vendredi 17 décembre 2021

Douglas, autre curiosité belge

 
 Allez, un petit conseil pour la période de libations obligatoires qui s'annonce doublé d'un coup de chapeau aux archéologues du label Caméléon records qui exhument les vinyles plus ou moins perdus du punk, hard, garage, new-wave, folk ou soul provincial ou francophone.
Ce qui nous a permis de découvrir un singulier personnage : Douglas, dont la vraie identité est Jean-Pierre Lauwers (allez faire carrière avec un blaze pareil à l'aube des années soixante, même en Belgique).
Résumons à gros traits ce qu'on sait et qu'on trouve en détail à cette adresse :
issu du monde de la nuit bruxelloise, Paul Deneumoustier, sévit dès 1962 comme compositeur et guitariste chez James Curtis & The Madisons qui ont laissé un petit tube : Madison go ! 
 
Arnaqué sur les droits d'auteur, Deneumoustier alias Paul Davera monta un groupe folk, les Dollars avec Lauwers au chant principal et Francis Jouaret. Ils ont laissé une paire d'EP 4 titres et un succès qui s'est fait attendre.
Un producteur décida alors de prendre en main le futur de Lauwers, rebaptisé Douglas en gardant Deneumoustier comme auteur.  
Il sortira deux EP en 1967 et 1968, le deuxième étant joué par des requins de studio excessivement côtés comme Jimmy Page, Alan Parker, Barry Morgan, Less Hurdle... 
Douglas sort un dernier 45 tour fin 1968.
D'après les gens de Caméléon, la face A, Les Anges Noirs ne vaut pas tripette.
Par contre, comme ça arrive parfois (prenez Be bop a Lula de Gene Vincent, par exemple) la face B, petit rock garage à tendance psyché, est beaucoup plus intéressante et a connu une postérité souterraine.
Elle évoque imanquableement quelques loustics de l'époque tels Évariste ou Jean-Bernard de Libreville.
Ça s'appelle tout simplement Si je buvais moins.
 

 

Quelques temps plus tard, le disque partit au pilon et l'auteur en racheta cinq exemplaires à Philips (ça a au moins servi à la réédition). Douglas redevint Lauwers, John tout de même, et s'embaucha à l'usine non sans persister à jouer du folk et du blues dans les troquets.
Fin de l'histoire belge du jour.

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