À l'origine, c'était sur Youtube. Désormais c'est là.
Au programme
Bernard Dimey Les vieillards
Yvette Guilbert Eloge de la vieillesse
Georgette Michaux Ma Mamie
Philippe Léotard Saturne
Clémentine La gérontophile
Bernard Dimey Pépère
Michel Simon Mémère
Melina Merkouri Melinaki
Reggiani Le temps qui reste
Francesca Solleville On sera jamais vieux
Olivensteins Euthanasie
Didier Super Caniche, chien de vieux
Gilles Servat Vieille ville de merde
Henri Tachan La pipe à pépé
Trouvé sur le site de la fédération Basque de Yoseikan Budo
A monseigneur de Bayonne
"Merci
de mettre autant de ferveur à éduquer les gens à la Loi de Dieu.
J’apprends beaucoup à l’écoute de votre programme et j’essaie d’en faire
profiter tout le monde. Mais j’aurais besoin de conseils quant à
d’autres lois bibliques.
Par exemple, je souhaiterais vendre ma fille comme servante, tel que c’est indiqué dans le livre de l’Exode, chapitre 21, verset 7. A votre avis, quel serait le meilleur prix ?
Le
Lévitique aussi, chapitre 25, verset 44, enseigne que je peux posséder
des esclaves, hommes ou femmes, à condition qu’ils soient achetés dans
des nations voisines. Un ami affirme que ceci est applicable aux
mexicains, mais pas aux canadiens. Pourriez-vous m’éclairer sur ce point
? Pourquoi est-ce que je ne peux pas posséder des esclaves canadiens ?
J’ai
un voisin
qui tient à travailler le samedi. L’Exode, chapitre 35, verset 2, dit
clairement qu’il doit être condamné à mort. Je suis obligé de le tuer
moi-même ? Pourriez-vous me soulager de cette question gênante d’une
quelconque manière ?
Autre chose : le Lévitique, chapitre 21,
verset 18, dit qu’on ne peut pas s’approcher de l’autel de Dieu si on a
des problèmes de vue. J’ai besoin de lunettes pour lire. Mon acuité
visuelle doit-elle être de 100% ? Serait-il possible de revoir cette
exigence à la baisse ?
Un de mes amis pense que même si c'est
abominable de manger des fruits de mer (Lévitique 11:10),
l'homosexualité est encore plus abominable. Je ne suis pas d'accord.
Pouvez-vous régler notre différend ?
La plupart de mes amis de
sexe masculin se font couper les cheveux, y compris autour des tempes,
alors que c'est expressément interdit par Le Lévitique (19:27). Comment
doivent-ils mourir ?
Je
sais que l'on ne me permet aucun contact avec une femme tant qu'elle
est dans sa période de règles (Levitique. 15:19-24). Le problème est :
comment le dire ? J'ai essayé de demander, mais la plupart des femmes
s'en offusquent...
Quand je brûle un taureau sur l'autel du
sacrifice, je sais que l'odeur qui se dégage est apaisante pour le
Seigneur (Levitique. 1:9). Le problème, c'est mes voisins : ils trouvent
que cette odeur n'est pas apaisante pour eux. Dois-je les châtier en
les frappant ?
Un dernier conseil. Mon oncle ne respecte pas ce
que dit le Lévitique, chapitre 19, verset 19, en plantant deux types de
culture différents dans le même champ, de même que sa femme qui porte
des vêtements faits de différents tissus, coton et polyester. De plus,
il passe ses journées à médire et à blasphémer. Est-il nécessaire
d’aller jusqu’au bout de la procédure embarrassante de réunir tous les
habitants du village pour lapider
mon oncle et ma tante, comme le prescrit le Lévitique, chapitre 24,
versets 10 à 16 ? On ne pourrait pas plutôt les brûler vifs au cours
d’une simple réunion familiale privée, comme ça se fait avec ceux qui
dorment avec des parents proches, tel qu’il est indiqué dans le livre
sacré, chapitre 20, verset 14 ?
