samedi 23 janvier 2021

Caramba ! Encore raté.

 

Déclarer que les punks avaient été situationnistes est certainement plus condescendant que juste. La réalité est que la majorité des gens embarqués dans le mouvement punk, musiciens ou pas, anglais ou pas, n'avait alors pas plus entendu parler de Guy Debord que de sa Société du spectacle, tout comme ils n'avaient pas plus lu Karl Marx que Joseph Proudhon.
Effectivement, les punks, comme d'autres avant eux, avaient essayé de construire des situations. Ces moments intenses où la vie se touche et se goûte comme jamais et que les situationnistes théorisaient comme une construction concrète d'ambiances momentanées de la vie et leur transformation en une qualité passionnelle supérieure. 
Réinventer la vie - la formulation du poète était bien plus claire. À partir de ce marché qui, à quelques exceptions près, ne voulait pas de lui, le propension du punk à agir par soi-même, souvent par défaut, avait néanmoins réalisé ce que les limites de l'intellectualisme (la séparation d'avec le réel) avaient empêché aux gens de l'Internationale situationniste de faire : produire des actes susceptibles d'avoir des effets.
Mais le punk et le rock en général ne faisaient-ils pas également partie du spectacle que dénonçaient les situs ? La réification - transformation d'une abstraction en une chose - avait permis au genre humain de se réaliser. De supporter l'existence et faire société. Les langues, les arts, les rites en étaient manifestation. Le monde de la production de masse n'avait pas inventé la réification, il l'avait mise à contribution afin de se développer.
Marc Sastre La fin du rock (Les Fondeurs de Briques 2020)
 
Les mêmes que ci-dessus au 15ème anniversaire de la mort de leur inspirateur

 
T'en veux du spectacle ?
Ce bon vieux Eugène reprend les Dead Ken. (merci à Crasse et voluptés)
 

10 commentaires:

  1. "les limites de l'intellectualisme (la séparation d'avec le réel) avaient empêché aux gens de l'Internationale situationniste de faire : produire des actes susceptibles d'avoir des effets."
    Hum, et mai 68 c'est de l'eau de boudin ?

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  2. C'est tout de même pas Debord qui a créé mai 1968 même si lui et sa bande y ont été comme des escargots sous l'orage.

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    1. Ils ont allumé quelques déterminantes étincelles plusieurs années auparavant (notamment le pamphlet "De la misère en milieu étudiant..."), et n'ont pas été manchots durant l'année 68 elle-même, lire "Enragés et situationnistes dans me mouvement des occupations", de René Viénet.

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    2. Ils ont, à mon sens, surtout eu et su saisir le sens de leur époque, ( d'où le pamphlet de Kayatti) ce qui est déjà honorable. Par ailleurs ils ont su se bâtir et soigner une légende sur le moment même et le bouquin de Viénet fait partie de l'érection de leur proprestatue de leur vivant.
      Enfin, moi je dis ça, parce que je pense qu'il n'est pas de sauveur suprême, ni dieu, ni César, ni maîtres à penser.

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    3. Si j'en crois un dispensable manifeste de l'Internationale Skinhead Situationniste, nous sommes d'accord.
      Reste que je ne trouve aucun intérêt ni pertinence à la citation de Marc Sastre ci-dessus.

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    4. C'est le problème des citations. Faudrait lire le tout.

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  3. Marc Sastre n'a pas bien compris ce qu'est le spectacle ni ce qu'étaient les situs et en plus il s'est fait enfumé par quelques écrivaillons – genre Andrew Hussey – qui, en peine de copie, ont affirmé que les punks étaient héritiers des situs. Bon, Marc est un Toulousain mais c'est pas suffisant pour l'empêcher d'écrire des bêtises pénible à lire.

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  4. Écrivaillons qui vont de Gillian Mc Neil à Greil Marcus.
    On a failli vous répondre que c'est celui qui dit qui y est mais on préfère laisser tomber. Quant à votre mépris du toulousain, z'auriez jamais du quitter Montauban.

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  5. Le problème de tous ceux qui écrivent sur les punks en les reliant aux situs est qu'ils s'appuient sur les dires de Malcom McLaren, producteur et fabulateur bien connu. Il disait par exemple qu'il avait rencontré Debord à Londres alors même qu'il avait été victime d'un canular destiné à moquer son adulation debordienne…

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