vendredi 7 janvier 2022

Johnny Montreuil par lui-même

 J’ai débarqué dans ce foutu terrain vague à Montreuil, la caravane au cul d’une camionnette conduite sans permis. Novembre, la pluie, la boue… J’ai réappris la vie dans ce décor de rêve : un cirque abandonné, des ânes, des arbres qui refleurissent au printemps, des roms qui ont mis les voiles depuis mais qui sont restés mes frères, des bandits, des voyous. Il y a aussi Blacky qui gère le courrier et qui répare nos tires. J’étais venu pour faire du son et j’ai été servi : Kik Liard à l’harmonica, Rön « Droogish » aux guitares et Visten « Fatcircle » à la batterie. Des sauvages ! Avec eux des chansons sont venues et on est devenus des potes. On a surtout monté un crew redoutable et infaillible prêt à tout déboîter sur scène. Rock’n’roll ma gueule !

 

Faisons un point rapide au sujet du rock 'n roll de proximité au rayon cuir prolétaire, mobylettes, banlieue, canettes et mégots à l'ancienne : Papa Schultz nous a lâché voilà plus de sept ans, les Moonshiners sévissent encore et deci delà, il reste quelques gloires locales ni entièrement blues ni entièrement punk ni tout à fait rockab'.

Johnny Montreuil est de ceux-là. 
Pas vraiment un petit nouveau, on l'avait ainsi apprécié au Bar des sports de la place Robespierre il y a déjà une dizaine d'années. 
Et le bougre s'accroche. À sa mythologie de ferrailleurs, de Pento et de goldo, au rock et au blues, à ses complices dont l'inévitable Kick, à son personnage de Johnny Cash du pauvre, pardon, du 9-3. Un récent album, Narvalos forever et un écumage systématique des rades (tant que l'ausweiss ou les odieux le permettent) et si c'est pas possible, autant jouer dans les jardin d'Aubervilliers en hommage aux biffins.
 

 
Voilà qui mérite un clin d’œil d'encouragement. Ces gars n'ont pas inventé le médiator mais ils ont l'immense mérite de maintenir l'étincelle du rock popu qui pue du bec. 
Et même s'ils ont inventé le blues, le country et le rock, y'a malgré tout un truc que les Ricains nous envient : le musette, gros ! Et le jazz manouche tant qu'on y est. Hommage à Django et à ses disciples.
 


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