mardi 19 février 2019

La valse des gilets et ses suites

Toulouse 01 12 2018 (photo J. Fourcade)
Une série d’images prises depuis un téléphone portable navigue sur la Toile des affects. On y voit une « ZAD » du pauvre bâtie à la va-vite sur un rond-point haut-savoyard, une baraque en flammes et des forces du désordre faisant cordon autour de femmes et d’hommes occupant les lieux et dansant en nombre sur la chanson La Foule d’Édith Piaf. À les regarder, ces images, on comprend l’essentiel d’un incroyable défi : détruisez, nous reconstruirons ailleurs. C’est l’expression même d’une authentique puissance fondée sur une claire conscience des fraternités et des connivences qui s’arriment depuis trois mois à ces éclats de fugue en jaune majeur que sont les ronds-points, les dérives en zone dangereuse, les coups de main échangés, les histoires partagées, les traverses empruntées, la vie réinventée.

Ainsi débute ce long article signé Freddy Gomez qu'on vous encourage à lire en cliquant sur le lien.
Peu importe que l'on partage ou pas toute l'analyse avec l'ex-directeur de publication de l'excellente revue À contretemps (en particulier sa classification bien trop simpliste d'un certain milieu), on lit son élégante prose avec profit.
La vidéo tournée à Margencel (Hte-Savoie) à l'aube du 19 décembre sur la RD 1005

 


Autres extraits grappillés :
C’est encore ce murmure que des « intellectuels » atones, puis désemparés, se sont tardivement mis en tête d’interpréter, ou de sur-interpréter, à partir de leur savoir théorique et des quelques critères – historiques et sociologiques – qu’il leur confère. Jacquerie, fronde, charivari, mais qu’est-ce ? Peuple, pas peuple, quart de peuple, plèbe, tiers de plèbe, comment dire ? 1789, 1830, 1848, quelle filiation ? Gauche, droite, ultragauche, ultradroite, d’où ça vient et où ça va tout ça ? Ils ont débattu, les intellectuels. Ils sont payés pour ça – pas cher, parfois, mais peu importe. Ils sont payés pour construire une vérité ou la déconstruire, ce qui somme toute revient au même.
 (...)
Ce n’est pas rien, trois mois, après des décennies d’humiliation sociale, de traque aux pauvres, d’insultes répétées, de silences impuissants. C’est plus qu’un réveil ; ça ressemble à une sécession.(...)

Afin d'illustrer le propos, revoici le camarade D1ST1 qui, comme nous tous, à Toulouse comme ailleurs, ne veut désespérément pas rentrer à la maison mais rester encore dans la rue avec les autres.

4 commentaires:

  1. Ah tiens, il vient de sortir un roman sur l'exil à Paris des anarcho-syndicalistes espagnols après 39 qu'on aimerait bien lire aussi, si on avait le temps de tout lire qu'est-ce qu'on a envie... Dédicaces, que ça s'appelle.

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  2. Merci de me l'apprendre, on va voir ça, mais ce commentaire ne se réfère-t-il pas au post précédent ?

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  3. Si, tu as raison, du point de vue thématique et historique il s'y rapporte davantage. Mais là je rebondissais (avec tout le respect que je lui dois) sur le compa mais néanmoins auteur Freddy Gomez, que tu cites dans ce post-ci.

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