jeudi 16 février 2017

Éva, sensuelle censurée


Elle est née à Berlin, en 1943, d'une mère lituanienne et d'un père russe et a commencé à chanter dans le groupe jazz de son lycée.
À 18 ans, partie étudier à Paris, elle y découvre les chanteurs et chanteuses en vogue sur la rive gauche : Brel, Barbara, Anne Sylvestre et Georges Moustaki, etc. La Polka des mandibules, cabaret alors fort actif, l'accueille à ses débuts.
En 1964, elle joue en première partie de Georges Brassens lors de son fameux concert à Bobino et sort son premier album qui lui vaut le Grand Prix du premier disque.

On a aujourd'hui quelque peine à y croire mais ça se produisait pourtant couramment dans la France corsetée de De Gaulle : elle a durablement écopé d'une interdiction d'antenne à cause de sa voix grave à la «sensualité trop évocatrice» (dixit la commission de censure).
Eva a principalement chanté des titres de Barbara, Anne Sylvestre, Charles Dumont ou Maxime Leforestier.
Un titre de 1965, Les enchaînés, une adaptation de Unchained melodie où elle s'essaie à reprendre les Platters.


Depuis 1965, elle a sorti 17 albums.
Sur son tout dernier, «À Marlene", sorti en 2005 au Québec, elle interprète en français, en anglais et en allemand un choix de chansons de Marlène Dietrich. Elle réside d'ailleurs à Québec où elle connaît encore un certain succès et se consacre également à la peinture.
Ce site internet lui est consacré. 
Un autre de ses titres pacifistes des années soixante, tiré du même EP que le précédent :  Moi, la fille en noir.

6 commentaires:

  1. N'aviez-vous pas évoqué cette chanteuse lors de votre émission-entretien avec un aficionado des cabarets parisiens rive-gauche des années 60 ? L'anecdote de la censure pour voix grave trop sensuelle me rappelle quelque chose...

    17 albums ! cela semble une belle performance pour quelqu'un qui ne parait pas avoir eu une grande célébrité.

    Elle a l'âge de ma mère, je sais, tout le monde s'en fout, mais je tenais à le noter.

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  2. Auditeur fidèle, tu as remarqué que notre ami Micha l'avait inclue dans sa sélection de l'émission de juillet 2015 (entièrement au vinyl qui gratte).
    Voilà pourquoi nous n'avons pas mis son "succès", "Comme les blés" joué ce soir là.
    Salud !
    Jules

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  3. A regarder sur Arte +7, "Il est minuit, Paris s'éveille", un docu sur les cabarets rive gauche réalisé en 2011. Quelques scènes intéressantes (par exemple, on y voit brièvement Jacques Marchais accompagnant à la guitare Francesca Solleville chantant "Le Condamné à mort" de Genet-Martin).
    http://www.arte.tv/guide/fr/044772-000-A/il-est-minuit-paris-s-eveille

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  4. Un très chouette documentaire que nous avions recommandé voilà trois ans et qu'ils ont l'excellente idée de repasser pour encore... deux jours.
    Merci du tuyau, Josie.

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  5. Elle réside AU Québec mais à Montréal, selon Facebook. C'est parce que j'étais sur le point de lui préparer une entrevue ;)

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  6. Tabernac' ! Pardon pour le À à la place du AU.
    On y fera désormais gaffe.

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