dimanche 10 février 2019

Camarón

Le flamenco se chante avec des fautes d'orthographe.
Rancapino


Inutile de chercher des ressemblances entre ce fandango, grand succès du Cabrero, et Soy gitano, Rosa María, Canastera ou La Leyenda del tiempo. Paco de Lucía le résumait ainsi : « Si d’autres cantaores font appel à des thématiques sociales, la voix déchirante de Camarón évoque, à elle seule, toute la désolation de son peuple. »
Le Cabrero parque ses chèvres et se rend là où il doit jouer avec plusieurs heures d’avance. (...) Vêtu de noir, portant son foulard à la Clint Eastwood et chantant dans la voiture, il part dans des villages, conduit par Jeromo et aime prendre tranquillement son gazpacho, s’essuyer la bouche à son mouchoir et, s’il le faut, discuter avec les gens, puis, s’en aller sans se presser.  
Le cas de Camarón est tout autre mais Jeromo a su s’adapter aux deux.
Pour José, il a versé deux fois des larmes en vingt minutes. La première fois de peine, lorsqu’on lui a appris sa mort à la Feria de Séville, la deuxième, de joie, quand on lui a appris qu’il s’agissait d’une fausse rumeur.

Pachón ne pensait pas que Camarón appréciait réellement Lorca. Le producteur estime qu’on peut transmettre un profond sentiment même si le cantaor ne le saisit pas.
Il marchait à l’intuition. Dans le titre La leyenda del tiempo (« El sueño va sobre el tiempo flotando como un velero* ») Camarón demandait à Pachón « Mais qu’est ce que ça veut dire ? »
Et l’autre haussait les épaules car il n’avait pas, non plus, la moindre idée de la signification de ce poème.


La douleur d'un prince, une biographie de José Monge Cruz, à jamais Camarón de la Isla, plutôt centrée sur son entourage, par Francisco Peregil (Les Fondeurs de briques)


* Le songe file avec le temps / flottant comme un voilier.

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