Depuis 1978, en Hegoalde [Pays basque sud] sous l'égide de la nouvelle légalité démocratique, les manifestations ouvrières du 1er mai occupent de nouveau la rue. (...) Pourtant, au fur et à mesure des années, la participation baisse de moitié. Cette marche se convertit en compétition entre syndicats : il ne s'agit plus que de compter le nombre de travailleurs rassemblés sous chaque banderole. (...)
Pour remettre un peu d'ambiance, [en pleine reconversion industrielle] une série d'explosions vient rappeler que cette journée n'est pas un jour férié de plus arraché au calendrier du travail, qu'elle doit retrouver sa fonction de confrontation anticapitaliste. (...)
La deuxième initiative est l'instauration de la nuit précédant le premier mai, celle du 30 avril comme date, non plus des luttes ouvrières mais du sabotage. Revendiquer l'idée d'affrontement est une critique pratique de la fonction pacificatrice des syndicats (...) Violence, de fait distincte de celle pratiquée par l'illégalisme de masse (comme la destruction collective en fin de manifs d'infrastructures rejetées par la population) ou de celle des groupes armés qui exige une spécialisation technique pour la maintenance ou préparation du matériel. Dans cette optique, le sabotage se fonde sur l'usage de la violence contre des objets, non contre des personnes.
Jtxo Estebarranz Guerre à l'État
(luttes autonomes et expériences alternatives au Pays basque 1982-1992)
Libertalia
Cancion de cuna (Berceuse) de La Polla Record (1984)
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