Je sais que vous avez étudié à fond tous ces cas, aussi ai-je confiance en votre aide. Merci encore de nous rappeler que la loi de Dieu est éternelle et inaltérable. Votre disciple dévoué et fan admiratif."
Pour conclure une très belle chanson d'Anne Sylvestre au sujet d'une femme voilée :
On y a déjà fait allusion au chapitre "Pour en finir avec le travail" mais on se permet d'insister.
J'ai personnellement connu ce merveilleux disque grâce à la BD de Frank et Golo, Ballade pour un voyou, où elle est abondamment citée et puis grâce au cd qui accompagnait le livre "Au pied du Mur" (765 raisons d'en finir avec toutes les prisons) paru chez l'Insomniaque.
C'est donc l'ami Jacques Marchais qui interprétera, de sa belle voix grave, ces magnifiques chansons qui vont du milieu du XIXème siècle jusqu'à la Belle Epoque (juste avant que Bonnot et ses potes ne viennent mettre un peu de sérieux là-dedans)
Né le 1er août 1935 à Tours, Jacques Marchais, fut successivement comédien, poète, musicien, chanteur, passant de Ronsard à Le Glou et Bruant.
Il a commencé à chanter à La Colombe comme tant d’autres ( Raymond Lévesque, Pia Colombo, etc.). Il obtiendra à plusieurs reprises le grand prix de l'Académie Charles Cros et fera de nombreuses tournées en Europe et aux Etats-Unis et fut une figure marquante de Saint Germain-des- Prés au cours des années 60, un des piliers du cabaret « La Contrescarpe». En 1973, Jacques Marchais enregistrera un disque de treize chansons du poète de Natashquam, Gilles Vigneault.
Il est mort en 2006 et nul n’a malheureusement, repris ou réédité, son imposante discographie.
A part quelques chansons de chansonniers démagos (comme Bruant) on découvre dans le disque : "Bifton aux potes", écrite en 1897 par le détenu Blaise, incarcéré à la Santé et reprise dans le cd de l'Insomniaque sous le titre "La dernière babillarde". "La Chanson de Jean Fagot" (ou la chanson du transporté) écrite par le bagnard Miet vers 1912 reprise par Dan et Pat (Patrick Denain, très honorable interprète de Mac Orlan). "A la Santoche", de 1907, écrite par un détenu anonyme – la prison de la Santé remplaçant celle de Mazas, démolie en 1900. "La Chanson des pègres" , écrite à la Grande Roquette par le prisonnier Abadie, dit le Troubadour, aux alentours de 1850. Une autre version par le détenu Clément qui en a détourné quelques vers afin de raconter sa propre histoire en 1879. Reprise par les Modest Lovers (voir lien à droite sur le site garagemoderne records) "Sur le ruban" fut écrite par Leca et publiée dans les Mémoires d’Amélie Hélie, la fameuse Casque d’Or, en 1902 réeditées il y a peu. Quant à"Raccourci", elle aurait été écrite en 1900 à la prison de Fresnes par un détenu anonyme.
Comme il est frustrant de ne pas mettre de chansons, vous pouvez les retrouver chez notre très honorable collègue là :
"Les gouvernants érigent en loi ce qui leur sert. Le droit n'est rien d'autre que l'intérêt du plus puissant. Seuls les déments croient aux lois, l'homme illustre connait leur peu de valeur." (Platon)
Précision et réparation d'un oubli :
George Wilhem Ferdydurke Weaver nous communique
Je viens de lire votre bel hommage à l'injustement méconnu Jacques
Marchais et me permets de vous signaler que j'avais également proposé
sur mon blogue l'intégrale du disque "La Belle" qui accompagne le livre
de L'Insomniaque : http://lexomaniaque.blogspot.fr/2011/10/la-belle.html
Voilà, c'est rectifié. Merci à toi l'ami.
