C'est par un de ces blog d'infatigables dénicheurs qu'on a, avec 60 ans de retard, eu vent de l'existence de ce particulier d'Anvers (Antwerpen en local).
Fils de bonne famille évadé de la bourgeoisie flamande, Ferré Grignard, peintre, guitariste et chanteur a eu une belle notoriété dans les années 1960 / 1970 autant due à son jeu de guitare qu'à un talent certain à construire sa propre légende.
En 1964, cet anarchiste racontait revenir des États-Unis où il avait vécu dans les pires ghettos noirs et appris le blues là-bas. Ce qui n'était que fiction. C'est l'année où il est à la fois embauché par le producteur Hans Kusters et où il s'installe en résidence au café concert Le Muze où son folk-rock un peu en avance sur les Byrds et moins niaiseux qu'Hugues Aufray lui vaut un beau succès d'estime. En 1966, il commet deux tubes coup sur coup Ring Ring et My crucified Jesus.
Ça vous semble familier, n'est-il pas ? Un autre Belge, un certain Jean-Philippe Smet, va repomper cet air sans vergogne pour répliquer dans la querelle qui l'oppose alors à Antoine qui l'avait tourné en ridicule dans ses Élucubrations.
Comparons donc la mélodie avec la précédente:
Ferré qui vient de se payer l'Olympia porte aussitôt plainte pour plagiat. Et est débouté car sa propre compo est largement inspirée d'un traditionnel américain.
Dépité, le gars sort son deuxième album Captain Disaster, qui marchera très modérément.
De plus, dès qu'il a trois sous, il n'a rien de plus urgent que de les dilapider en fêtes, invitations et autres jams dans sa maison. Comme il oublie de remplir la moindre déclaration, le fisc belge finit par l'assassiner financièrement et cet artiste prometteur fera une carrière de chanteur de bar jusqu'en 1982 où il meurt d'un cancer dans le dénuement le plus total.
Un petit extrait du concert parisien de 1966 de notre beatnik anversois avec She's gone et Ring Ring. Toute une époque...
Quelle belle époque,
RépondreSupprimerN'est ce pas?
RépondreSupprimer