On a donc reproduit ce courrier du camarade Wroblewski :
C'est
par les chansons que j'ai vraiment appris à apprécier la poésie.
Grâce au champion de cette catégorie, Ferré, bien sûr, mais
aussi, grâce à Brassens, Ferrat, Gainsbourg, Lavilliers, Pierron...
qui m'ont fait chanter Villon, Hugo, Baudelaire, Verlaine, Rimbaud, Richepin, Couté, Apollinaire, Fort, Aragon... On m'a même trouvé mauvais
goût* d'avoir pris une grande claque émotionnelle et
esthétique en découvrant Stig Dagerman, que je connaissais de réputation mais dont je
n'avais rien lu, grâce aux Têtes raides...
Mais
ici je voudrais revenir sur l'un d'entre ces poètes, un sensible, un
violent, un alcoolique, un souffrant, une silhouette hantant le
fameux Chat Noir de Salis, devant son absinthe : Verlaine.
Bien
sûr, bon nombre de ses poèmes affleurant ma mémoire sont
consubstantiels à la musique de Ferré. Mais pas celui-ci, que j'ai
aimé d'abord, et dont la découverte de la mise en chanson par Ferré
m'a déçu, je la trouve « sautillante » (tiens !
c'est aussi l'adjectif qu'on a utilisé pour dénigrer le morceau des
Têtes raides évoqué supra...), pas raccord aux émotions que le
poème m'inspire. Cela dit, il faut que je la réécoute, une fois la
mélodie cernée, j'y trouverais certainement grand plaisir
Mais
il est un autre compositeur qui mit en musique Verlaine, un autre
assidu du Chat Noir : Claude Debussy et ses ariettes oubliées.
Les mélodies sont ardues à retenir, on est plus dans la musique
savante que de beuglant, mais ici, interprété par une étas-unienne,
Dawn Upshaw, je trouve l'ambiance du poème mieux rendue (après
plusieurs écoutes, il est vrai)...
Ambiance
de saison. Quant à l'état d'âme suggéré, il pourrait amener à
croire que, le pauvre Lélian a conu l'aube grise
des queues devant Pôle emploi un lendemain de cuite à la 8.6.
Comme
Dawn Upshaw mais plus récemment, la soprano Nathalie Dessay a sorti
un album avec les mêmes poèmes de Verlaine mis en musique par
Debussy.
* Faut avouer que c'est quelque peu grandiloquent. (Ndr)
* Faut avouer que c'est quelque peu grandiloquent. (Ndr)
Merci les poteaux, c'est sympa, même si on sait très bien que notre deuil n'est évidemment pas sans raisons...
RépondreSupprimerMerci à toi, Wrob, pour ces suggestions !
RépondreSupprimerAs-tu lu le bref texte de Dagerman ? C'est une merveille, bizarre qu'il ait fallu attendre si longtemps pour sa traduction française.
Mais il a fini par se suicider, au final…
Au fait, c'est bien le lieu pour causer de Verlaine puisque les copains de Dans l'herbe tendre ont tendance à lui attribuer des vers qu'il n'a jamais écrits…
RépondreSupprimerEcoutez George, il paraît même que Rimbaud n'a pas écrit les Illuminations, alors... Je vous renvoie au billet du Tenancier que vous avez déjà lu, certainement...
SupprimerEt ne vous chauffez pas trop la tête, il y aura certainement une devinette à résoudre ce soir...
Pas encore lu le billet du Tenancier sur le sujet (pas que ça à fout', moi !) mais z'inquiétez pas, je serai au taquet tout à l'heure…
RépondreSupprimerEt au sujet de Baudelaire, je promets de me mea culper en bon judéo-chrétien
RépondreSupprimerA vos cassettes !
Pas encore mis la main sur un livre de Dagerman, j'en suis resté à la grandiloquente ;-) version des Têtes raides. Si vous avez ça en magasin George, je serai preneur lors d'un de mes trop rares passages...
RépondreSupprimerDans la liste des poètes chantés, j'en ai oublié un, pas des moindres, et parmi ceux qui me remuent le plus les tripes : Prévert. Il y a toutes les superbes versions des années 50, 60 (Gréco, Oswald, les Frères Jacques, Montand...), qui m'embuent souvent les yeux au détour d'une nouvelle écoute. Plus récemment suis tombé sur un CD de Jean Guidoni (avez-vous déjà passé ce chanteur - attention à ce que vous allez dire moi je le trouve magnifique ! - dans l'émission ?), qui reprend les mélodies connues pour les plus célèbres en tout cas ("A la belle étoile" par exemple), et dont les interprétations forcément originales ne m'ont pas trop gêné dans mes habitudes.
Bon, je vais télécharger la dernière émission, la play list à l'air d'être une tuerie !
Argh, enfin une mésentente entre nous, Wrob : j'ai jamais pu encaisser Prévert, beaucoup trop démago à mon goût — enfin, je parle de ses poèmes, pas de ses géniaux dialogues pour les films de Carné.
SupprimerMais Guidoni, en revanche, j'ai beaucoup apprécié ses premiers albums, et surtout ce morceau.
(Dagerman, rien en boutique pour l'instant, hélas !)
A ta plume, Wrob,, pour un article sur Prévert.
RépondreSupprimerQuant à Guidoni, il ne me semble pas qu'on l'ait jamais passé.
Par distractions sans doute car j'aimais bien son disque "Crime passionnel".
Si si Guidoni/Prévert/Noureddine, Cléo nous avait passé cette filouterie...
Supprimer"Le Bon berger" est une de celle que je préfère, surtout en studio avec des coeurs d'enfants qui chantent le refrain "Tous les enfants de France ont un second papy...". Effrayant !
RépondreSupprimer"Dans ma rue" est dans l'album sur Prévert découvert récemment.