vendredi 13 août 2021

Tranche de vie (alimentaire)


Ce matin je suis allé faire les courses. Je hais les courses. Par dessus tout le moment de passer en caisse. Les caisses de supermarchés sont le plus parfait résumé du capitalisme : nous on y fait la queue, on place sur le tapis roulant des blancs de poulet, des préservatifs, des canettes de bière, il n’y a pas de temps à perdre, faut sortir les cartes bancaires, la carte d’identité, la carte de fidélité… et la caisse enregistreuse fait cling cling, au suivant, la fête ne s’achève jamais, c’est le blues des codes barres, hey, presse-toi, y’en a qui attendent, hey, tranquille, laisse-moi trente secondes, laisse-moi choper le sac et mettre les congelés là où ils n’aplatiront pas le pain de mie.



Je hais le supermarché. Le niveau de violence d’un film de Tarentino n’arrive pas à la cheville de la scène où quelqu'un compare les étiquettes des barquettes de viande dans les allées afin d’acheter la moins chère, de la pire qualité, celle qui va le tuer à petit feu, lui obstruer les artères et celles de ses gosses parce qu’il ne peux rien te payer de mieux, de plus sain. Nous les pauvres, mourons en un holocauste lent et silencieux que nous finançons au passage. Morts de froid dans nos domiciles qu’on ne chauffe pas. Rendus barjots par des maladies mentales que la sécurité sociale ne couvre pas…
Patxi Irurzun Tratado de Hortografia
(Una novela sobre el Rock Radical Vasco) 
 

2 commentaires:

  1. ¿Le même qui décrit son amour pour Ana Torroja dans ce que tu m'as envoyé?

    Je ne l'ai pas encore lu en entier, me permets de petites korraixions, mais je trouve ça plutôt "chouette", manière de dire...

    L

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    1. Le même. Mais on va pas étaler ici notre vie privée?
      Mux.

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