Bien avant que l'homme-tronc du journal télévisé des années 70, Roger Jicquel, ne vienne ouvrir son torchon télévisuel avec sa fameuse phrase "La France a peur", avant que le nombre des victimes des crimes policiers n'aille dépasser le nombre des morts de la ratonnade du 17 octobre 1961, avant que les fachos et autres réacs ne deviennent électoralement respectables et alors que les ouvriers de France partaient en grève générale, l'excellent Jean-Roger Caussimon (1918 - 1985) fustigeait la beaufitude franchouillarde dans cette chanson.
Certes, le bougre ne fait pas dans la dentelle mais en parlant de mauvais goût, c'est pas lui qu'a commencé.
Extrait de "La cuisine cannibale" de Topor
Bulldozer Corned Beef
Anne Sylvestre La faute à Eve
Les Garçons Bouchers Carnivore
Dario Moreno La Marmite
Gérard Morel Le festin
Blair La complainte de la pomme de terre
Simon Colliez Ché tout dit des frites
Ambrose Thibodeaux Les haricots sont pas salés
Les Charlots Le chou farci
Gainsbourg La recette de l'amour fou
Silvia Guerra Le tango du repas
Reprise
Ferry Rock Barendse Rock & Roll mops
Pour les enfants
Anne Germain Recette du cake d'amour
BONUS : Les paroles du premier morceau
Restaurant végétarien, sardine a l'huile, pâtée pour les chiensCinéma pornographique, métro fantôme, orange mécaniquePhilosophie a crédit, gourou escroc chez madame pipiBourgeois petit capital, prolétariat, machine infernaleCorned-beef, corrosif, corned-beef, subversifHamburger et oeuf a ch'val, autodidacte, assiette en métalBéton armé incertain, parking payant, crachat du matinLibération féminine, idées reçues, conduite androgyneCarburateur encrassé, essence moins chère, langage dépasséCorned-beef, corrosif, corned-beef, subversifJe suis un papillon de nuit, qui pour ne pas mourir d'ennuiVient se brûler les ailes aux flammes des lumières de la ville infâmeLittérature indigeste, égocentrisme, la guerre ou la pesteCanular écologique, tube au néon, cravate en plastiqueLucidité hors d'usage, train train sur pneus, beaujolais villagesProvocation permanente, désir frustré, folie imminenteCorned-beef, corrosif, corned-beef, subversifMarchand d'illusion cosmiques, pigeon mutant, visage angéliquePublicité agressive, sandwich jambon, décadence lasciveParanoïa générale, orgies romaines, musique atonaleAbolition des frontières, tarzan dans les mines de gruyèreCorned-beef, corrosif, corned-beef, subversifJe suis un papillon de nuit, qui pour ne pas mourir d'ennuiVient se brûler les ailes aux flammes des lumières de la ville infâme
Lorsque
le rock était encore dangereux, entre bastons de bandes pour deux mètres carrés de trottoir et charges
policières terminant les (rares) concerts naquit un groupe qui était destiné à devenir directement légendaire au rayon des freaks teigneux.
Formés
sous le doux nom de SADE (qu'un groupe bien plus
propre et maniéré leur piquera quelques années plus tard) en 1976, Eric Debris
(Voix, boite à rythme), Zip Zinc (synthé) et Rikky Darling
(guitare) vont croiser la route d'un énervé notoire, bientôt connu
sous le pseudo de Clode Panik, qui n'aura pas son pareil pour
vociférer slogans et dégueuler son écriture automatique dans un
micro.
Métal
Urbain naîtra en hommage à l'album bruitiste et
insupportable du Lou Reed obscur de l'époque, Metal Machine
Music.
Les
premiers concerts de nos quatre cavaliers vont bien sûr mal se
passer et virer à l'affrontement mais ils verront la naissance d'un style souvent copié et jamais atteint jusqu'à nos
jours.
Zip
Zinc, batteur pour un temps et bidouilleur au balbutiement de
l'électronique fabrique ses instruments de percus pour des raisons
avant tout économique, vu le prix des synthés en 1976. Même s'ils sont remarqués par un label qui
leur propose une semaine de studio, Rikky Darling va rester avec
l'autre groupe dont il est guitariste, Asphalt Jungle (
allusion au film de John Huston, en français « Quand la ville
dort »)
Le
groupe embauchera donc deux frangins, Nancy Lüger et Hermann
Schwartz (admirez la finesse des pseudos de cette époque !) aussi minimalistes que prompts à protéger le matos en cas
d'embrouille.
