Music hall d'avril 59 avec, en couverture, Roger Riffard, Pia Colombo, Anne Sylvestre et Pierre Brunet
Lorsqu'il n'écrivait pas dans le Monde Libertaire ou deux romans méconnus (La grande descente et Les jardiniers du bitume), Roger Riffard composait et interprétait des chansons. On a évoqué tout ça dans quelques articles.
Dans le registre de la parodie du musette, voici une très bath java des solitaires. D'ailleurs, si quelqu'un possède Jojo du Magenta, écrit et chanté par le même, on est évidemment preneurs.
On rappelle cesite consacré à Roger-la-déveine. Pourquoi déveine ? Parce qu'après tant d'insuccès, lui qui devait tant à Brassens poussa la poisse jusqu'à mourir le même jour que son protecteur. Inutile de préciser que ça n'a pas fait une ligne dans la presse.
Puisque maintenant les choses sont claires, votre serviteur vient de fêter l'arrivée d'une "nouvelle" législature par une convocation au Pole-emploi du quartier. Le genre de rencard qui ne se refuse point.
Quitte à jouer les andouilles, on confesse être allé à l'assignation en étant horriblement tenté d'y interpréter une chanson venue de chez les cousins de l'autre côté de la grosse flaque et en se demandant si l'employé chargé de ventiler les sans-boulots soupçonnerait que ce manifeste uber-macroniste d'avant l'heure est, avant tout, un foutage de gueule prenant pour cible dieu et le salariat.
Sorti par les Colocs sur l'album Atrocetomique de 1995, il dépeint les états d'âmes d'un chômeur en pleine crise de foi.
Extrait : Bonyeu donne-moé une job
Chu prêt à commencer en bas d'l'échelle.
Ch'pas pire avec les chiffres
Pis j'sais m'servir de ma cervelle.
Bonyeu donne-moé une job,
J'veux travailler avec le public
Chu bon vendeur j'arrive à l'heure
Pis j'bois moins qu'un alcoolique
En ce qui concerne la vidéo ci-dessus, Dédé Fortin avait publié une petite annonce pour recruter des figurants, obligatoirement prestataires de l'aide
sociale ou du chômage en offrant de les rémunérer 100$ pour une journée de tournage. Ce clip compte donc 150 figurants. Dixit un membre de l'équipe : Une église
désaffectée près du 2116 sert de cadre. Marquée par un froid de canard,
cette journée fut mémorable quoique difficile à plusieurs égards pour
toute l'équipe.
Et votre rencard chez l'ex ANPE me direz-vous ? Rassurez-vous, le personnel y est toujours aussi maltraité, infantilisé, idiotisé. À vous dégoûter de bosser.
Camarades cinéphiles, il ne vous a certainement pas échappé qu'à l'entrée de l'escouade de marines dans l'usine "vietnamienne" du film de Kubrick "Full metal jacket", s'élève en arrière-fond une chanson qui fit les beaux jours des Ramones ou des Cramps, pour ne citer que les plus huppés des groupes qui la reprirent.
Surfin' Bird est originellement un titre de 1963 créé par les Trashmen, de Minneapolis. Il est joyeusement pompé sur un autre titre (Bird the word) groupe de la même ville The Rivingstons.
À titre de démonstration, comparons ci-dessous :
l'original très cool
et sa sauvage variante, promise à un bel avenir
On pouvait donc compter sur les garnements d'Au bonheur des Dames, dotés d'un solide humour de potaches, pour tenter une adaptation française qui, si elle n'est pas une grande réussite, a, au moins, le mérite d'être plutôt marrante.
Nous la dédions aux fleurons de notre industrie agrochimique de la belle région de Normandie (ses plages du débarquement, ses lignes THT, ses ex-bocages, sa centrale nucléaire, etc.)
C'était au cours de l'émission de télé L'invité du dimanche du 15 février 1970. Max Favalelli y interviewait Michel Audiard, accompagné d'Annie Girardot et de
Bernard Blier.
Et ce dernier s'y mit à chanter "Où sont-ils donc?", grand classique de
Fréhel. Pour l'occase, Blier était accompagné au piano par Georges Van Parys.
