Vie quotidienne au pénitencier d'Angola |
À l'origine une chanson folk, country-blues du début du XXème siècle populaire chez les prisonniers du Sud des États-Unis, coutumiers du "chain gang" (groupe de forçats condamnés au travail forcé attachés entre eux).
Sa première occurrence apparaît imprimée en 1905, le premier enregistrement connu est de Dave "Pistol Pete" Cutrell, cow-boy chantant, en 1926.
Comme c'est généralement le cas pour les chants du peuple, les paroles varient au gré des interprètes.
Car, c'est bien le bluesman Leadbelly ("ventre de plomb") qui va non seulement donner ses lettres de noblesse à Midnight special mais proposer une explication du titre aux Lomax, venus enregistrer au pénitencier d'Angola. Enterré en cet enfer pour avoir défouraillé dans une rixe de bar, Leadbelly affirme que le Midnight Special est le train de Houston, plus ou moins mythique, qui doit emmener les bagnards loin de ce trou à moustiques paludiques. D'ailleurs si un gars l'entend passer à minuit, il sortira immanquablement dans l'année.
Le bluesman utilisera sa séance d'enregistrement avec les musicologues pour demander sa grâce au gouverneur. Par ailleurs John et Alan Lomax l'ont abusivement crédité de cette chanson. Suite à cette séance, de 1933, la complainte deviendra populaire chez les bluesmen (Big Bill Bronzy, Otis Rush, Sonny Terry, etc.), folkeux (Pete Seeger, Les Paul, Bob Dylan, etc.) et rockers (Little Richard, Van Morrison, the Beatles, Eric Clapton, etc.). Sans oublier les variantes zydeco ou calypso du début des années 1960.
Une des versions les plus populaires est certainement celle du groupe californien Creedence Clearwater Revival sur l'album Willy and the poor boys (1969) Démonstration :
L'anecdote étant narrée, il ne reste plus qu'à passer à ce qu'il faut bien nommer le très réussi ratage de notre crooner et cinéphile de Belleville, Monsieur Eddy, Schmoll national, qui en fit un gospel mou et erratique sur son disque de 1977 "La dernière séance".
Rien qu'à cause de l'émission éponyme, il te sera beaucoup pardonné, Claude. Et on a parfois bien du mérite...
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