dimanche 22 août 2021

Un peu d'air frais


 Il y a ce pays de merde. Il y a une propagande incessante, une ambiance d'engueulade permanente au boulot, en famille, ailleurs. Il y a les profits obscènes et affichés de certains labos pharmaceutiques qui, pour fêter ça, augmentent les tarifs. Il y a tous ceux qui nous croient en dictature sans réaliser que chez Franco ou Ceaucescu on ne pourrait même pas en discuter là où on discute. Il y a une société de contrôle généralisé, de moralisme, d'hypocrisie (c'est quoi un gouvernement qui n'ose rendre un vaccin obligatoire mais transforme serveurs, ouvreuses, bibliothécaires, cheminots en flics ?) de trouille. Une société où ta compagnie téléphonique a accès à ton dossier médical, du moins en partie. Il y a que j'aimerais qu'on m'explique en quoi le pass serait indispensable en France et pas en Espagne ou en Belgique. Il y a, que vous le vouliez ou pas, que nous sommes tous des rats de laboratoire. Il y a des illuminés, des cathos intégristes, des fafs divers qui sont heureusement trop cons pour capitaliser politiquement (encore que, on verra...) Il y a qu'on ne peut plus douter sans être taxé de complotisme. Il y a des anarchistes patentés qui nous expliquent ce qu'est la responsabilité collective (merci les gars, on vous avait attendus et, vu votre bilan...) Il a des staliniens même pas repentis qui nous expliquent que ceux et celles qui protestent contre le flicage généralisé sont tous des individualistes crasseux, des antisémites, des hédonistes même pas drôles, des trumpistes, des hitlero-trotskistes mais que ça n'a rien, au grand jamais, à voir avec les Gilets Jaunes qui étaient, eux au moins, authentiquement subversifs (et furent donc taxés des mêmes qualificatifs en leurs temps). Il y a les abrutis qui crient "La police avec nous!" 

Il y a que le sujet d'une bonne partie du mécontentement n'est pas d'être vacciné ou pas (que chacun et chacune se détermine avec sa trouille et sa conscience) mais d'être fliqué, humilié (avec ou sans pass) infantilisé, méprisé. Il y a les salauds qui s'imaginent que la subversion consiste à cramer un centre de vaccination (essayez, je sais pas moi, une chambre patronale, une préfecture...). Il y a que tant que le chantage au pass ne concerne que de la consommation, ça peut encore être vivable mais que dire du train, de l'hôpital (et le serment d'Hypocrate, les mecs ?) des bibliothèques publiques (ça vous défrise pas, les cultureux ?) et salut à vous, bilbiothécaires de la Reynerie.
Il y a que si on peut supposer que les (lesquels au fait ?) vaccins protègent des formes graves, on est tout de même partis pour une troisième dose au variant Delta. Ce qui laisse imaginer une sixième au variant Kappa et une dixième au variant Upsilon. Mais non, je déconne. Il y a qu'on refourgue les doses d'Astrazeneca à certains pays plus pauvres comme on a refourgué des stocks contaminés en d'autre temps. Il y a cette citation qui revient en mémoire "Faire dire à l'esclave "je veux" au lieu de lui dire "tu dois", voilà tout l'art de gouverner". Il y a qu'on aimerait savoir en quoi certains vaccinés pour aller au restau ou au bistrot seraient moins égoïstes que ceux qui ont quelques préventions à l'égard du produit. Il y a Tchernobyl qui craque de partout (mais qu'est ce qu'il écrit?) et des bigots trafiquants d'opium qui s'emparent d'un pays. Pendant qu'un état d'urgence sanitaire est en passe de devenir un état permanent. Et qu'on s'étonne qu'une partie de la population n'ait aucune confiance envers un gouvernement qui a menti, s'est contredit et préfère mépriser, écraser que d'avouer son incompétence ou son ignorance.
Il y a enfin, que comme on a eu parfois quelque jalousie coupable vis à vis de ces superbes mannequins beaux et cons à la fois, on envie parfois les imbéciles heureux dotés de certitudes.
Les messages d'insultes sont à envoyer à l'adresse habituelle.
En attendant un bon conseil :

3 commentaires:

  1. Il ne semble cependant pas inutile, en mode dystopique (ou utopique) de se demander ce qu'auraient décidé et fait, confrontés à une épidémie de ce genre, certains de nos anciens, espagnols des années 1936-37. Il ne semble pas totalement absurde de penser que les amis de Durruti ne se soient pas grattés longtemps pour imposer vigoureusement vaccination et gestes-barrière...
    L'imagination politique devrait ici supplanter la simple autorité idéologique (il est vrai très forte en milieu libertaire, comme partout, comme vous le rappelez opportunément).
    Reste la constatation, par ailleurs, factuellement intéressante que la "résistance au vaccin" (ou le doute vis-à-vis de lui) semble plus forte en France qu'en Espagne. Comment expliquer ce phénomène : une servitude volontaire transcendantalement plus prononcée de l'autre côté des Pyrénées ?

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  2. Je tombe à l'instant sur ceci :

    https://www.ouest-france.fr/europe/espagne/espagne-la-campagne-vaccinale-se-poursuit-sans-reticence-ni-polemique-abfc57ba-fb61-11eb-b7a9-6ed9c0dc942a

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    1. Oups ! Vous me l'ôtez du commentaire.Même s'il me paraît que les explications et causes uniques ne suffisent jamais.
      Quant aux anciens de 1936/1937, ils avaient une confiance avérée zu rationalisme en la science et il est vrai que cette dernière n'avait pas encore tant fait pour décevoir cette confiance .

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