jeudi 7 juin 2018

Édouard Luntz aimait (non plus) Gainsbourg


Les cœurs verts (1966)
Quelle ne fut pas notre surprise, au détour d'une émission du samedi sur une antenne du service public d'entendre évoquer un cinéaste atypique : Édouard Luntz, qui nous était parfaitement inconnu.
Doté d'une fiche rachitique chez tata wiki, renommé dans le milieu pour avoir collé, à lui seul, un procès au magnat Daryll Zanuck afin d'obtenir un droit au montage final, cet homme fut, sur la fin, également producteur.
Nous renvoyons à une présentation de France Culture :
 
Évoquant certains films de Truffaut, de Pialat ou Eustache, son œuvre est travaillée par les questions de l'enfance, de l'adolescence, de la délinquance dans la banlieue des années 60. 
Après avoir été l'assistant de Jean Grémillon, Nicholas Ray et Pierre Prévert, il se lança, aux premiers temps de la Nouvelle Vague, dans la réalisation de courts-métrages remarqués, en particulier Enfants des courants d'air, tourné dans un bidonville de la Plaine Saint Denis et récompensé du Prix Jean Vigo. Mais c'est surtout son long métrage de 1966, Les cœurs verts, qui domine sa filmographie ; une fiction tournée avec une bande de blousons noirs à Nanterre et Gennevilliers.

Il est pour le moins exagéré, comme on l'a entendu ailleurs, de taxer Les cœurs verts de "premier film sur les jeunes de banlieue" car un Marcel Carné vieillissant avait réalisé le quelque peu poussif Terrain vague en 1960.
Mais dans ce magnifique entretien de 1966, on voit à quel point ce réalisateur (9 films à son actif de 1959 à 1973) fut un homme sympathique, sensible et plein de bon sens. Par contre, le plateau d'invités était gratiné, heureusement compensé par les réactions d'un public juvénile enthousiaste ou dubitatif. 



L'autre grosse surprise est constituée par la musique du film. Pour les besoins de deux séquences de bal, Serge Gainsbourg composa une petite mélodie (Scène de bal-1) qu'il n'hésita pas à recycler avec profit deux années plus tard.
On n'en dit pas plus, on vous laisse reconnaître ce que ça a donné :



En ce qui concerne Scène de bal-2, le Lucien farceur a également repris le thème pour en faire Le canari sur le balcon, chanté par la Birkin en 1973. Rien ne se perd.


Ps qui n'a rien à voir ou presque : la nouvelle est tombée hier soir, Gilles Bertin a finalement écopé de cinq mois avec sursis. On est heureux pour lui.

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