lundi 18 février 2013

Les auteurs de la Commune de Paris (1) : Jean- Baptiste Clément (1836 - 1903)


Du Temps des cerises au Capitaine au mur




Né à Boulogne-Sur-Seine, il passa d'abord par « trente-six métiers et bien plus de misères » avant de se lancer dans le journalisme politique et la chanson.
« Il estime que non seulement le peuple n'a jamais travaillé pour lui-même, mais encore qu'il a toujours chanté les autres. Il faut le forcer à voir sa misère, à s'occuper de ses intérêts. Il ne s'agit pas de faire des chansons à thème aussi ennuyeuses que des discours d'académiciens mais des chansons qui soient au diapason des idées modernes, qui pressentent l'avenir et le préparent. Telle est la genèse des Chansons de l'avenir où l'esclavage industriel est dénoncé (..) où l'appel est lancé à un 1789 des travailleurs » (Maurice Choury)
Ses ennuis avec la censure impériale le poussèrent à se réfugier en Belgique en 1867 et c'est là qu'il publia son chef-d'œuvre, Le temps des cerises, qu'il dédiera plus tard à une ambulancière communarde. A son retour à Paris, il lance un journal, Le Casse-Tête, et collabore à La Réforme de Delescluzes et Vermorel. Condamné à un an de prison pour délit de presse, en 1870, il est libéré à la proclamation de la République. Durant le siège, il servit dans la Garde Nationale et fut de toutes les journées insurrectionnelles : 31 octobre, 22 janvier... Il était membre du Comité de vigilance du XVIIIème arrondissement et fréquentait le Club de la Boule Noire.
Elu au Conseil de la Commune par ce même arrondissement, il fut très actif à la commission des Services publics et des Subsistances. Puis il fut délégué à la fabrication des munition (16 avril) et à l'Enseignement (21 avril)
Il collaborait au Cri du Peuple de Jules Vallès et avait protesté contre la suppression d'autres journaux : « Il faut la liberté pour tous ! La liberté plein et entière ! Que les méchants et les bavards écrivent et disent ce qu'ils voudront, la sagesse populaire en fera justice, soit en ne les écoutant pas, soit en ne les achetant pas. »



Il combattit durant toute la Semaine sanglante et fut sur une des dernières barricades le 28 mai. Réfugié chez un ami, il réussit à gagner la Belgique puis l'Angleterre d'où il apprit sa condamnation à mort par contumace. Rentré en 1880, il milita dans les rangs socialistes, collabora à des journaux et fonda des coopératives ouvrières.
Ses Chansons furent réunies en un gros recueil en 1887. Il est l'auteur d'un volume intéressant bien que sans grande utilité pour l'histoire : La revanche des Communeux (1887)
Sa chanson la plus émouvante : sans doute Le capitaine au mur dont il existe plusieurs versions ou couplets.






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