Du
Temps des cerises au Capitaine au mur
Né à Boulogne-Sur-Seine, il passa d'abord par
« trente-six métiers et bien plus de misères » avant de
se lancer dans le journalisme politique et la chanson.
« Il estime que non seulement le peuple n'a jamais
travaillé pour lui-même, mais encore qu'il a toujours chanté les
autres. Il faut le forcer à voir sa misère, à s'occuper de ses
intérêts. Il ne s'agit pas de faire des chansons à thème aussi
ennuyeuses que des discours d'académiciens mais des chansons qui
soient au diapason des idées modernes, qui pressentent l'avenir et
le préparent. Telle est la genèse des Chansons de l'avenir où
l'esclavage industriel est dénoncé (..) où l'appel est lancé à
un 1789 des travailleurs » (Maurice Choury)
Ses ennuis avec la censure impériale le poussèrent à
se réfugier en Belgique en 1867 et c'est là qu'il publia son
chef-d'œuvre, Le temps des cerises, qu'il dédiera plus tard
à une ambulancière communarde. A son retour à Paris, il lance un
journal, Le Casse-Tête, et collabore à La Réforme de
Delescluzes et Vermorel. Condamné à un an de prison
pour délit de presse, en 1870, il est libéré à la proclamation de
la République. Durant le siège, il servit dans la Garde Nationale
et fut de toutes les journées insurrectionnelles : 31 octobre, 22
janvier... Il était membre du Comité de vigilance du XVIIIème
arrondissement et fréquentait le Club de la Boule Noire.
Elu au Conseil de la Commune par ce même
arrondissement, il fut très actif à la commission des Services
publics et des Subsistances. Puis il fut délégué à la fabrication
des munition (16 avril) et à l'Enseignement (21 avril)
Il collaborait au Cri du Peuple de Jules
Vallès et avait protesté contre la suppression d'autres
journaux : « Il faut la liberté pour tous ! La liberté plein
et entière ! Que les méchants et les bavards écrivent et disent ce
qu'ils voudront, la sagesse populaire en fera justice, soit en ne les
écoutant pas, soit en ne les achetant pas. »
Il combattit durant toute la Semaine sanglante et fut
sur une des dernières barricades le 28 mai. Réfugié chez un ami,
il réussit à gagner la Belgique puis l'Angleterre d'où il apprit
sa condamnation à mort par contumace. Rentré en 1880, il milita
dans les rangs socialistes, collabora à des journaux et fonda des
coopératives ouvrières.
Ses Chansons furent réunies en un gros recueil
en 1887. Il est l'auteur d'un volume intéressant bien que sans
grande utilité pour l'histoire : La
revanche des Communeux (1887)
Sa chanson la plus
émouvante : sans doute Le
capitaine au mur dont
il existe plusieurs versions ou couplets.
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