Le
premier 45 tour sera divisé entre « Panik » en face A,
long cri de haine où il est question d'éclater la gueule du
président de la république et « Lady Coca-Cola » en B,
pur exemple de texte décousu représentatif du folklore punk mélangeant
sado-maso et misère sexuelle sur fond de tapage
supersonique.
Mais
quel fut le programmateur sadique ou situationniste qui leur réserva leur premier et
unique passage télé à l'émission « Aujourd'hui Madame »
( programme de 15h élaboré pour les ménagères giscardiennes) ?
Évidemment,
le monde du show-biz prenant peur de ces nihilistes, ils allèrent
s'exiler en Angleterre (en chantant en Français ! Gonflés vous
dis-je...) où ils n'eurent qu'un succès d'estime tout en alignant
des titres impeccables (Futurama, Paris maquis, Clé de contact,
Anarchie au Palace, etc.) avant de se séparer une première fois
pour cause d'épuisement.
De
retenter le coup sous le nom des Métal Boys ou de Dr Mix &
the Remix puis de se reformer en....2004 !
Quelques concerts pour nostalgiques et jeunes plutôt sympas donc.
Depuis,
ils furent cités par Jello Biaffra (ex pape de la côte Ouest et chanteur des Dead Kennedys)
imités par les Béruriers Noirs première période ( celle qui va
jusqu'à Macadam Massacre) ou Jesus and Mary Chain et reconnus par
l'ensemble du cheptel rock extrémiste.
En bonus on peut aller voir le chouette article de Jello sur le site du groupe :
Jean-Pierre Marielle et Jean Rochefort extrait de Calmos (Blier)
Valérie Ambroise Rue Saint-Jacques
Jean Guidoni Dans ma rue
Marcel Mouloudji Rue de Lappe
Tonio Gémème Dans la rue Traversière
Romain Didier Dans ma rue
Christian Paccoud Avenue du Dragon
Les Colocs La rue principale
Allain Leprest Rue Blondin
Keny Arkana La mère des enfants perdus
Philippe Clay La rue Watt
Reprise
Billy Childish / Dutronc On nous cache tout On nous dit rien
Pour les enfants
Jacques Marchais Dans la rue des Bons Enfants
Paillarde
Georges Brassens Mon père me donne cent sous Bonus track
Les Malpolis Les rue piétonnes
le coin de la rue de Seine et de la rue de l'échaudé par Atget
erratum : la rue traversière existe bien. D'ailleurs, elle est en photo (inondée) dans le diaporama. Pas croire tout ce que raconte le Bison Ravi dans ses chansons.
L'herbe tendreainsi que les mineurs du Yorkshire, les dockers de la Clyde, les habitants de
Belfast et Derry, ceux de Brixton et Totthenham, les familles des
bidasses envoyés crever dans les brûmes de l'Atlantique Sud, les gosses des écoles publiques à qui elle supprima le petit-déjeuner et on en
oublie un paquet. Ont la joie de vous faire part de la mort de Margareth Thatcher Rempart
du capital, gardienne de la décence bourgeoise, protectrice de la
religion, de la morale, de la patrie et d'un dictateur chilien, fouet
des prolétaires qu'ils soient Noirs, Blancs Irlandais ou même
...Anglais. Let's have a drink about it !
Il y a donc fête ce week-end, et enjoignons nos fidèles lecteurs à se pointer du côté du square de Trafalgar pour célébrer l'évènement si par hasard ils se trouvaient de l'autre côté du channel...
La liste des festivités britanniques est ici. http://325.nostate.net/
l'occasion d'ouvrir notre rubrique traduction : A chanter ad libitum sur l'air de He's a jolly good fellow "We're all havin' a party when Maggie Thatcher dies..." qu'on pourrait traduire par "On ira tous faire la fête quand la mère Thatcher crèvera..."
