mercredi 20 janvier 2021

Machin, folk rigolo franc comtois

 

Alain Carbonare, Gilles Kusméruck, Jean-Pierre Robert, Tony Carbonare.

Contrairement à un préjugé fort répandu chez les "rockeux" adeptes de l'électricité, certains folkeux des années 1970 cultivaient un sens de la parodie et second degré tout à fait louable.

Ainsi le groupe Machin également baptisé Très véritable Groupe Machin qui écuma la Franche Comté et autres colonies françoises (avec quelques incursions helvétiques) de 1975 à 1981, année terrible. Multi instrumentistes également amoureux du patrimoine de nos contrées que du rock trépidant, le projet est monté par Alain et Tony Carbonare et Jean-Pierre Robert qui débauchent vite Gilles Kuméruck du duo country Bébert et Kus. Jean-Paul Simonin, batteur à tendance bûcheronne, les rejoint l'année suivante.
Outre les concerts galères dans des MJC à l'acoustique dégueu, la bande se fait recruter par un jeune compatriote parti conquérir Paris pour accompagner ses délires, j'ai nommé Hubert Félix Thiéfaine. Mais, aussi étonnant que ça puisse paraître aujourd'hui, Machin connaît plus de succès que le jurassic fantaisiste et ils enregistrent leur premier disque avant lui, en 1976 : Moi je suis un folkeux.

 
Mais comme ils ne sont pas chiens, ils négocient leur signature sur le label Stern, en 1977 à une cosignature pour un Thiéfaine jusqu'alors boudé par les labels et enregistrent avec lui Tout corps vivant branché sur le secteur étant appelé à s'émouvoir. Au passage Tony Carbonare devient manger d'Hubert Félix jusqu'en 1999.
Ils co-écriront le futur hymne officieux du Jura, La cancoillotte, ici par Machin, tout seuls.

Nos zozos sortent quatre vinyles, aujourd'hui fort recherchés de 1976 à 1980, Moi je suis un folkeux (76), Tout folkant (77), Râles folk (78) et ... et pourtant c'en était pas ! en 1981.
Le folk ne fait plus recette et Thiéfaine prend un virage sombrement rock poète maudit. Ça devient épuisant de mener deux groupes parallèles.
La bande se sépare donc : Jean-Pierre part en solo, Tony reste manager et Gilles et Jean-Paul accompagnent toujours HFT devant un public qui croît petit à petit. 
Thiéfaine les ressuscite en 1998 pour son concert anniversaire et c'est reparti pour des concerts et même deux disques, une compilation en 2003 et un live en 2005. On les retrouve dans un désormais classique de leurs débuts Si j'étais moins phallocrate en 2002 à Beaucourt.
Rien à envier à Ramon Pipin et ses exégètes.

 

La nostalgie et la magie d'internet ont fait le reste.
Ces sympathiques venus du froid ont désormais un site.
Et moi, je vais me déguster un fromage de chèvre... 

4 commentaires:

  1. J'ai découvert les Beatles en 1996, en montant une soirée thématique sur eux pour Arte, dans un studio de postproduction que jouxtait un studio d'enregistrement dans lequel Ramon Pipin bricolait je ne sais plus quoi; il me dédicaça au feutre mon exemplaire de "1980 : No sex !" en vinyle mou et odorant d'un laconique "les Beatles c'est de la merde, sauf Mick Jagger". Respect !
    J'ai découvert Machin en trainant des pieds sur des blogs patrimoniaux en 2020.
    J'ai hâte d'atteindre 2045 pour m'ouvrir enfin à Jean Ferrat.

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  2. Il semble qu'il ait fait une percée dans l'underground.
    J'en profite pour rendre à John ce qui va à Warsen, c'est sur une de vos luxueuses compilation que j'ai découvert les Machin.

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  3. Mwah ha ha si on finit dans le même Ehpad, on saura quoi mettre sur la clé usb pour faire passer à DJ Pantoufle !

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  4. T'inquiètes Johnny, je te garde une place dans ma grotte meublée à côté de la cascade.

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