Du côté de Magadan |
Varlan Chalamov ou Alexandre Soljenitsyne ont rendu célèbre cette impasse finale que fut la contrée entre Magadan et Iakoutsk et sa célèbre "route des os" dont les cadavres des déportés furent directement incorporés à la chaussée.
Contrairement à d'autres camps recyclés fonctionnant déjà sous les Tsars, cette partie du Goulag (acronyme de Direction principale des camps de travail) comprenant les camps de la Kolyma ne fut ouverte que dans les années 1930, au temps du rouleau compresseur stalinien triomphant.
Entre 1932 et 1953, plus d'un million de Russes, Polonais, Baltes et d'autres nationalités jugées suspectes ou ennemies y furent envoyées.
Comme le communisme n'exterminait pas, il ne s'agissait là que de tuer les déportés à des travaux miniers par la faim ou l'épuisement.
Ce qui fut assez réussi.
Le thème du goulag, officiellement disparu en 1958 mais opportunément réaménagé jusqu'à la fin de l'URSS (on n'ose supposer que ces infrastructures aient été aujourd'hui bêtement abandonnées) ne peut évidemment être évoqué en Russie qu'avec des pincettes.
Qui d'autres que Vladimir Vyssotski ne pouvait mieux s'emparer du sujet dans une chanson ironique sobrement intitulée Magadan et dédiée à son ami Igor Kokhanovski ?
Extraits :
Mon ami part pour Magadan,
J'en reste sans voix, j'en reste sans voix !
Il part lui-même, volontairement,
Et pas sous convoi, et pas sous convoi.
Certains diront : « mais il est fou !
Comment un homme sain plaque-il tout à dessein ?
Là-bas y a des camps partout,
Pleins d'assassins, pleins d'assassins ! »
Il répondra : « On exagère beaucoup :
Il n'y en a pas plus qu'à Moscou. »
Fera sa valise tranquillement,
Puis partira pour Magadan.
Mon ami part sans vraie raison
Il en a ras-le-bol, il en a ras-le-bol
Mais il ne va pas en prison
Il est bénévole, il est bénévole...
Là où cette rengaine moqueuse devient franchement hilarante, c'est lorsqu'on apprend que, suite à son annexion de la Crimée, le gouvernement de Poutine a délivré à des milliers de nouveaux citoyens russes des permis pour s'installer dans les riantes contrées de Vorkuta ou Magadan dans la Kolyma.
Une centaine d'ex Ukrainiens auraient jusqu'ici consenti à tenter leur chance dans le Far-est.
Pfff, que de mensonges ! Cette photo ne représente pas du tout un soi-disant "goulag" mais tout simplement le montage de la Fête de l'Huma !!!
RépondreSupprimerBen tiens. Même que ce sont des JC en train d'aplanir la plaine de la Courneuve pour pouvoir y planter le chapiteau.
RépondreSupprimerSeriez pas un peu réviso sur les bords, mon Chéri ?
Non non, j'ai même parmi mes bouquins de cuisine le très controversé "L'Archipel du goulash".
RépondreSupprimerL'archipel du goulag c'est un des livres qui m'a le plus marqué dans ma vie. Ça peut efficacement piétiner très tôt les espoirs qu'une jeune personne peut entrevoir pour l'humanité.
RépondreSupprimerPour perdre toute espérance en entrant dans un livre, les "Récits de la Kolyma", de Varlam Chalamov pèsent leur poids de bouillon sans viande et sans légumes.
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