jeudi 15 juin 2017

Une scie espagnole tentée en français


En cinéma, les produits dérivés ne datent pas d'hier.
Prenons le conte cruel "Cria cuervos", dixième long-métrage de Carlos Saura, non seulement cette  étouffante histoire de fantôme dans le cadre de la bourgeoisie du franquisme agonisant rapporta un beau succès à son réalisateur en 1976, mais elle (re)mit en selle une bluette cul-cul la praline sortie deux auparavant et passée à peu près inaperçue.
Le 45 tour, Porque te vas ? que la jeune Ana Torrent s'envoie de manière obsessionnelle avait été écrit par José Luis Perales et chanté par Jeanette (Jeanette Dimech, de son vrai nom) réalisant ainsi un splendide bide.
Et le film en fera LA chanson de l'été 1976.
À tel point que je soupçonne bon nombre de ceux qui s'en souviennent d'avoir bêtement rêvé la résurrection de l'infâme BPS (Brigade politico-sociale) afin qu'elle saisisse tous les disques et mette fin à cette rengaine.
Mais trêve de mauvais esprit.
Née en 1951 d'une mère canarienne et d'un père belgo-maltais, Jeanette avait entamé une modeste carrière de chanteuse folk itinérante avant de se fixer en territoire ibérique et connaître quelques succès mineurs. Et puis ce faux reggae lancinant, digne des grandes heures de l'Eurovision, et le film qui s'ensuivit, lui assurèrent une gloire qu'elle ne connaîtra plus jamais après.
Comme le show-biz est d'une gloutonnerie sans pareille, Jeanette a aussi interprété une traduction en français de la chanson, pour les besoins de la version française du film sous le titre Pourquoi tu vis ? (rien à voir avec les paroles espagnoles, donc).
Toutefois c'est la version originale qui sera assez vite utilisée pour les diffusions en cinéma ou à la télévision.
On tente tout de même le coup en français, y'a pas de raison qu'on ait été les seuls à avoir été gavés à l'époque.

 

Pendant ce temps les groupes "d'ici" reprenaient résolument la version espagnole.
Un exemple honorable, les Chihuahua, menés par Napo Romero. Les lignes défilant sur cette VHS authentifient la date d'enregistrement : 1991.


Il doit exister, par ailleurs, plus d'une quarantaine de reprises qui vont des punks argentins d'Attaque 77 à l'insupportable Arielle Dombasle.
On vous laisse creuser pour exhumer vos préférées.

13 commentaires:

  1. Dites-donc, pourquoi vous nous voulez du mal, comme ça ?

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  2. Le Tenancier exagère, partageons donc les bons et les mauvais moments en camarades.
    J.

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  3. Bon, bon...
    Alors, disons que ça fait partie de la culture générale de tout honnête homme.

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  4. Oui, c'est là, qu'à l'instar d'une femme honnête, un honnête homme n'a pas de plaisir...

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  5. Et si vous nous faisiez l'historique de La Balanga, que j'ai écouté tout l'été 75 (j'avais 6 ans), et beaucoup d'autres par la suite, dans la vieille ferme du Morvan isolée, entre les coups de soleil et les piqûres d'orties, rapport que mon père avait acheté le 45 tours (la pochette en est d'ailleurs assez osée, au temps de l'état d'urgence je ne sais si cela passerait...) La madeleine de l'autre pisse copie à côté, rien que de l'urine de greffier !

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  6. Le plus gros tube du fils de Tino Rossi, qui l'année d'après passa encore sur les radios périphériques en boucle avec Mandoline.

    Mais cet été caniculaire 76, ce qui m'avait le plus marqué c'était le Souviens-toi de Joe Dassin, tout fleur bleue que j'étais déjà, dingue d'une gamine de neuf ans.

    Putain, ça nous rajeunit pas, tout ça !

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  7. Ah mais ça suffit, les relous du fond à gauche près du radiateur.
    Vous croyez qu'on ne vous voie pas ?
    Et puisque vous m'y forcez, prenez ça dans les dents et n'y revenez plus.

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    1. Ah non ! pas ça, pitié ! Je ne supporte même plus les premières notes. C'est bon, d'accord, je jette les armes, de grâce !…

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    2. Vincent Malone ! Le Roi des papas ! Trompettiste également il est vrai, puisqu'il jouait de cet instrument dans le groupe Odeur (ou Au bonheur des dames, je les confonds tous les deux). Mon fils en est dingue, faut dire que je l'ai bien influencé. Il me fait bien marrer. Et là encore il ne respecte rien, puisqu'il prend cette irritante bluette à contre emploi en la transformant en genre de musique Klezmer foutraque. Vous venez de me donner une idée cadeau pour les 8 ans d'un petit Cancer que je connais.

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  8. Dommage, dans le cas présent, les dernières notes sont celles qui valent un détour.

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