par le peuple en armes.

«  Les détonations qui se propageaient de village en village et de vallée en vallée étaient le signe que la révolution s’étendait victorieusement dans toutes les Asturies, les enveloppant de son rouge brasier. » (Manuel Villar) 

La progression des révolutionnaires est irrésistible : ils fondent sur le dépôt de locomotives de La Argañosa, la caserne de la sécurité publique et la radio. Ils se battent dans le quartier historique autour de la mairie dont ils s’emparent finalement. Les dynamiteurs sont en avant-garde, suivis des fusiliers.

« … parmi les révolutionnaires, une catégorie doit passer à l’histoire de l’insurrection asturienne avec tous les honneurs : les dynamiteurs. Ils formaient l’avant-garde des colonnes insurgées devant lesquelles, juste à les sentir approcher, les forces de la réaction abandonnaient fréquemment leurs postes. Ils étaient vus comme des demi-dieux par le peuple ouvrier et comme des démons échappés du pandémonium par les bourgeois et autres ennemis de la révolution. Ils formaient un petit groupe qui, placé à l’avant des tirailleurs, ouvrait inexorablement la voie. Si quelques portes s’opposaient à l’avancée de la révolution, ils les faisaient voler en éclats, si c’étaient des murs, ils les abattaient, si c’étaient des hommes, ou ils se dispersaient pour laisser le champ libre aux insurgés ou ces derniers n’avaient plus qu’à passer sur leurs cadavres. » (N. Molins i Fábrega)

 
Mais comment en est-on arrivé là ? 
Nos valeureux mineurs implanteront-ils le communisme libertaire aux Asturies ?
L'Espagne suivra-t-elle ? Et que fait l'armée ? Et les anarchistes ? Et les socialistes ? Et qu'est devenu le pognon de la Banque d'Espagne d'Oviedo ?
La Commune des Asturies fut-elle la répétition générale de la guerre civile de 1936 ? Une geste antifasciste ? Unitaire ? Spontanée ?
Vous trouverez les réponses à ces questions et à bien d'autres dans l'ouvrage, entièrement subjectif, du camarade asturien Ignacio Díaz désormais disponible et édité par Smolny Asturies, 1934. Une révolution sans chefs. 
Ce sera distribué dans toutes les bonnes crémeries. Sinon exigez-le ! Ça sort le 11 juin


 
 

 

4 commentaires:

  1. Je me suis laissé dire que ce livre est extrêmement bien traduit ! Sortie demain ? Je l'exigerai !

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  2. Vous retardez d'une année, Wrob'. Je me suis laissé dire qu'on en est au deuxième tirage. Ce qui fait toujours plaisir.

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  3. Oups, pardon, me suis emmêlé les crayons... Mais un an de retard, finalement ce n'est pas un mauvais score par rapport à ma moyenne de désynchronisé chronique. Bravo pour le deuxième tirage !

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  4. Bah ! Le premier tirage fut modeste. Mais il semble que le sujet soit moins éloigné des préoccupations du moment qu'on aurait pu le penser.

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