samedi 27 octobre 2018

Démocratie et baston : retour outre-Pyrénées


On vous a raconté qu'après la mort d'un Franco gâteux de longue dâte, la démocratie, le sexe, la drogue et le rock'n roll ont régné sur la vieille Espagne. On vous a raconté que les Zarts et Lettres ont vécu une Movida de petits bourgeois madrilènes. On vous a raconté que les Ibères sont passé magiquement de la nuit au jour, la preuve : ils n'eurent même plus besoin d'aller faire la queue au ciné porno à Biarritz ou Perpignan.
Oubliez donc ce tombereau de racontars.
Voici une belle traduction des éditions du Soufflet d'un ouvrage de salubrité publique écrit par les protagonistes de la transaction démocratique de 1974-1982, en réponse à l'immonde film Salvador, transformant Salvador Puig Antich en christ catalaniste et le MIL en abrutis politiques.
Écrivez-leur :  editionsdusoufflet@riseup.net. C'est pas cher.


Au sommaire
* Genèse et apogée de l’Autonomie ouvrière en Espagne (1970-1976) - Miguel Amorós
* En plein dans le MIL (Mouvement ibérique de libération) - Ricard Vargas Golarons
* Discussion autour de la Copel (Coordination des prisonniers en lutte) - Daniel Pont Martín
* Introduction à une histoire du mouvement autonome et assembléiste au Pays basque - Emilio López Adán
* Les groupes autonomes à Valence pendant la seconde moitié des années 70
* Souvenirs d’un autonome de Valence
* Souvenirs et réflexions autour des Gari (Groupes d’action
révolutionnaires internationalistes) - Miguel Angel Moreno Patiño

Nos petits chéris, les furieux de Mondragon, les biens nommés RIP



Extrait du chapitre 1 :
Ce jour-là la ville se réveilla complètement paralysée. Lorsque les ouvriers se sont dirigés vers l'église de San Francisco, quartier de Zaramaga, la police est intervenue avec une brutalité extrême, matraquant la foule et tirant des grenades lacrymogènes. Les forces de l'ordre ont finalement reçu l'ordre de tirer à balles réelles et le bilan fut lourd : quatre morts et plus de cent blessés, dont un devait succomber quelques jours plus tard. (...) Le gouvernement et son ministre de l'Intérieur, Fraga, étaient décidés à en finir avec les "soviets" de Vitoria et "l'anarchie" qui régnait dans les usines. (...)
Les services de renseignement du gouvernement et de l'armée étaient convaincus qu'une insurrection ouvrière était sur le point d'éclater.

L'air favori des autonomes du Pays Basque, Pakean utzi arte (Guerre à l'État, jusqu'à ce qu'il nous foute la paix) par Hertzainak, de Vitoria.




Pour enfoncer un dernier clou : un film indispensable pour accompagner cette saine lecture. 

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