Et pour le plaisir, on se repasse notre chère Marguerit Boulc'h évoquant cette même chanson dans Pépé le Moko de Julien Duvivier (1937).
Dans les années trente, Fréhel, métamorphosée par l'alcool après une première descente aux enfers, a connu un regain de popularité grâce au cinéma. Elle apparaît dans 17 films avant 1940.
On profite de l'occasion pour annonce que l'Herbe Tendre du 3 juillet ( à 17h30 sur le 92.2 fm ou canalsud.net) sera un entretien avec Philippe Mortimer, éditeur, traducteur et préfacier autour du livre d'Émile Chautard, "Goualantes de la Villette et d'ailleurs" (l'Insomniaque).
Petite précision en préambule : Mort Shuman (1938-1991) ne fut pas uniquement le chanteur de variétoche qui squattait nos trois radios périphériques dans les années 70.
De 1958 à 1965, ce petit gars de Brooklin fait équipe avec l'ex chanteur, bluesman et parolier Doc Pomus pour pondre une bonne centaine de chansons aux Drifters, Ray Charles, Elvis Presley, Janis Joplin, Ben E KIng, the Coasters, etc.
Et puis, le bonhomme s'étant lié d'amitié avec Brel et Eddy Mitchell, il s'installera en Europe pour la suite que l'on sait.
Un beau fleuron de la production des forçats de la partition par des Animals tardifs.
En musardant sur le ouèbe (ouais, y'en qui ont du temps à perdre) on tombe parfois sur des élucubrations* étonnantes.
Nous reproduisons partiellement cet article de Jean-Christophe Angaut sur le site des Ateliers de Création Libertaire : Bakounine et le Lac Majeur.
Une amie m’a récemment transmis une question : il semblerait que la chanson Le Lac Majeur, interprétée par Mort Shuman,
contienne une allusion à Bakounine, mais celle-ci est peu évidente… Sur
le moment, cela m’a un peu surpris, sans doute parce que je n’avais
qu’un souvenir très lointain de ce qui était pour moi un morceau de
variété sentimentale des années 1970, ensuite parce que, réécoutant la
chanson, l’allusion, en effet, n’apparaît pas d’une manière flagrante.
Alors je me suis un peu documenté et j’ai d’abord découvert que la chanson
avait été écrite par Étienne Roda-Gil, ce qui est un début de piste.
Roda-Gil
Fils
d’anarchistes espagnols, il fut militant libertaire dans sa
jeunesse, avant de devenir le célèbre parolier que l’on sait. Il écrivit d’ailleurs l’une des chansons les plus
connues de ces dernières décennies, en hommage à l’insurrection
makhnoviste d’Ukraine lors de la guerre civile de 1918-1921, la fameuse Makhnovtchina
(composée sur un air qui servit de chant aussi bien pour les armées
blanches que pour les bolcheviques), titre présent sur la compilation
éditée par Jacques Le Glou en 1974, Pour en finir avec le travail.
Perron et Bakounine à Bâle (1869)
D’autre
part, il y a en effet un lien entre Bakounine et le Lac Majeur, puisque
le révolutionnaire russe séjourna sur les rives de ce dernier de 1869 à
1874, d’abord à Locarno , puis à
partir de 1873 à La Baronata, une propriété achetée par son ami et
compagnon de lutte Carlo Cafiero. Celui-ci, issu d’une famille de la
grande bourgeoisie, avait fait le choix de tourner le dos à son destin
social et de consacrer son héritage à financer la Cause (il fut aussi
l’auteur d’un remarquable Abrégé du Capital de Karl Marx,réédité
en 2008 par les Éditions du Chien Rouge). L’idée était alors de disposer d’un lieu, à proximité de la
frontière italo-suisse (dans le canton italophone du Tessin), qui puisse
héberger des révolutionnaires et en même temps posséder une certaine
autonomie grâce à la mise en culture du terrain environnant. Mais
l’expérience tourna court, le projet trop vaste engloutissant l’héritage
du (désormais) pauvre Cafiero, Bakounine s’avérant à cette occasion un
piètre gestionnaire (il eut par exemple l’idée de faire exploser les
rendements agricoles du terrain en utilisant force engrais, ce qui eut
pour seul résultat de tout brûler). Il en résulta une brouille entre
Bakounine et Cafiero et le projet fut abandonné. C’est finalement à
Lugano, non loin de là, que Bakounine, malade, passa les deux dernières
années de sa vie.