C'est aussi l'occasion de ressortir de nos cartons un morceau de Renaud Séchan que nous vous avions passé lors de notre émission sur la méchanceté.... non pas son classique un peu molasson mais un de ses tout premiers enregistrements.Pour ceux qui auraient raté l'émission...
Ken Loach proposait hier de l'enterrer au moins-disant (faire jouer la concurrence de l'industrie des pompes funèbres), nous allons dans son sens et proposons carrément la décharge.
Lucien Ginzburg Nazi Rock Pierre Dac Radio Paris ment Maurice Chevalier Ça fait d'excellents Français Georgius Il travaille du pinceau Georges Tabet Pour me rendre à mon bureau Georgius Méfietoi de la patrouille Charles Trenet Douce France André Dassary Maréchal nous voilà Jacques Doriot Discours, avril 1944 Johnny HessIls sont zazous Pierre Dac Les gars de la vermine L.-F. Céline A noeud coulant Hannes Wader Die Moorsoldaten Norah FriedeDrancy Anna Marly Le chant des Partisans (version russe) Chant du ghetto de Vilna Stil diNakht Anna Marly La complainte du Partisan Chant des partisans grecs Andartopoules Gérard Pierron La rose et le vin La Tordue La rose et le réséda Monique MorelliL'affiche rouge Pierre Dac La complainte des nazis Georges Brassens La tondue Ken Mackintosh The creep Bourvil Le petit bal perdu (c'était bien) Reggiani Les loups sont entrés dans Paris Lale Andersen Lili Marleen Lucien Ginzburg S.S. in Uruguay Olivensteins Pétain Darlan c'était l'bon temps
Pour les enfants Catherine Sauvage A tous les enfants Paillarde Philippe Clay Complainte du priapisme (complainte d'Alphonse)
On peut aussi écouter télécharger cette émission là Bonus track Le chant des Partisans, première version en français, chanté par Germaine Sablon (la soeur de Jean) dans une vidéo de propagande de la BBC. Version balancée par la R.A.F. en France, ce qui contribua à populariser le chant dans la résistance (écoutes clandestines)...
-Trenets'est certes compromis pendant la guerre (concert devant des officiers allemands, concert en Allemagne) mais ce n'est pas pour autant que la pointilleuse Gestapo lui a foutu la paix. Dénoncé comme juif dans "Je suis partout" (Trenet anagramme de Netter nom typiquement juif!), il dut prouver sa non judéité sur quatre générations en allant chercher les papiers chez sa mère à Narbonne. Il ne sera alors plus inquiété. Par ailleurs, il sera blessé d'une balle dans la jambe par des officiers en fuite de la Gestapo en 1944. Soupçonné de collaboration par la commission d'épuration à la libération, il sera blanchi.
-La version de Lili Marleen est bien chanté par Lale Andersen, sa créatrice. Pas mal d'infos sur ce morceau sur wikipedia (entrée Lili Marleen). Sinon, j'extrais ces quelques lignes du même site relatant les "difficultés" que rencontra la chanteuse avec le régime nazi : " Cette chanson, qu'elle avait enregistrée en 1939, avait été un échec
commercial, ne s'étant vendue qu'à 700 exemplaires. Devenue populaire
auprès des troupes allemandes, elle connaîtra ensuite un succès
planétaire et sera enregistrée aux Etats_Unis par Marlene Dietrich.
Conscients de sa popularité, les services de propagande du Troisième Reich l'obligent alors à effectuer des tournées à travers toute l'Europe sous domination nazie et à l'interpréter en anglais. Toutefois, après avoir giflé Hans Hinkel, l'adjoint de Goebbels, trop entreprenant lors d'une soirée dansante, elle refuse le lendemain de se produire dans Varsovie et de visiter son ghetto tel un zoo humain,
capitale polonaise particulièrement martyrisée par ses occupants
allemands : son fils est envoyé sur le Front russe et elle se retrouve
alors assignée à résidence par laGestapo. Interdite de chant pendant dix mois, elle tente de se suicider, au
grand désespoir des soldats allemands. Elle ne sera ré-autorisée qu'en avril 1943 (grâce à l'intervention de ses protecteurs le maréchal Erwin Rommel et Emmy Göring, seconde épouse d'Hermann Göring, sauf pour sa chanson la plus célèbre."
