Le regretté Pier Paolo Pasolini (assassiné le 2 novembre 1975) s’intéressait depuis son enfance à la musique classique et aux chansons populaires. En 1955, publia son Canzoniere italiano, Antologia della poesia popolare (réédité chez Garzanti). Pendant trois ans, il a erré de région en région, étudiant le dialecte et les formes locales de poésie chantée, « vilote » frioulanes ou de Vénétie, « rispetti » toscans, « stornelli », « ninne nanne », chants populaires des deux guerres, fascistes ou de Résistance, près de 800 textes malheureusement dépourvus de partition. En 1952, il avait déjà composé un poème, repris plus tard dans Le ceneri di Gramsci, Il canto popolare, Le chant populaire.
Le poète au Mandrione |
Son égérie, Laura Betti le poussa à écrire des chansons et se chargea de les interpréter en dialecte de Rome : Valzer della toppa, (La valse de la cuite), Macrì Teresa detta Pazzia, (Macri Teresa appelée Folie) et Cristo al Mandrione, (le Christ de Mandrione) qu’il avait conçu pour écrire ses deux romans Ragazzi di vita et Una vita violenta. Pour les deux premières, la musique fut écrite par Piero Umiliani et Piero Piccioni se chargea de la troisième, gravée seulement en 1972.
Cristo al Mandrione :
Le Mandrione était une banlieue de Rome, entre la Via Tuscolana et la Via Casilina, connue pour ses baraquements habités par des immigrés venus d’autres régions d’Italie, mais aussi pour l’abondance de ses bordels clandestins . C’était auparavant une zone de campagne traversée par la Via del Mandrione, où passaient les troupeaux de moutons (« le greggi ») et de vaches (« le mandrie »), d’où le nom. Puis vinrent s’entasser des gitans et des méridionaux qui avaient tout perdu dans les bombardements de 1943 et 1944.
Dans la seconde moitié des années ’70, sur l’initiative d’une psychologue et institutrice d’enfants Roms, Linda Zammataro, le quartier fut peu à peu détruit, ses habitants relogés dans des appartements décents du quartier Spinaceto, et ses baraques remplacées par des maisons élégantes et des boutiques d’artisans. Le quartier fut suivi par de nombreux intellectuels.
Pasolini écrivit encore pour la seconde édition du spectacle de Laura Betti le texte de Ballata del suicidio, mis en musique par Giovanni Fusco.
Elle existe en version française (traduction de Jean Rougeul) : La parade du suicide
Cet article prend sa source sur le site Italie infos
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