Dans un livre en anglais sur Mort Shuman sur lequel je suis tombé en faisant ma petite enquête (Graham Vickers, Pomus & Shuman: Hitmakers Together and Apart) on trouve l’éclairage suivant, qui viendrait de Mort Shuman lui-même : “Assurément, on ne pouvait attendre de personne qu’il remontât au germe
initial de l’inspiration de la chanson de Roda-Gil qui, selon Mort,
était une anecdote à propos de Bakounine, qui vola toutes les recettes
collectées pour un congrès de parti à Moscou et emmena sa femme au bord
du Lac Majeur où il fit tirer un grand feu d’artifice en son honneur, ce
qui suggéra à Roda-Gil l’image de la neige tombant sur l’eau”. Le récit
attribué à Mort Shuman contient bien des inexactitudes qui en
compromettent la crédibilité : il n’y a jamais eu de congrès de parti,
encore moins à Moscou, pour lequel des fonds auraient été levés et que
Bakounine aurait détournés - et ce dernier n’eut pas besoin d’emmener sa
femme à un endroit où ils vivaient ensemble depuis cinq ans. Néanmoins
l’histoire possède un fond de réalité, et il n’est pas impossible que
l’interprète ait brodé à partir des quelques informations transmises par
son parolier.
Carlo Cafiero
L’anecdote du feu d’artifice est véridique : Bakounine en fit
tirer un par son ami Celso Cerrutti, en l’honneur de sa femme de retour d’Italie. L’anecdote est
rapportée par James Guillaume dans L’Internationale. Voici ce qu’écrit Bakounine à propos de cette soirée
du 13 juillet : « Lundi 13. Arrivée d’Antonie, que Ross, parti hier
dimanche, a rencontrée à Milan, avec toute sa famille, papa et les
enfants. Arrivés à onze heures et demie. Enchantés. Soir illumination et
feu d’artifice, arrangés par Cerrutti. Le soir, tard survient Carlo
Cafiero. » L’anecdote n’en serait qu’une de plus sur la vie de Bakounine si elle ne
prenait place sur la toile du fond du désastre de la Baronata et des
relations de Bakounine avec Cafiero, qui se détériorèrent précisément
durant ces quelques jours de juillet 1874 - sans que l’on sache si
l’épisode du feu d’artifice, dont on imagine qu’il s’agissait d’un
divertissement coûteux, a pu jouer son rôle dans le sentiment qui semble
avoir grandi chez Cafiero que l’argent qu’il destinait à la lutte
révolutionnaire se trouvait bien mal employé en étant investi dans la
Baronata (on est libre d’imaginer, par exemple, qu’il goûta assez peu le
feu d’artifice, au moment où il arrivait à la Baronata avec de
l’argent, des armes et de la dynamite pour une insurrection à venir).
Insurrection de Bologne, 1874
Mais on peut tenter d’aller plus loin, et par exemple avancer que les
enfants qui crient de bonheur sont ceux qui accompagnent Antonia
revenant d’Italie. Mais c’est peut-être aussi une allusion aux enfants de
la Page d’écriture de Prévert, saluant l’oiseau-lyre dans le
ciel - ce qui, au demeurant, ne nous dit pas ce que viennent faire des
oiseaux-lyre, volatiles originaires d’Australie, dans une chanson sur le
Lac Majeur… Quant au pauvre sang italien qui coule en vain, pourquoi ne
s’agirait-il pas de celui des révolutionnaires italiens, compagnons de
Bakounine, qui s’apprêtaient au moment du feu d’artifice, à lancer un
mouvement insurrectionnel dans toute la péninsule - mouvement qui
finalement rendit le fameux bruit du pétard mouillé (mais auquel
Bakounine tenta de participer, espérant, en plein désastre de la
Baronata, trouver la mort sur une barricade). Mais la chanson ayant été
écrite au début des années 1970, pourquoi ne pas y voir, aussi, une
allusion aux mouvements italiens de l’époque?
