dimanche 24 février 2013

Kevin Ayers, les vacances perpétuelles 1944-2013




    Kevin Ayers a cassé sa pipe le 18 Février dernier à Montolieu dans l'Aude. En éternel dilettante, il  est mort dans son sommeil, évidemment.
    Il avait laissé sa guitare au bistrot du coin : "celui qui veut jouer joue".
    Ayers en a eu très vite assez de jouer, et a pris sa retraite à 25 ans.
    " J’ai détesté le music business dès le début. J’exécrais ces réceptions inutiles où l’on vous pressait : ‘Il faut parler à untel et untel’. Je me voyais mieux plongeant dans la mer des Caraïbes. Et comme physiquement, il est préférable d’être  jeune pour le faire, pourquoi attendre de vieillir. La célébrité ne m’a jamais motivé."
   Fatigué par la ligne jazz-rock psychédélique à outrance défendue par le Soft Machine de l'époque, il se barre du groupe qu'il a co-fondé après les 1ères parties mâtinées de dinguerie de Jimi Hendrix pour prendre des vacances à Ibiza. Il sort de son farniente de temps en temps pour nous pondre ("no eggsplanation") quelques pépites "Joy of a toy","Shooting at the Moon", "whatevershebringswesing". Des albums où se mêlent loin de tout courant musical bien défini contines,rêveries envapées, bluettes pastorales, chansons de cabaret avec une pointe free jazz (rest in peace Lol Coxhill) et psychédélique ( il fera jouer Syd Barrett sur Religious experience, "le seul -des Floyd- qui avait quelque chose de spécial"). De sa belle voix de baryton, ce Dandy hippie chantait le vin,les amours, les rêves dans un nonsense merveilleux typiquement anglais qu'on trouve chez Lewis Caroll au hasard.
    Kevin Ayers ne s'accrochera pas, passera la main, se noiera quelque peu dans diverses addictions,ne fera pas carrière comme tant de "pompeux cornichons", qui ressurgissent de temps en temps avec leur caution sixties pour faire marcher la planche à billets. Quelques albums inégaux, quelques collaborations viendront (Nico, John Cale pour ceux qu'on aime) avec toujours des perles au milieu, un dernier disque sorti par hasard en 2007.
    Pourquoi un hommage à Kevin Ayers sur ce blog ? On trouve sur la réédition cd de "Shooting at the Moon" (sorti en 1970) deux chansons en français, "Puis-je" (reprise de "May I") et "Jolie Madame" dans la veine indolente du balladin.

     Les voici :









"...So let's drink some wine
and have a good time..."


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