lundi 24 juin 2013

DAMIA, la tragédienne de la chanson

L'autre grande d'entre deux guerres

 

Réparons ici une injustice. Sans créer une concurrence artificielle Fréhel / Damia, il est temps de se pencher sur le cas de Louise-Marie Damien, dite Maryse Damia, dite DAMIA (5 décembre 1889 Paris XIII - 30 janvier 1978 Celle- Saint -Cloud)
Fille d'un agent de police vosgien établi à Paris, elle fugue à 15 ans pour aller s'embaucher au théâtre du  Châtelet. 
C'est là que Roberty, mari de Fréhel, la remarque, lui donne des cours de chant et aura par la suite une liaison peu discrète avec elle.
Ses débuts sont relativement lents mais, petit à petit, sa réputation de diseuse pas comme les autres se répand. - Durant la guerre de 14-18, elle chante au front puis elle rencontre Loïe Fuller, avec qui elle part en tournée, qui lui enseigne la science des éclairages et de la lumière mais surtout celle de la mise en scène. 
À son retour, le personnage de Damia est né. Elle le conservera longtemps, jusqu'en 1956 où, l'âge de 64 ans, elle remplit sa dernière salle, avec un certain Jacques Brel en première partie, vêtue de l'éternel  fourreau noir (conseillé par Sacha Guitry) dont Juliette Gréco s'inspirera.
 Selon la chanson qu'elle interprète, elle danse, s'assied par terre, passe et repasse dans le rayon du projecteur braqué sur elle, ouvre ses bras. - Tout est choisi en fonction de ce qu'elle peut faire sur scène.
Sa grande période va du début des années trente au début des années quarante où elle enregistre, coup sur coup, "C'est mon gigolo" , "Le grand frisé" , "Tu m'oublieras" , "La chaîne" , "La ginguette a fermé ses volets", "Sombre dimanche" (que Georgius ne manqua pas de parodier avec son "Triste Lundi" ou  "Tout fout l'camp" parfaite chanson d'avant l'apocalypse qui vient ...



Comme Fréhel, on la croisera aussi au cinéma : c'est elle, la Marseillaise dans le Napoléon d'Abel Gance (en 1927) - Elle est de la distribution de Tu m'oublieras en 1930 et de Sola en 1931 sous la direction de H. Diamant-Berger. On la voit brièvement dans La tête d'un homme de Julien Duvivier en 1933 et dans Les perles de la couronne de Sacha Guitry (et de Christian-Jaque) en 1937 et on la revoit, vieillie, en 1956, en mendiante dans le cent soixantième remake de Notre-Dame de Paris, celui de Jean  Delannoy en 1956 avec Gina Lollobrigida et Anthony Quinn.
Elle mourra le 30 janvier 1978, suite à une chute dans le métro, ce qui va tellement bien au personnage...

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