lundi 3 septembre 2018

Scott Walker : la première d'Amsterdam en anglais

Jacques Brel est, peut-être avec Piaf, le chanteur "en français" le plus repris par les artistes pop et rock anglo-saxons. La chose en tient, d'une part à une décennie particulièrement créative mais certainement aussi à ses mélodies accrocheuses, trop souvent desservies par des arrangement affligeants de banalité (malgré la présence, à l'occasion, de virtuoses comme Marcel Azzola) ce qui devait provoquer quelques envies de triturer la chanson pour, sinon l'améliorer, du moins en faire autre chose.
Lectrices, lecteurs de ce fouillis, vous avez éventuellement prêté une oreille aux très réussies versions d'Amsterdam de l'Australien Chris Bailey ou du New-yorkais Dave Van Ronk. Oui, David Bowie aussi, en son temps...
Mais voici, à notre connaissance la première version de la ville-tube dont la traduction fut signée Mort Shuman, en 1967 (deux ans après l'enregistrement originel).


Voilà l'histoire de Scott Walker, un gars qui possédait une voix d'or qu'il n'aimait pas. Un américain établi en Angleterre qui, après un début de carrière qu'on lui prédisait éblouissante se mit à fuir tout le cirque du show-biz et du rock n roll pour passer d'un trio sucré (les Walker Brothers) à des ballades qu'on qualifiera de "baroque cinématographique", des interprétations de génériques de séries télévisées, pour finir dans une musique franchement avant-gardiste. Entre-temps, il a parsemé ses trois premiers albums solo (1967-1970) de reprises de Brel, dix titres, tous adaptés par Shuman, réunis dans un album Scott Walker sings Jacques Brel en 1981.
Depuis, le gars continue son bonhomme de chemin, composant des musiques de film de temps en temps (le dernier en 2016) . Son dernier album, lui, est sorti en 2014.  
Pour illustrer l'expression baroque cinématographique, sa chanson The seventh seal, hommage au film éponyme d'Ingmar Bergman. C'est tiré de son disque Scott 4 (1969).


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