France, terre de culture et d'arts (vue d'ensemble) |
Petit rappel sur les "lois scélérates"*
Première loi, 12 décembre 1893 : sont désormais punies
provocation indirecte et apologie d'idées subversives. Un juge
peut ordonner la saisie de l'organe concerné et des arrestations préventives.
La seconde loi tombe le 15
décembre, trois jours après. Elle vise les associations de malfaiteurs et cible particulièrement
les groupes anarchistes. Elle permet d'inculper tout membre ou sympathisant sans distinction. Et encourage, au passage, à la délation :
« Les personnes qui se seront rendues coupables du crime,
mentionné dans le présent article seront exemptes de peine si,
avant toute poursuite, elles ont révélé aux autorités constituées
l’entente établie ou fait connaître l’existence de
l’association.».
La troisième loi, du 28 juillet
1894, est plus explicite puisqu'elle les vise directement les anarchistes en les nommant, leur
interdisant toute propagande. Suite à cette loi, de nombreux journaux, dont Le Père peinard, sont
interdits. Elle inaugure une véritable chasse aux sorcières, des
milliers de perquisitions et d'arrestations débouchent, notamment
sur le Procès des trente.
FRANCOIS BERANGER.l'état de merde.wmv par kikipicasso7
Vous ne voyez toujours pas le rapport avec trois mois d'état d'urgence ?
Sans faire d'anachronisme incongru, il se trouvait à l'époque au moins quelques voix connues pour crier au scandale. Chez les socialos, entre autres...
Ça va faire 20 berges qu'on vit sous Vigipirate (efficace, non ?) et on a quelques craintes pour la suite.
Toute manifestation est interdite, sauf pour resserrer les rangs pendant que les marchés de noël, eux, ouvrent à l'heure. Business as usual.
Plus de 40 perquisitions en quatre jours rien que dans la région toulousaine pour plus de 200 grammes de shit saisis ! Tremblez terroristes !
On nous claironne encore une fois le coup de l'union sacrée.
Et un jour, peut-être, on va trouver ça lassant**.
Quant au chanteur toulousain qui fit carrière sur son origine algérienne et qui vient d'éructer son amour de la France et son accord à restreindre les libertés ("On en a tellement", ose-t-il rajouter) on lui souhaiterait bien de crever s'il n'était déjà atteint de mort cérébrale.
Y'a des jours comme ça, entre marteau et enclume de la connerie, on a envie d'aller voir ailleurs s'il y a de la vraie vie.
Dans cette ambiance, on reprendra bien du blues crade, désespéré, celui qui donne envie d'en finir avec ces guignol.
Alors écoutez "Ain't it fun" des Rockets from the tombs de Cleveland (50/50 futurs Pére Ubu et Dead Boys) maquette jouée en 1974, qu'on croirait avoir été écrit pour cette nation glauque. Rarement chanson est tombée aussi juste.
Sans faire d'anachronisme incongru, il se trouvait à l'époque au moins quelques voix connues pour crier au scandale. Chez les socialos, entre autres...
Ça va faire 20 berges qu'on vit sous Vigipirate (efficace, non ?) et on a quelques craintes pour la suite.
Toute manifestation est interdite, sauf pour resserrer les rangs pendant que les marchés de noël, eux, ouvrent à l'heure. Business as usual.
Plus de 40 perquisitions en quatre jours rien que dans la région toulousaine pour plus de 200 grammes de shit saisis ! Tremblez terroristes !
On nous claironne encore une fois le coup de l'union sacrée.
Et un jour, peut-être, on va trouver ça lassant**.
Quant au chanteur toulousain qui fit carrière sur son origine algérienne et qui vient d'éructer son amour de la France et son accord à restreindre les libertés ("On en a tellement", ose-t-il rajouter) on lui souhaiterait bien de crever s'il n'était déjà atteint de mort cérébrale.
Y'a des jours comme ça, entre marteau et enclume de la connerie, on a envie d'aller voir ailleurs s'il y a de la vraie vie.
Dans cette ambiance, on reprendra bien du blues crade, désespéré, celui qui donne envie d'en finir avec ces guignol.
Alors écoutez "Ain't it fun" des Rockets from the tombs de Cleveland (50/50 futurs Pére Ubu et Dead Boys) maquette jouée en 1974, qu'on croirait avoir été écrit pour cette nation glauque. Rarement chanson est tombée aussi juste.
* L'expression est d'Émile Pouget. Jean Jaurés et Léon Blum la reprendront à leur compte.
**Les
médias s’emploient à faire croire que seuls les terroristes
s’attaquent à l’État et que par conséquent tous ceux qui
s’attaquent à l’État sont des terroristes. Leur intention est
claire : assimiler tout acte de révolte à du terrorisme, tout
en décuplant la charge émotionnelle attachée à ce mot. Le
terrorisme est la continuation de la politique par d’autres
moyens. (...)
Nous
subissons directement l’intensification des moyens de contrôle. Le
sinistre précédent allemand donne l’avant-goût de ce qui
nous pend au nez. II devient de plus en plus difficile de se
dissimuler aux yeux de l’État. Dans ce monde, seules les
marchandises peuvent circuler librement. Pour nous, les pauvres, le
simple fait de circuler devient périlleux. (Os Cangaceiros.
1986)
Deux bonnes nouvelles malgré tout :
RépondreSupprimer1) Hier après-midi s'est tenu la première (à ma connaissance) manifestation interdite et maintenue malgré l'état d'urgence.
Environ 500 personnes ont défilé à toute blinde de Bastille à République - à toute blinde pour prendre de vitesse les nombreuses dizaines de gendarmes mobiles (quelques 20 camions, je ne sais pas combien on y met de pandores exactement...) venus nous dire de rester gentiment sur la place de la Bastille, parce que la démocratie, ça commence à bien faire (comme disait Sarko de l'environnement il y a quelques années).
Ils n'ont pas pu nous empêcher de marcher et de crier
« Au Nord ils expulsent, au Sud, ils bombardent, on n’en veut pas de ce monde-là »,
« État d’urgence, État policier ! On nous enlèvera pas le droit de manifester », et bien sûr
"So-So, Solidarité avec les réfugiés/sans-papiers".
2) Le convoi "Cap sur la COP" de l'Ouest est reparti.
C'est les rats, d'accords, mais "scélérates", ça sonnerait pas un peu misogyne ?
RépondreSupprimerOu alors c'est pour la parité ?
Je sais bien qu'on nage dans la confusion et le confusionnisme, cher.
RépondreSupprimerMais mon côté ringard persiste à accorder l'adjectif au féminin (une loi, non ?)
C'était quoi la question ?
J
Pas de question.
RépondreSupprimerMais c'est le grand saint, tes lois, comme on chantait à l'époque de Dagobert !
Et ces cons d' fusils honnis s'mettent en travers de nos vies…
Et choper des explosifs dans une poubelle de la petite ceinture c'est balèze, si on a encore le cœur à en rire.
SupprimerAllez, puisque d'aucun affirment qu'on vit pas sous un État policier (c'est vrai que les quelques vieux potes encore vivants qu'ont connu le franquisme me susurrent qu'on peut toujours mieux faire pire) on va s'en remettre.
Amitiés.
J