Les déportés de Makronissos |
Comme on vous l'a raconté là, avant de devenir invité permanent des salons parisiens de gauche chic, le compositeur grec Mikis Thodorakis a été prisonnier et déporté dans le « centre de rééducation » de l'île de Makronissos en compagnie de bon nombre de ses camarades antifascistes de l'ELAS (armée communiste de libération) en 1947-1948. Là-bas, ils furent copieusement torturés, affamés et pour la plupart, assassinés par les badernes royalistes avec la bénédiction des troupes sa Gracieuse majesté britannique.
Exilé, puis revenu en Grèce non sans être devenu un compositeur internationalement reconnu, il rejoint la clandestinité en avril 1967, suite au "putsch des colonels". Arrêté quatre mois plus tard, il retrouve le béton des cachots et un traitement particulièrement brutal à la prison d'Avéroff. Brinquebalé durant deux années de camps de concentration en résidences forcées il compose plusieurs oeuvres qu'il fait sortir discrètement ( Le Soleil et le temps, Arcadies, Ephiphania Averoff, la musique du film Z ainsi que État de siège, postérieurement sud-américanisée pour le film de Costa-Gavras...)
Une des chansons qui reste à la postérité est Imaste dio
Finalement expulsé en France dans un état de santé lamentable, en 1970, il adapte certaines pièces musicales en français.
Sur ces deux extraits du documentaire filmé par Roviros Manthoulis, on le retrouve à sa sortie de l'hôpital, travailler à ces adaptations (en particulier Nous sommes deux et l'Abattoir) avec Georges Moustaki. Ces deux-là parlaient bien le même langage.
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