* 1593 "Ouvrage exécuté à force de veilles et de travail" (première des deux définitions du petit Robert)
En cinéma, les produits dérivés ne datent pas d'hier. Prenons le conte cruel "Cria cuervos", dixième long-métrage de Carlos Saura, non seulement cette étouffante histoire de fantôme dans le cadre de la bourgeoisie du franquisme agonisant rapporta un beau succès à son réalisateur en 1976, mais elle (re)mit en selle une bluette cul-cul la praline sortie deux auparavant et passée à peu près inaperçue.
Le 45 tour, Porque te vas ? que la jeune Ana Torrent s'envoie de manière obsessionnelle avait été écrit par José Luis Perales et chanté par Jeanette (Jeanette Dimech, de son vrai nom) réalisant ainsi un splendide bide.
Et le film en fera LA chanson de l'été 1976.
À tel point que je soupçonne bon nombre de ceux qui s'en souviennent d'avoir bêtement rêvé la résurrection de l'infâme BPS (Brigade politico-sociale) afin qu'elle saisisse tous les disques et mette fin à cette rengaine.
Mais trêve de mauvais esprit.
Née en 1951 d'une mère canarienne et d'un père belgo-maltais, Jeanette avait entamé une modeste carrière de chanteuse folk itinérante avant de se fixer en territoire ibérique et connaître quelques succès mineurs. Et puis ce faux reggae lancinant, digne des grandes heures de l'Eurovision, et le film qui s'ensuivit, lui assurèrent une gloire qu'elle ne connaîtra plus jamais après.
Comme le show-biz est d'une gloutonnerie sans pareille, Jeanette a aussi interprété une traduction en français de la
chanson, pour les besoins de la version française du film sous le titre Pourquoi tu vis ? (rien à voir avec les paroles espagnoles, donc).
Toutefois c'est la
version originale qui sera assez vite utilisée pour les diffusions en cinéma ou à la télévision.
On tente tout de même le coup en français, y'a pas de raison qu'on ait été les seuls à avoir été gavés à l'époque.
Pendant ce temps les groupes "d'ici" reprenaient résolument la version espagnole.
Un exemple honorable, les Chihuahua, menés par Napo Romero. Les lignes défilant sur cette VHS authentifient la date d'enregistrement : 1991.
Il doit exister, par ailleurs, plus d'une quarantaine de reprises qui vont des punks argentins d'Attaque 77 à l'insupportable Arielle Dombasle.
On vous laisse creuser pour exhumer vos préférées.
Jacques Pills (Réné Ducos 1906 / 1970) et Georges Tabet (1905 / 1984) montent un duo en 1932. Malgré des prises de son assez datées, ils ont laissé quelques petites choses plutôt agréables.
Étudiant en médecine, Pills (de "pilules" en anglais) avait déjà monté un duo avec Pierre Ward. Tabet s'était improvisé pianiste à Paris en débarquant de son Algérie natale. Il dirigeait l'orchestre du "Mac Mahon Palace", un des dancings les plus couru de la capitale et avait décliné une offre de Ray Ventura pour choisir ce couple chantant.
Question surréalisme en chanson, ces deux-là sont un peu des précurseurs de Charles Trénet, une variante plus insouciante de Gilles et Julien.
Habitués des revues de music-hall, ils ont créé quelques morceaux qui restent assez drôles comme "Y'a toujours un passage à niveau", "Pour me rendre à mon bureau" (Tabet seul en 1945) ,"Un vieux château" ou le mémorable "Couchés dans le foin" écrit, à l'origine, par Mireille et jean Nohain.
Le duo s'achève en 1940, Pills partant pour un long séjour dans un stalag.
