Rancapino
Inutile
de chercher des ressemblances entre ce fandango, grand succès du
Cabrero, et Soy gitano, Rosa María,
Canastera ou
La Leyenda del tiempo. Paco de Lucía
le résumait ainsi : « Si d’autres cantaores
font appel à des thématiques sociales, la voix déchirante
de Camarón évoque, à elle seule,
toute la désolation de son peuple. »
Le
Cabrero parque ses chèvres et se rend là où il doit jouer
avec plusieurs heures d’avance. (...) Vêtu de noir, portant son foulard à la Clint Eastwood
et chantant dans la voiture, il part dans des villages, conduit par
Jeromo et aime prendre tranquillement son gazpacho, s’essuyer la
bouche à son mouchoir et, s’il le faut, discuter avec les gens,
puis, s’en aller sans se presser.
Le
cas de Camarón est tout autre mais Jeromo a su s’adapter aux deux.
Pour
José, il a versé deux fois des larmes en vingt minutes. La
première fois de peine, lorsqu’on lui a appris sa mort à la Feria
de Séville, la deuxième, de joie, quand on lui a appris qu’il
s’agissait d’une fausse rumeur.
Pachón
ne pensait pas que Camarón appréciait réellement Lorca. Le producteur
estime qu’on peut transmettre un profond
sentiment même si le cantaor
ne le saisit pas.
Il
marchait à l’intuition. Dans le titre La
leyenda del tiempo
(« El
sueño va sobre el tiempo flotando como un velero* »)
Camarón demandait à Pachón « Mais qu’est ce que ça veut
dire ? »
Et
l’autre haussait les épaules car il n’avait pas, non plus, la moindre idée
de la signification de ce poème.
La douleur d'un prince, une biographie de José Monge Cruz, à jamais Camarón de la Isla, plutôt centrée sur son entourage, par Francisco Peregil (Les Fondeurs de briques)
* Le songe file avec le temps / flottant comme un voilier.
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