En 1912, l'auteur* de "Gloire au 17ème" de "La Butte rouge" , de "La grève des mères" et d'une bonne centaine d'autres (dont certaines particulièrement dégueulasses pendant l'Union sacrée de 14-18) résumait admirablement la situation.
* On reviendra sur son cas dans la suite autour du Chat Noir
Un gars qui faisait des chansons et qu'a mal tourné
Jules
Théodore Louis Jouyconnu
comme Jules Jouyné
à Paris le 27 avril 1855,
mort
le 17 mars1897.
Issu
d'un milieu pauvre, fréquentant les goguettes de
son quartier et commençant à composer des chansons. Marqué par
la Commune de Paris,
il part pour l'armée à 20 ans dans le service auxiliaire en raison
d'une malformation au bras droit.
À
21 ans, en 1876, il
commence à publier dans Le
Tintamarre journal
de Léon Bienvenue, plus connu sous le sobriquet de Touchatout,
des chansons et articles où percent déjà ses thèmes de
prédilection : l'anticléricalisme, la république, l'injustice
et le macabre, avec une véritable fascination pour la guillotine.
Il
fréquente la célèbre goguette La lice Chansonnière,
puis organise une goguette : Le
Rire gaulois.
En septembre 1878,
il collabore au journal Le
Sans-culotte.
Cet organe de presse fondé par le dessinateur Alfred Le Petit est
républicain virulent, milite pour l'amnistie des communards et
combat le cléricalisme. Parallèlement à son activité de rédacteur
dans Le
Tintamarre et Le
Sans-culotte Jules
Jouy écrit des chansons pour le caf' conç'.
Jules
Jouy qui après la boucherie a exercé entre temps plusieurs petits
métiers est à l'époque peintre en porcelaine.
Il développe alors une intense activité d'écrivain de chansons et
fini par choisir d'en faire son métier. En dépit du succès de ses
œuvres il connait des conditions de vie extrêmement précaires.
Fin 1878 il
fréquente le Cercle des Hydropathes animé
par Emile Goudeau au quartier Latin.
Devenu
rédacteur en chef du journal des Hydropathes Jules
Jouy publie un règlement interne loufoque de ladite société :
Article 1er ;
L'assemblée des Hydropathes se compose de la sonnette du Président.
Article
2 : La susdite sonnette est chargée de faire observer le
présent article.
Après
la disparition du groupe des Hydropathes, en 1880 il
continue son activité
de rédacteur dans différents journaux et écrit toujours de
chansons.
En
septembre 1881 il rejoint le groupe des Hirsutes fondé
par le pianiste et organiste Maurice Petit.
Avec l'illustre Sapeck chef
de file des Fumistes il
fonde, en 1881,L'Anti-concierge éphémère organe
officiel de défense des locataires.
Il en paraît juste 7 numéros. Le même mois Jules Jouy commence une
activité de chansonnier au cabaret du Chat Noir que
vient de fonder Rodolphe Salis.
En avril 1882 il
fonde Le
Journal des merdeux dont
les textes et dessins sont consacrés à la merde. Ce journal dont il
écrit les textes et dont les dessins sont de Eschbach est aussitôt
interdit au motif de son « caractère pornographique ».
En 1883, le
succès vient pour lui avec la chanson Derrière
l'omnibus,
musique de Louis Raynal, chantée par Paulus grande
vedette de l'époque. La même année il fait la connaissance
de Jules Vallès au Chat
noir et
ébauche une collaboration avec son journal Le
Cri du peuple.
