dimanche 2 décembre 2018

Macron fait pleurer les foules (actualités)

17h30 place Jeanne d'Arc
Ce samedi 1 décembre à 13 heures, il fallait être sourd, aveugle ou trotskiste pour ne pas comprendre que les affrontements allaient être inévitables.
Faut dire que la manifestation des gilets jaunes avait commencé sous de bons augures : une première prise de parole crachant sur les immigrés et l'intervenante est virée aussi sec sous les quolibets (ça ? L'extrême droite ?) des flics municipaux faisant ce qu'ils savent faire de mieux, c'est à dire emmerder un sdf, aussitôt ramenés à la raison (l'extrême droite, encore ?)
Et puis vers 14h, alors qu'une partie de la manif prétend se joindre au happening syndical qui tente de raccrocher les wagons, l'autre partie emprunte la rue Bayard dans l'intention d'aller bloquer la gare Matabiau.
C'est là que les flics ont tiré une quarantaine de grenades. Et c'est là qu'au lieu de reculer, la foule entame ce qu'on est bien forcé d'appeler une émeute.
Ce qui fut le plus remarquable, ce ne fut pas la froide détermination des protagonistes, l'absence de peur, le mépris le plus total pour les pratiques balisées des casseurs ordinaires (pas de vitrines cassées ou de magasins pillées, ça se passe juste entre eux et nous), le paradoxe de barricadiers chantant la Marseillaise pour entonner ensuite l'Internationale, non, ce qui fut le plus frappant, ce fut la gentillesse, la fraternité, la complicité entre ces parfaits inconnus qui ont résisté cinq heures durant à un torrent de grenades lacrymogènes, soufflantes, de désencerclement dans une joie contagieuse rendant ainsi son honneur à une ville qui était en voie de momification.
On ne rapporte là que ce qu'on a vu.
Et on cède la parole à monsieur Roberto Piazza du Havre. Encore merci Bob.

3 commentaires:

  1. Salut Michel !

    Les syndicats nous racolent par voie d'affiches en ce moment, et il y en a certains qui nous ont bien tiré dans le dos lors des grèves et occupation de l'an dernier, allant jusqu'à exiger de la présidence qu'elle appelle les flics pour nous casser. Aussi je suis à la recherche d'une belle illustration d'un de vos posts, que je ne retrouve pas : un mur, des mômes et une inscription "We won't forget the scabs !". Je voudrais l'afficher entre deux appels au vote du syndicat jaune.

    Merci à vous, et merci aux émeutiers de Toulouse, ça fait toujours plaisir !

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  2. Ah : ça y est, je l'ai trouvée, c'est ici :http://radioherbetendre.blogspot.com/2018/04/la-bataille-duraille-et-la-loco.html
    A bientôt !
    W.

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  3. Salut Wrob.
    Une petite précision : au moment où deux cortèges auraient pu se rejoindre dans un nuage gazeux, la direction syndicale a préféré battre en retraite.
    Rien de bien neuf sous le soleil.

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