lundi 15 juin 2020

Ces statues qu'on abat


Le 12 octobre, jour anniversaire du débarquement du Christophe Colomb aux Bahamas, est commémoré en Espagne et en Amérique Latine sous la délicieuse appellation de Jour de la Race. Comme on le voit sur la photo, cette date n'a jamais été une occasion de réjouissance pour les autochtones du continent. Ainsi, le 12 octobre 1992, date du cincentenaire de la catastrophe, à l'appel de l'Alliance Nationale Indigène et Paysanne Emiliano Zapata (faux nez de la future Armée Zapatiste) plus de cinq mille indigènes, certains armés d'arcs et de flèches ont occupé les rues de la ville coloniale de San Cristobal de Las Casas (Chiapas) et tombé la statue de Diego de Mazariegos, conquistador local, reprenant à leur compte une tradition vieille comme les pharaons.
Quand le peuple n'aimait plus son petit Père
 Car des bannissements de la Rome antique, s'accompagnant de l'effacement mémoriel du concerné à la guerre des iconoclastes de Byzance, des statues religieuses décapitées par les huguenots ou les sans culottes, aux manifestations de la déstalinisation, la coutume de mettre à bas ou gommer les mauvais souvenirs ou les  ennemis du moment est vieille comme l'Histoire.
Ça peut même être l'occasion pour certains maires languedociens  mégalomanes de redécorer leur ville.
On ne s'étonnera donc pas que quelques images d'esclavagistes ou de colonialistes notoires fassent les frais de l'actuelle vague de colère.
Tant qu'à faire dans le symbolique, on suppose juste que ça ne suffise guère à résoudre les problèmes qui ont généré cette situation. On n'efface pas les mémoires, même les plus dégueulasses reviennent toujours vous hanter, voyez en Espagne ou en Italie. Mais ça fait toujours plaisir de voir la statue de ce vieux criminel de Churchill pourrie comme elle le mérite.
Tout ce qui précède n'est qu'un prétexte à se repasser les Redskins à l'époque où ils conseillaient le déboulonnage.


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