Bismarck et Moltke étaient convaincus de venir à bout des parisiens par la lassitude, les bombardements et la faim. Et ils y parvinrent.
Ce n'est qu'à partir de l'hiver que le rationnement fut instauré, les prix des denrées alimentaires s'envolèrent. Entre pain à la sciure et chasse aux chats et aux rats, les habitants de la capitale se mirent à manger à peu près n'importe quoi.
Quant à la bourgeoisie, elle se régala des animaux du Jardin zoologique (éléphants, chameaux, ours, etc.) abattus en masse avant d'être refourgués aux restaurants de luxe. C'est le 30 décembre que Castor et Pollux, les deux éléphants du Jardin des Plantes, furent sacrifiés. Les bouchers vendaient de la trompe d'éléphant de premier choix à 40 francs la livre.
Évidemment, les classes populaires paieront le prix fort du siège : la malnutrition favorisa les pneumonies ou le choléra.
Les pauvres de Paris sauront se souvenir des aléas de l'hiver quelques semaines plus tard, lors de la Commune.
Une chanson d’Émile Deureux, parue le 15 octobre dans le journal blanquiste La patrie en danger, brocardait l'égoïsme des bourgeois prêts à vendre leur mère (ou à collaborer avec les Prussiens) pour retrouver un peu de leur gastronomie d'antan.
Cette version est interprétée par Armand Mestral, chanteur d'opérette passé à la chanson française. Elle est tirée du disque La Commune en chantant, disque collectif sorti en 1971 (double LP 33 Tours, 1971 - AZ STEC LP 89 – Réédition CD 1988 – Disc AZ) dans lequel on retrouve aussi Mouloudji, Francesca Soleville et le chœur des Octaves.
Quelle coïncidence ! puisque Alain Kruger parlait de la tentative de gastronomie durant le siège pas plus tard qu'hier…
RépondreSupprimerDamned !
RépondreSupprimerJe suis mûr pour France Kultur. Avec leurs réductions de personnel, ça va pas être simple.
Jules
L'air qui sert de support à cette chanson a beaucoup servi, semble-t-il. Au départ, il s'agit de "Te souviens-tu", qui illustre l'épopée napoléonienne. Plus proche de nous, l'air a été repris du côté de Charleroi, en Belgique, et ça a donné "Lolote", chantée ici par le grand Julos Beaucarne :
RépondreSupprimerhttps://www.youtube.com/watch?v=XtB-rM4sQGM
Merci pour les précisions et la versions du Julos.
RépondreSupprimerCet air à servi à une pyramide de parodies dans les goguettes du XIX ème siècle.