Plus tard, en 1952, il sera un temps le mari d'Édith Giovanna Gassion, dite "Piaf". Puis il deviendra "professeur de music-hall" (sic)
Un long article leur est consacré sur cet excellent site.
Une autre fantaisie : Pourquoi t'es tu teinte ?
Ça faisait un bail qu'on entendait chanter les louanges de ce petit gars talentueux de Nancy. Et puis, avec son collègue, Mr. Verdun, (aaah, la Lorraine !) il avait réalisé la musique du documentaire de Nicolas Drolc, "Sur les toits" qui narre les mutineries des prisons de Toul et de Nancy en 1971. Le tout édité dans un joli vinyle de 25 cm à la maquette d'époque.
On a enfin eu l'occase de croiser le King dans un minuscule bled du Gers dans lequel,chaque fin du mois d'août, une bande d'indigènes du piémont pyrénéen préfère s'adonner aux joies du rock n' roll plutôt qu'à la castagne rugbystique. Et ce fut un bel apéro. Comme ce sont les autres qui en parlent le mieux, ci-dessous, un article de Marc A. Littler dont le ton emphatique nous a fait sourire. Comme il dit lui-même "c'est le retour du crétinisme originel et sublime du rock n' roll, sa sauvagerie nonchalante, sa désinvolture brinquebalante." Alors, s'il passe vers chez vous... D'ailleurs il sera à Toulouse le 24 de ce mois. Quel est le futur du Rock'n'Roll ?
Est-ce que nous allons continuer longtemps à recycler les vieilles
recettes jusqu'à ce que mort s'ensuive -3 accords, boum tchak boum-
à singer le passé et à s'agenouiller pour prier devant l'autel de Jerry Lee Lewis, des Ramones ou des Cramps ?
Ou allons-nous plutôt aller de l'avant et introduire de nouveaux concepts dans le Rock'n'Roll ? Allons-nous exclusivement nous borner à suivre les traditions
musicales de l'Hémisphère Occidental ?
Ou allons-nous fouiner et décloisonner la chose, trouver notre
inspiration aux 4 coins du globe, jouer un Rock'n'Roll réellement
transmondialiste ? Il est temps de repousser loin nos horizons et de défricher de
nouvelles terres, il est temps d'arrêter les conneries et de jeter
les mouchoirs morveux de nostalgie... et si ce processus d'
évolution prend la forme de King Automatic, bon sang c'est tant
mieux. Ce Gentleman puise son inspiration dans le Rocksteady jamaïcain le
plus enfumé, le Rhythm'n'Blues pas net, le Bebop de Mingus et les
percussions tribales d'Afrique occidentale pour ne citer là que
quelques sources.
Le King croqué par Jano dans "The Four Roses", scénario de Baru
En plus de cette diversité musicale, King Automatic libère
le Rock'n'Roll des clichés lyriques et éculés du genre : "I
picked up my baby in a '59 De Ville, we tore through the city
seeking cheap thrills". Pas de niaiseries de ce genre, non Monsieur.
Ici, un authentique travail de songwriter est à l’œuvre, ciselé comme
au bon vieux temps du trafic de diamants bruts, diamants que l'on voyait
ensuite sertis sur les bagues des jolies dames.
Ceci ajoute un intérêt supplémentaire et plus que bienvenu à cette
musique sur laquelle nous aimons tous boire, danser et faire des
bébés. Après avoir officié en tant que batteur dans le groupe
garage français Thundercrack au milieu des années 90, King
Automatic repart seul et prend un virage radical au début du nouveau
millénaire en injectant une nouvelle dimension dans son
répertoire. One man band atypique, il reste inclassable dans cette
discipline. Sur scène, il sample claviers, guitare, harmo, maracas, il chante,
cogne tambours et caisse claire en assignant de frénétiques coups de
cymbales à ses riffs de guitares, créant ainsi un paysage sonique inouï -
en fermant les yeux tu jurerais entendre un big band primitif au grand
complet, mon pote.