Il rencontre aussi Aristide Bruant et
écrit avec lui plusieurs chansons à succès. En septembre 1883
Jules Jouy fonde le banquet-goguette La
Soupe et le Bœuf qui
se réunit au Cabaret des assassins. Début 1884, il
collabore au journal La
Lanterne des curés qui
est condamné pour « pornographie ». En juin 1885, Jules
Jouy préside une goguette : La
Goguette moderne. Décembre 1886, il
reprend sa collaboration avec le journal Le
Cri du peuple.
En 1887, il
écrit La Veuve,
poème sur la guillotine et la peine de mort. Il est dit avec un
grand succès dans les cabarets montmartrois par Jules Jouy, Taillade
et Mévisto.
Début 1888, il
publie son premier recueil intitulé Chansons
de l'année.
Fin mars 1888 il cesse sa collaboration au journal Le
Cri du peuple et
commence à écrire pour le journal Le
Parti ouvrier.
D'avril 1888 à juin 1889, il
y écrit 200 articles dont les trois-quarts sont des attaques d'une
violence extrême contre le général Boulanger qu'il
a baptisé l'infâme
à barbe.
Les boulangistes le baptisent le
Poète chourineur car
ses textes vont jusqu'à l'appel au meurtre.
Exemple :
Gogos,
filous et déclassés, Rangez-vous autour de ma poire, Par
les ch'mins qu'Badingue [*] a
tracés, Allons prendre d'assaut l'histoire Parjur's,
mensong's, et cœtera, Pour arriver rien ne m'arrêt'ra Et s'il
faut que l'sang du peuple coule, Je ferai tirer sur la foule.
Pour
mettre les naïfs dedans, J'dégot' les arracheurs de dents' Les
marchands de casse et d'rhubarbe : C'est moi qui suis
l'infâme à barbe !
* Napoléon III, dit "Badinguet"
Mais
c'est là que ça dérape : en novembre 1888 dans la chanson Les
accaparés il
est également extrêmement violent et appelle la « bonne
Gaule » au meurtre. Mais les personnes désignées ici comme
nuisibles sont les juifs qu'il faut bastonner, pendre et étrangler
et pas le général Boulanger. Jules Jouy comme Adolphe Wilette, fait
partie du courant antisémite qui
existe à l'époque à Montmartre.
Pendant
quatre ans, pendant la crise Boulangiste,
Jules Jouy parvient à publier chaque jour dans la presse une chanson
d'actualité. Sa facilité et sa rapidité le font surnommer « la
chanson faite homme ».
Fin juin 1889 il quitte Le
Parti ouvrier et
rejoint le journal Le
Paris.
La même année il publie son deuxième recueil Chansons
de bataille.
Son troisième paraît en 1890,La
Chanson des joujoux qui
comprend 20 chansons pour enfants. En 1891 paraît
son quatrième recueil La
Muse à bébé.
Faussement adressé aux enfants il s'adresse en fait aux adultes.Son
activité de goguettier se
poursuit au cabaret du Chat
noir :
il préside en janvier 1892 la
première réunion de la Goguette du Chat Noir et
participe à ses activités.
En 1893,
il publie plusieurs chansons violemment antisémites dans La libre parole illustrée de l'infâme Edouard Drumont.
En 1894 il
reprend la direction du cabaret Café
des décadents qui
a succédé au Café
des incohérents.
Ce cabaret est assez vite fermé par ordre de la Préfecture de
police. Il collabore au nouveau journal hebdomadaire Le
Rire.
Suite à sa brouille avec Rodolphe Salis, suivie d'un procès, il
fonde le cabaret du Chien
noir en
opposition au Chat
noir.
Les
efforts surhumains qu'il a accomplis dans son combat contre Boulangerachèvent
de ruiner une santé déjà très altérée par l'abus du tabac et de
l'absinthe.
Ses troubles mentaux le rendant dangereux ses amis sont amenés à le
faire interner dans une clinique psychiatrique située rue Picpusà
Paris au mois de mai 1895.
Victime d'une paralysie générale, il meurt fou à l'âge de 42 ans
le 17 mars 1897. Trois jours plus tard l'ensemble des chansonniers
montmartrois suit son enterrement au Père Lachaise.