vendredi 2 mars 2018

Fin d'une crapule (par la Mano Negra)

Carbone et Spirito
Amenons ici une précision historique.
Contrairement à ce qui est annoncé au début de la chanson de la Mano Negra La Ventura, Paul Carbone dit "Venture" n'est pas exactement mort, le 16 décembre 1943, le bide truffé de plomb, à Chalon-sur-Saône. C'est bien plus beau que ça.
Vaguement inspirateur de films comme Borsalino (avec son complice François Spirito), proxénète international, bâtisseur des bases de la French connection, mêlé à l'affaire Stavisky (assassinat du conseiller Prince), intime de Joseph Marini, capo des Corses de Pigalle, ce truand ami de l'ordre était complice de Simon Sabiani, adjoint au maire de Marseille, proche des ligues fascistes (futur PPF de Doriot) et briseur de grèves des années 30.
Comme de bien entendu, à l'instar de ses collègues de La Carlingue, la Gestapo française drivée par le sinistre tandem Bonny-Lafont, l'occupation fut pour Venture l'occasion rêvée de prendre du galon. Mais il arrive que les mauvaises fréquentations se révèlent dangereuses.
Ainsi, fort de son pouvoir de voyager en première avec les officiers de la Wechmacht, en ce fameux 16 décembre, Carbone se trouvait dans un train de permissionnaires que la résistance de Chalon fit dérailler. Les jambes sectionnées, l'antipathique serait mort en philosophant, la clope au bec.
3000 personnes, gratin de la pègre, du show-biz et de la collaboration, assistèrent aux funérailles du caïd marseillais, l'Avé Maria étant chanté par Tino Rossi. Fin d'un affreux*....


* Et comme le Mitan a horreur du vide, à Marseille, l'après-guerre sera marqué par l'ascension des frères Guérini, grands amis de Gaston Defferre, du moins jusqu'en 1965...

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