Notre programme d'avant un été qui voudrait durer fut :
Générique par Adrienne Pauly
Pills & Tabet Prends la route
Albert Préjean Amusez-vous
Ricet Barrié Les vacanciers
VRP La Picardie
La Rumeur Pas d'vacances
Chansons staliniennes Les gosses de Bagnolet
Les Parisiennes Il fait trop chaud pour travailler
Les Sales Majestés Les vacances
Marc Charlan J'me casse à Palavas
Nonnes Troppo Le p'tit chien
Font & Val La conquête du Sud
Feu ! Chatterton L'amour à la plage
Yves Montand La bicyclette
Les Szgaboonistes En avant !
Georgette Plana Douze mois de vacances
Fabe Quand j'serai grand
Romain Didier Flic floc
À écouter, télécharger, peaudecaster et tout ça en cliquant sur ce lien.
En guise de dernière vision, l'impeccable Arno interprète une chanson d'Adamo qui sent son pesant d'iode.
Et comme ultime bonus une vidéo maritime absolument désargentée d'un camarade bostonien, ce vieux rocker de Willie "Loco" Alexander. On est heureux d'y apprendre qu'il pouvait encore se payer une viré sur la côte avec ses potes à 50 bornes de son quartier (pour amateurs de cinoche, à deux encablures de Manchester by the Sea). Mais avec une seule bagnole : pas la place d'embarquer la batterie pour tourner le clip. Et puis aussi qu'il s'offrait, à l'occasion, une part de pizza et une binouze avec une copine. Quant au fauteuil ramassé au secours populaire local, m'étonnerait qu'il ait tenu jusqu'au le voyage retour.
Le monde humain est actuellement divisé en deux : d'un côté ceux qui luttent pour le fascisme, de l'autre ceux qui luttent contre. D'un point de vue empirique , tout est clair. Mais ma soif de connaissance, ma curiosité m'ont poussé, pour la plus grande gloire de la science, à chercher à savoir en quoi consiste exactement cette pomme de discorde.
Voici le résultat partiel de mes recherches :
Les fascistes sont racistes et ne permettent pas aux Juifs de se laver ou manger avec les Aryens.
Les antifascistes ne sont pas racistes et ne permettent pas aux Noirs de se laver ou manger avec des Blancs. (...)
Les fascistes mettent les antifascistes dans des camps de concentration.
Les antifascistes mettent les antifascistes dans des camps de concentration.
Les fascistes ne permettent pas les grèves.
Les antifascistes viennent à bout des grèves à coups de fusil.
Les fascistes contrôlent directement les industries.
Les antifascistes contrôlent indirectement les industries.
Les fascistes peuvent vivre dans les pays antifascistes.
Les antifascistes ne peuvent vivre dans les pays fascistes ni dans certains pays antifascistes.
Max Aub. Manuscrit Corbeau (écrit au camp du Vernet en 1941)
En 1961, le comique troupier et pionnier du rock en France, Henri Salvador, enregistre un 45 tour enregistré par Jean-Michel Pou-Dubois.
La note d'intention de la pochette est ainsi libellée :
" À la recherche de nouveaux talents, je me suis enfermé, l'autre jour, dans ma bibliothèque et feuilletant quelques livres, je suis tombé sur deux jeunes auteurs dans lesquels j'ai senti une cadence...un rythme... Enfin, pour tout vous dire, deux rock n rollers de grade classe ! Dans la fièvre de la découverte, je me suis empressé d'écrire une musique adéquate à l'esprit de leur œuvre (...) J'ai le privilège de présenter au "public français" ces deux auteurs qui, j'en suis sûr, feront carrière. Leurs noms ne vous diront peut-être rien. Les voici : Pierre Corneille et Jean Racine, mais après ce disque ils auront enfin la place qu'ils méritent. À bon entendeur !"
En écoutant cette bizarrerie, on avoue avoir eu l'oreille agréablement chatouillée sur Athalie Rock (pour la papouille auditive, cliquer dessus).
Le texte est extrait de la pièce en cinq actes de Racine (1691).
En ce qui concerne la musique, ricanons gentiment en comparant cette mélodie avec le Lonely Avenue de Ray Charles. Ce ne sont certes pas les mêmes accords mais...