dimanche 4 août 2019

Chanson du Quai des Brumes

Le film de Carné (1938) n'a qu'un rapport relatif au roman
Grâce à son adaptation cinématographique du duo Carné-Prévert (1938) Quai des Brumes est certainement le roman le plus connu de Pierre Mac Orlan.
Le cadre du livre n'a rien à voir avec Le Havre mais se déroule entre le Montmartre du Lapin Agile et la ville de Rouen, deux lieux ou l'auteur avait pas mal roulé sa bosse.
D'ailleurs, il paraît que c'est Max Jacob qui avait surnommé Frédé, tenancier du fameux cabaret "tavernier du Quai des brumes" en référence non pas à un quelconque dock mais à cette butte mal famée.
Quant à Jean Rabe, jeune sans-le-sou de l'année 1910, il emprunte pas mal de traits à un Mac Orlan qui vécut alors dans la dèche.
Tout cela est assez connu.
Mais, amoureux comme on l'est des chansons du Dumarchey, voilà-t-il pas qu'on vient à peine de réaliser qu'un de nos airs favori, Nelly, est également issu de ce bouquin de 1927.
À l'origine, elle est dans le roman une go-go girl, comme on ne disait pas encore, des salles de bal de Pigalle et Montmartre. Prostituée occasionnelle, elle accorde ses faveurs à Rabe avant de monter en grade et régner enfin sur la vie parisienne en soignant son cafard de l'époque du Lapin.
Plus modestement, la fille de la chanson (sortie en 1953 dans Chansons pour accordéon avec V. Marceau) ne gouverne que son bistrot à Rouen. Elle est le dernier souvenir d'un petit gars qui part au casse-pipe en 14. Voilà pourquoi on avait passé ce titre à l'époque dans l'émission sur racaille militaire.
C'était en 2013 et cette découverte mérite bien un rappel. Chanté par la Morelli.


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